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Politique Publié le lundi 22 novembre 2010 | Le Patriote

Première page /Logique du pire : “C’est moi ou ce sera le chaos. »

© Le Patriote Par DR
Pré-campagne électorale du FPI - Laurent Gbagbo reçoit Gnamien Yao et une délégation d`Ivoiriens de l’étranger
Vendredi 20 août 2010. Abidjan. Cocody, résidence privée du chef de l`état
Laurent Gbagbo avait averti que s’il lui arrivait de perdre le Pouvoir, la Côte d’Ivoire sombrerait dans une crise plus grave que celle qui la secoue depuis 2002 et dont le dénouement s’annonce. La Côte d’Ivoire sera plongée dans une guerre civile de dix ans, avait-il tranché. A quelques jours de la tenue du scrutin devant sanctionner les dix années de gestion qu’il a passées à la tète de l’état, Gbagbo instaure un climat politique qui inquiète l’ensemble de la communauté nationale.
Même si les partenaires de la Côte d’Ivoire et les arbitres du jeu électoral, chargés de faire le monitoring du processus, préfèrent faire l’autruche, avançant dans les demi-vérités et la realpolitik, qui veut que soient tues toutes les contradictions dont on sait qu’elles conduiront, inéluctablement, à la déflagration du climat social, le puzzle se met en marche, qui rend, de plus en plus, problématique l’après-élection. Gbagbo et les siens ayant décidé de rabaisser le débat en versant dans le tribalisme et la xénophobie les plus abjects, croyant ainsi charmer une bonne partie de l’électorat ivoirien, nourrie d reste à la sève de l’ivoirité, mal exploitée à des fins politiques. L’objectif est bien connu : empêcher par des artifices tribaux, le triomphe annoncé du candidat du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix ou, à défaut, rendre le pays ingouvernable, une fois déchus. Faire passer Alassane Ouattara pour « le Satan », le « traite à la nation », « l’étranger » qui veut vendre le pays, est leur nouvelle trouvaille. Le discours de Gbagbo est désormais tourné vers le passé, pour réveiller les rancœurs et les vieux démons de la division. Gbagbo a décidé d’avoir une mémoire sélective et de tourner le couteau dans la plaie. Il sont prêts à tous les reniements, même à toutes les compromissions pour atteindre ces objectifs. L’histoire récente de l’actualité du pays, montre tout simplement que le chef de l’Etat, n’a pas un discours cohérent, encore moins une trajectoire distincte. Chez lui, l’homme politique se laisse guider par les conjonctures de l’actualité comme une feuille morte est emportée par le vent.

C’est Laurent Gbgbao qui disait dans le journal français Le Monde en octobre 2002, que Ouattara n’était pas le parrain de la rébellion. « Autrement, je l’aurais fait arrêter », avait-il répondu aux journalistes. En 1995, c’est lui qui, allié au RDR, alors benjamin des partis politiques significatifs, disait vouloir la candidature de Ouattara. Il a même dit qu’il ne comprenait pas qu’on puisse dire de quelqu’un qui a été Premier ministre d’un pays, qu’il est étranger. Gbagbo avait même poussé son soutien à ADO en voulant porter plainte si son allié n’était pas candidat.

En 1999, Laurent Gbagbo a applaudi un coup d’Etat perpétré par les bidasses de l’armée dont il a dit qu’il a “sauvé la démocratie et la paix sociale en péril. Qu’est-il donc arrivé au président-candidat pour qui depuis des semaines, il se lance dans cette forme de surenchère, se présentant comme le seul Ivoirien en lice, face à des étrangers dont certains ont tout de même été chef d’Etat, Premier ministre, ministre d’Etat ou chef d’administration centrale ?

A la vérité, Gbagbo est dans une logique de violence avant et après les élections. Cela se voit à travers les campagnes de manipulation qu’il a entamées sur les chaînes de télé et radios nationales, les montages grossiers auxquels s’adonnent ses affidés et les violences perpétrées contre les populations Baoulé des zones du centre ouest.

Cette inclinaison de la stratégie de communication de Gbagbo est, tout simplement, dangereuse et plus qu’alarmante. Elle sonne, pour ainsi dire, comme une injure au peuple ivoirien qui, dans sa grande majorité avait répondu présent lors du premier tour de la présidentielle. En votant à 84% lors du premier tour du scrutin. Les Ivoiriens sont fatigués de dix années de surenchères politiques qui n’ont jamais pu les sortir de la pauvreté et des difficultés socioéconomiques.

Hélas, l’historien Laurent Gbagbo n’a pas tiré les leçons de la déconvenue qu’il a subie, il y a deux semaines. Chef de l’Etat en activité depuis dix ans, opposant historique, se réclamant fils du peuple et Ivoirien à 100%, Gbagbo n’a pu dépasser la barre honorable des 40%. Pis, 60, 11% des Ivoiriens se reconnaissant dans les idéaux du RHDP, lui ont dit non. Catégoriquement ! C’est la preuve, s’il en était besoin, que les thèmes de campagne de Gbagbo n’ont pas séduit les Ivoiriens. Il faut en tirer les conséquences. Ne l’ayant pas suffisamment fait, Gbagbo veut détourner les populations de leurs vrais problèmes. Sur ce chapitre, le chef de l’Etat qu’il est et qui a toujours proclamé sa fierté d’avoir su préserver l’Etat et 80% de sa capacité de production nationale, a un bilan plutôt calamiteux autant que l’a été son accession à la gestion des affaires publiques.
A la vérité, Gbagbo a peur de l’éventualité d’une sanction populaire qui profile à l’horizon. Et, cette peur, il veut la partager au peuple ivoirien. Certain de ses communicants lui ont fait savoir qu’il doit exacerber les sentiments nationalistes et se poser en libérateur, en manipulant les consciences. Gbagbo s’est lancé dans une stratégie de séduction des Forces armées nationales, de domptage des Forces armées des Forces nouvelles. « Après tout, il a réussi à faire la paix avec Soro et il est apprécié des FDS. Des Ivoiriens n’accepteront pas ADO », disent ses soutiens aux milieux diplomatiques. Alors pourquoi ne pas laisser le peule choisir librement ? Le plus beau des camouflets serait de ramener Gbagbo et son clan à leur simple expression : des parleurs et des bavards. Une classe de nouveaux bourgeois qui n’ont jamais su donner à la Côte d’Ivoire une grandeur. Parce qu’eux, sont petits. Autant dans les esprits que par leurs actes l

PAR CHARLES SANGA
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