Les candida pour véhiculer un véritable drame intérieur, a choisi de tout copier sur son concurrent. Mais, comme la photocopie n’est pas comparable à l’original, le plagiat n’était qu’une vulgaire « contrefaçon ». Quand Ouattara déroule son programme par des messages contre le chômage, la corruption, la pauvreté, les déchets toxiques et lance un hymne à l’union, à la discipline et au travail, Laurent Gbagbo se perd les pédales. Comme quoi, nul ne peut exceller dans le mimétisme. Quand on regarde son affiche, « tous unis derrière Gbagbo », on se tord de rire. Le candidat du FPI, qui sombre dans un pouvoir personnel et personnalisé, marche pratiquement sur ses suiveurs. On ne peut pas dire qu’il n’a pas de considération pour eux. Le plus curieux, c’est que beaucoup ne vont pas dans la même direction que lui. L’homme qui a pris la foule pour le peuple, est un solitaire qui s’ignore. Tout le drame d’un politicien qui veut conduire ses compatriotes au chaos, avant de se rendre compte qu’il court seul au suicide. La pancarte qui fait pouffer de rire est sans doute celle relative à l’école gratuite. Gbagbo et les deux enfants ne parlent pas le même langage. Ses interlocuteurs réclament l’école dans sa version originale avec la tenue scolaire qui met les apprenants en situation d’égalité, quand Gbagbo propose une école avec des tenues libéralisées. Le hiatus est de mise. Les deux enfants lancent un discours sans équivoque au grand chef : « nous voulons l’école originale des Houphouétistes et non sa photocopie ». Enfin, ce qui déroute le citoyen est la pancarte qui présente la petite de huit ans, la fille du « patriote », Charles Blé Goudé, qui dit « être né dans la guerre » et souhaite « grandir dans la paix ». On se demande à quel moment notre fillette a eu conscience du conflit dont elle parle. Tout sent la manipulation et le danger est réel de vouloir mettre dans la bouche des enfants, les élucubrations des adultes. On attendait mieux de l’homme qui se présente de façon péremptoire que « l’enfant du peuple »
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga