A 5 jours du second tour de l’élection présidentielle, le ton monte entre les deux candidats et les incidents sur le terrain se multiplient. « Contrairement au scrutin du 31 octobre, le second tour commence à réveiller les vieux démons, déplore le quotidien L’Inter . De plus en plus, la campagne, débutée il y a à peine 3 jours, bascule dans la violence. En témoignent les nombreux incidents enregistrés çà et là dans les deux journées de dimanche et de lundi. »
Et L’Inter de citer l’agression subie par Siki Blon Blaise, président du Conseil général de Man, dans ladite localité. Agression perpétrée par des militants du RDR d’Alassane Ouattara.
« L’ambiance était toute aussi mouvementée à Williamsville, dans la commune d’Abidjan, rapporte également le quotidien ivoirien. Des partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara se sont affrontés en fin de journée au moment où la foule venue assister au meeting du candidat au pouvoir, avait commencé à se disperser. »
Des incidents ce lundi également dans le nord, note encore L’Inter, notamment dans les localités de Korhogo et de Boundiali.
Commentaire du journal : « à 5 jours du scrutin, ces incidents avec atteinte à l’intégrité physique d’individus font redouter des lendemains. Et c’est maintenant qu’il faut tout anticiper pour éviter de prolonger encore la misère des Ivoiriens. Attention à l’étincelle qui pourrait mettre le feu aux poudres. »
Echanges d’amabilités…
Il faut dire que les récentes déclarations des deux candidats n’invitent guère à l’apaisement… Le quotidien Le Pays au Burkina résume la situation : « les échanges à tout le moins musclés entre le président sortant, Laurent Gbagbo, et son adversaire au second tour, Alassane Ouattara, sont assez loin des débats démocratiques observés jusque-là, pour être suffisamment lourds de conséquences. En effet, pour conquérir les cœurs des Ivoiriens, (…) Laurent Gbagbo ne trouve pas mieux que d’accuser Ouattara d’être à l’origine de toutes les crises sociopolitiques que la lagune Ebrié a jusque-là connues. Auteur du coup d’Etat de 1999, Ouattara est aussi, selon Gbagbo, le fomentateur de trois autres qui ont émaillé la vie politique de la Côte d’Ivoire post-Houphouët. Comme il fallait s’y attendre, poursuit Le Pays, la réaction de Ouattara n’a pas tardé à venir. +A bon chat, bon rat+, dit la sentence. A son tour, il accuse son challenger d’avoir pris le pouvoir en 2000 par un coup d’Etat et d’avoir assassiné l’ex-président Robert Gueï. »
Le Premier ministre Guillaume Soro n’est pas non plus épargné… C’est ce que note L’Intelligent à Abidjan : « Guillaume Soro et les Forces nouvelles reviennent au cœur et au centre du débat électoral. Ils sont mis en procès et en accusation par les deux camps. Et ce lundi, le ton n’a pas baissé. Les positions restent tranchées, très tranchées même. » Tout cela, poursuit L’Intelligent, « donne une idée de ce qui attend les ivoiriens après-demain lors du face à face télévisé entre Gbagbo-Ouattara, ainsi que le 28 novembre lors de l’élection, si rien n’est fait pour apaiser les choses et recadrer les débats en cours. »
S’il fallait encore en rajouter, Le Nouveau Réveil , le quotidien du PDCI de l’opposant Henri Konan Bédié, dénonce pour sa part un coup de force que s’apprêterait à fomenter les partisans du président Gbagbo : « le régime FPI, écrit-il, aurait pris des dispositions pour faire intervenir l’armée dans le jeu démocratique si, au soir du 28 novembre, les premières tendances résultant des bureaux de vote plaçaient Laurent Gbagbo dans une posture inconfortable face à son adversaire du RHDP, Alassane Ouattara. »
Piratage télé !
Il y a aussi cette guerre des images, rapporté par le journal sénégalais, Le Quotidien : « des télévisions pirates émettent à Abidjan sur des canaux réservés à la RTI pour diffuser des documentaires de propagande en faveur de Laurent Gbagbo et qui mettent en exergue les querelles encore fraîches dans les mémoires qui opposaient Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara au sujet de 'l’Ivoirité'. Selon certaines informations, le camp de Ouattara ne se gêne pas lui aussi de pirater des canaux de télévision dans le nord du pays pour servir sa propagande, poursuit Le Quotidien. En outre, des photos du corps criblé de balles du général Robert Gueï sont publiées comme pour dresser les populations de la région de Man contre Laurent Gbagbo, accusé d’avoir fait liquider l’ancien tombeur d’Henri Konan Bédié. Tout un décor qui exacerbe la rancœur et ravive des plaies pas encore complètement cicatrisées. »
Pouce…
Alors, halte au feu ! « Balle à terre », s’exclame Fraternité Matin : « le discours du politique se couvre du voile hideux de la menace, constate le journal. Le ciel ivoirien est train de s’obscurcir. Des bagarres sont signalées ici et là. Le ton monte. Monte. Monte… Pourvu qu’il retombe. » Et Fraternité Matin de s’interroger : « les ivoiriens n’ont-ils pas le droit de s’accrocher à l’espoir, même infime, d’un avenir meilleur ? Doivent-ils replonger dans le désespoir des lendemains incertains ? Doivent-ils croire que leur pays n’a d’autres choix que de tanguer de crise en crise ? Ne pas déraper, s’exclame le quotidien abidjanais. Et garder en mémoire que l’adversaire politique n’est pas un ennemi. Quant à l’électeur, il ne demande qu’à être convaincu par des arguments, des projets, des programmes. (…) Plus que cinq jours de campagne, note Fraternité Matin. Il faut que la Côte d’Ivoire retrouve le chemin apaisant des nations qui veulent aller de l’avant. Nul n’a le droit de faire reculer ce pays qui, plus que jamais, a besoin de renouer avec la sérénité. »
Par Frédéric Couteau
Et L’Inter de citer l’agression subie par Siki Blon Blaise, président du Conseil général de Man, dans ladite localité. Agression perpétrée par des militants du RDR d’Alassane Ouattara.
« L’ambiance était toute aussi mouvementée à Williamsville, dans la commune d’Abidjan, rapporte également le quotidien ivoirien. Des partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara se sont affrontés en fin de journée au moment où la foule venue assister au meeting du candidat au pouvoir, avait commencé à se disperser. »
Des incidents ce lundi également dans le nord, note encore L’Inter, notamment dans les localités de Korhogo et de Boundiali.
Commentaire du journal : « à 5 jours du scrutin, ces incidents avec atteinte à l’intégrité physique d’individus font redouter des lendemains. Et c’est maintenant qu’il faut tout anticiper pour éviter de prolonger encore la misère des Ivoiriens. Attention à l’étincelle qui pourrait mettre le feu aux poudres. »
Echanges d’amabilités…
Il faut dire que les récentes déclarations des deux candidats n’invitent guère à l’apaisement… Le quotidien Le Pays au Burkina résume la situation : « les échanges à tout le moins musclés entre le président sortant, Laurent Gbagbo, et son adversaire au second tour, Alassane Ouattara, sont assez loin des débats démocratiques observés jusque-là, pour être suffisamment lourds de conséquences. En effet, pour conquérir les cœurs des Ivoiriens, (…) Laurent Gbagbo ne trouve pas mieux que d’accuser Ouattara d’être à l’origine de toutes les crises sociopolitiques que la lagune Ebrié a jusque-là connues. Auteur du coup d’Etat de 1999, Ouattara est aussi, selon Gbagbo, le fomentateur de trois autres qui ont émaillé la vie politique de la Côte d’Ivoire post-Houphouët. Comme il fallait s’y attendre, poursuit Le Pays, la réaction de Ouattara n’a pas tardé à venir. +A bon chat, bon rat+, dit la sentence. A son tour, il accuse son challenger d’avoir pris le pouvoir en 2000 par un coup d’Etat et d’avoir assassiné l’ex-président Robert Gueï. »
Le Premier ministre Guillaume Soro n’est pas non plus épargné… C’est ce que note L’Intelligent à Abidjan : « Guillaume Soro et les Forces nouvelles reviennent au cœur et au centre du débat électoral. Ils sont mis en procès et en accusation par les deux camps. Et ce lundi, le ton n’a pas baissé. Les positions restent tranchées, très tranchées même. » Tout cela, poursuit L’Intelligent, « donne une idée de ce qui attend les ivoiriens après-demain lors du face à face télévisé entre Gbagbo-Ouattara, ainsi que le 28 novembre lors de l’élection, si rien n’est fait pour apaiser les choses et recadrer les débats en cours. »
S’il fallait encore en rajouter, Le Nouveau Réveil , le quotidien du PDCI de l’opposant Henri Konan Bédié, dénonce pour sa part un coup de force que s’apprêterait à fomenter les partisans du président Gbagbo : « le régime FPI, écrit-il, aurait pris des dispositions pour faire intervenir l’armée dans le jeu démocratique si, au soir du 28 novembre, les premières tendances résultant des bureaux de vote plaçaient Laurent Gbagbo dans une posture inconfortable face à son adversaire du RHDP, Alassane Ouattara. »
Piratage télé !
Il y a aussi cette guerre des images, rapporté par le journal sénégalais, Le Quotidien : « des télévisions pirates émettent à Abidjan sur des canaux réservés à la RTI pour diffuser des documentaires de propagande en faveur de Laurent Gbagbo et qui mettent en exergue les querelles encore fraîches dans les mémoires qui opposaient Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara au sujet de 'l’Ivoirité'. Selon certaines informations, le camp de Ouattara ne se gêne pas lui aussi de pirater des canaux de télévision dans le nord du pays pour servir sa propagande, poursuit Le Quotidien. En outre, des photos du corps criblé de balles du général Robert Gueï sont publiées comme pour dresser les populations de la région de Man contre Laurent Gbagbo, accusé d’avoir fait liquider l’ancien tombeur d’Henri Konan Bédié. Tout un décor qui exacerbe la rancœur et ravive des plaies pas encore complètement cicatrisées. »
Pouce…
Alors, halte au feu ! « Balle à terre », s’exclame Fraternité Matin : « le discours du politique se couvre du voile hideux de la menace, constate le journal. Le ciel ivoirien est train de s’obscurcir. Des bagarres sont signalées ici et là. Le ton monte. Monte. Monte… Pourvu qu’il retombe. » Et Fraternité Matin de s’interroger : « les ivoiriens n’ont-ils pas le droit de s’accrocher à l’espoir, même infime, d’un avenir meilleur ? Doivent-ils replonger dans le désespoir des lendemains incertains ? Doivent-ils croire que leur pays n’a d’autres choix que de tanguer de crise en crise ? Ne pas déraper, s’exclame le quotidien abidjanais. Et garder en mémoire que l’adversaire politique n’est pas un ennemi. Quant à l’électeur, il ne demande qu’à être convaincu par des arguments, des projets, des programmes. (…) Plus que cinq jours de campagne, note Fraternité Matin. Il faut que la Côte d’Ivoire retrouve le chemin apaisant des nations qui veulent aller de l’avant. Nul n’a le droit de faire reculer ce pays qui, plus que jamais, a besoin de renouer avec la sérénité. »
Par Frédéric Couteau