Lors d’une interview accordée à la chaîne panafricaine, Africa 24 et diffusée, hier, le patron du football ivoirien, Jacques Anouma, s’est épanché. Au micro de Joseph-Antoine Bell, il a évoqué plusieurs sujets dont les rapports (difficiles) FIF-ministère du Sport.
C’est un Jacques Anouma, très à l’aise, qui a répondu aux questions pertinentes de l’ex-gloire camerounaise, Joseph-Antoine Bell au cours d’une interview sur Africa 24. Quelque peu blasé, tout de même, Jacques Anouma martèle : « J’ai proposé qu’on fasse un colloque pour faire un bilan sur les 50 années. Des collègues de l’étranger viendront avec leurs expériences, bonnes ou mauvaises. Tout le monde dira ce qu’il pense pour relancer notre football. J’insiste là-dessus, il est temps qu’on débatte sur certains problèmes. Si nous devons continuer à gérer le football comme on le fait aujourd’hui, au jour le jour, ça ne m’intéresse plus. Honnêtement ».. Confortablement assis dans son bureau, situé au 3è étage de la maison de verre à Treichville, Anouma s’est dit satisfait, d’emblée, des deux qualifications pour les Mondiaux de 2006 et de 2010. « J’ai pris le pari de rassembler autour du football, toutes les composantes de la Côte d’Ivoire. Tout de suite, je me suis donné comme objectif d’emmener mon pays au Mondial. Depuis les indépendances, nous n’avions jamais pensé prendre part à un Mondial. J’ai fait en sorte qu’autour des Eléphants, on y voit que le drapeau orange-blanc-vert. Et si nous avons réussi à nous qualifier en 2006 et en 2010, c’est dû à l’union parfaite qui a existé. C’est sûr qu’il y avait quelques brebis galeuses qui ne voyaient pas d’un bon œil nos qualifications mais la majorité a pris le-dessus… », croit-il. Mais tout cela a pu se réaliser grâce à un travail en amont. « Il fallait faire de la Fédération, une bonne entreprise avec des ressources financières suffisantes pour atteindre les objectifs. Il a fallu organiser la FIF sur le plan administratif. Ensuite, donner confiance aux sponsors pour qu’ils adhèrent à notre projet et c’est ce qu’ils ont fait. Il y a eu une très grosse adhésion de quelques opérateurs économiques et de l’Etat qui nous a permis de tenir jusqu’à présent. La FIF n’ayant pas les moyens, nous avons imaginé la parafiscalité pour que l’Etat vienne en aide de façon indirecte à la FIF. Tout le monde est venu autour des Eléphants, équipementiers y compris… La plus belle chose qui m’ait arrivé est que je suis tombé sur un patron qui aime le football. Cela m’a facilité la tâche. J’ai bénéficié de circonstances mais il a fallu d’abord définir un projet avec des hommes de confiance », a ajouté Jacques Anouma. Puis d’avouer : « J’ai bénéficié de beaucoup de circonstances particulières car je suis non seulement collaborateur du Chef de l’Etat mais j’ai réussi à me faire élire dans les plus hautes instances du football mondial. C’est un peu une protection naturelle qui fait que je réussis toujours à faire en sorte que le politique ne nous embête pas trop. Mais je ne vous cache pas que certaines personnes ont essayé. Certains ministres n’ont pas toujours compris cela. Le premier bouc émissaire était toujours Anouma, le ministère du Sport n’était jamais concerné, lors des échecs. Quand on prend le top 10 africain, tous mes collègues ont une entrée à la présidence de la République. Et le budget attribué par le ministère du sport ne suffit pas pour entretenir une sélection nationale. Vous êtes obligé de faire appel au Chef de l’Etat…». Tout se déroulait plutôt bien jusqu’à ce sujet qui fâche : «Il faut laisser les Fédérations gérer le football d’élite. Les ministères des Sports, eux, gèreront tout ce qui est football de masse. Chacun a son rôle. Il y a une mauvaise perception de la chose», se désole-t-il. Et de constater qu’«en dehors du football, il n’y a pas tellement d’espaces pour se produire. Alors, tout le monde vient au football… ». Et à tous ceux qui ne ratent aucune occasion de lui rappeler qu’il n’a remporté aucun trophée depuis qu’il est aux affaires, il confesse : «si je pouvais prendre un décret pour que nous gagnons un trophée, je le ferais. Je crois en la chance au football. Si vous n’avez pas le petit facteur chance, à un moment donné, vous passez à côté. Et c’est le jour où personne ne croira en vous que vous allez gagner. L’exemple de Sénégal 92 m’édifie toujours. J’étais là. Je sais comment l’équipe a été montée. Je sais dans quelles conditions les joueurs sont partis. Mais c’est cette équipe-là qui est aujourd’hui une référence. Tant mieux. Nos joueurs actuels devront se dire qu’ils n’ont plus beaucoup de temps… ». Dans tous les cas, Anouma reste optimiste. «La réserve est assurée. J’ai confiance en cette équipe. Peut-être que je partirai sans avoir gagné de trophée mais je suis persuadé que dans les années qui viennent, la Côte d’Ivoire brandira ce fameux trophée que tout le monde réclame ». Les Ivoiriens voudront-ils de ce bouquet offert come on envoie des fleurs à sa promise après l’avoir trompée ?
Guy-Florentin Yaméogo
C’est un Jacques Anouma, très à l’aise, qui a répondu aux questions pertinentes de l’ex-gloire camerounaise, Joseph-Antoine Bell au cours d’une interview sur Africa 24. Quelque peu blasé, tout de même, Jacques Anouma martèle : « J’ai proposé qu’on fasse un colloque pour faire un bilan sur les 50 années. Des collègues de l’étranger viendront avec leurs expériences, bonnes ou mauvaises. Tout le monde dira ce qu’il pense pour relancer notre football. J’insiste là-dessus, il est temps qu’on débatte sur certains problèmes. Si nous devons continuer à gérer le football comme on le fait aujourd’hui, au jour le jour, ça ne m’intéresse plus. Honnêtement ».. Confortablement assis dans son bureau, situé au 3è étage de la maison de verre à Treichville, Anouma s’est dit satisfait, d’emblée, des deux qualifications pour les Mondiaux de 2006 et de 2010. « J’ai pris le pari de rassembler autour du football, toutes les composantes de la Côte d’Ivoire. Tout de suite, je me suis donné comme objectif d’emmener mon pays au Mondial. Depuis les indépendances, nous n’avions jamais pensé prendre part à un Mondial. J’ai fait en sorte qu’autour des Eléphants, on y voit que le drapeau orange-blanc-vert. Et si nous avons réussi à nous qualifier en 2006 et en 2010, c’est dû à l’union parfaite qui a existé. C’est sûr qu’il y avait quelques brebis galeuses qui ne voyaient pas d’un bon œil nos qualifications mais la majorité a pris le-dessus… », croit-il. Mais tout cela a pu se réaliser grâce à un travail en amont. « Il fallait faire de la Fédération, une bonne entreprise avec des ressources financières suffisantes pour atteindre les objectifs. Il a fallu organiser la FIF sur le plan administratif. Ensuite, donner confiance aux sponsors pour qu’ils adhèrent à notre projet et c’est ce qu’ils ont fait. Il y a eu une très grosse adhésion de quelques opérateurs économiques et de l’Etat qui nous a permis de tenir jusqu’à présent. La FIF n’ayant pas les moyens, nous avons imaginé la parafiscalité pour que l’Etat vienne en aide de façon indirecte à la FIF. Tout le monde est venu autour des Eléphants, équipementiers y compris… La plus belle chose qui m’ait arrivé est que je suis tombé sur un patron qui aime le football. Cela m’a facilité la tâche. J’ai bénéficié de circonstances mais il a fallu d’abord définir un projet avec des hommes de confiance », a ajouté Jacques Anouma. Puis d’avouer : « J’ai bénéficié de beaucoup de circonstances particulières car je suis non seulement collaborateur du Chef de l’Etat mais j’ai réussi à me faire élire dans les plus hautes instances du football mondial. C’est un peu une protection naturelle qui fait que je réussis toujours à faire en sorte que le politique ne nous embête pas trop. Mais je ne vous cache pas que certaines personnes ont essayé. Certains ministres n’ont pas toujours compris cela. Le premier bouc émissaire était toujours Anouma, le ministère du Sport n’était jamais concerné, lors des échecs. Quand on prend le top 10 africain, tous mes collègues ont une entrée à la présidence de la République. Et le budget attribué par le ministère du sport ne suffit pas pour entretenir une sélection nationale. Vous êtes obligé de faire appel au Chef de l’Etat…». Tout se déroulait plutôt bien jusqu’à ce sujet qui fâche : «Il faut laisser les Fédérations gérer le football d’élite. Les ministères des Sports, eux, gèreront tout ce qui est football de masse. Chacun a son rôle. Il y a une mauvaise perception de la chose», se désole-t-il. Et de constater qu’«en dehors du football, il n’y a pas tellement d’espaces pour se produire. Alors, tout le monde vient au football… ». Et à tous ceux qui ne ratent aucune occasion de lui rappeler qu’il n’a remporté aucun trophée depuis qu’il est aux affaires, il confesse : «si je pouvais prendre un décret pour que nous gagnons un trophée, je le ferais. Je crois en la chance au football. Si vous n’avez pas le petit facteur chance, à un moment donné, vous passez à côté. Et c’est le jour où personne ne croira en vous que vous allez gagner. L’exemple de Sénégal 92 m’édifie toujours. J’étais là. Je sais comment l’équipe a été montée. Je sais dans quelles conditions les joueurs sont partis. Mais c’est cette équipe-là qui est aujourd’hui une référence. Tant mieux. Nos joueurs actuels devront se dire qu’ils n’ont plus beaucoup de temps… ». Dans tous les cas, Anouma reste optimiste. «La réserve est assurée. J’ai confiance en cette équipe. Peut-être que je partirai sans avoir gagné de trophée mais je suis persuadé que dans les années qui viennent, la Côte d’Ivoire brandira ce fameux trophée que tout le monde réclame ». Les Ivoiriens voudront-ils de ce bouquet offert come on envoie des fleurs à sa promise après l’avoir trompée ?
Guy-Florentin Yaméogo