Quand j’étais petit, dans les couloirs et les travées du Félicia, je sentais beaucoup de tensions, d’échauffements des esprits. Je ne comprenais pas trop. Il y avait de l’eau partout, des odeurs fortes aux exhalaisons indéfinissables.
J’entendais des cris, des coups sur des portes en fer. Je voyais beaucoup d’agitations, des gens étranges. Je compris par la suite le combat déjà décisif que représentait le fait d’entrer au Félicia. La première équipe arrivée déversait son « djigbo » le long du chemin que l’adversaire était supposé emprunter. C’est pourquoi il y avait tant de scrutateurs et d’informateurs dans
ces fameuses coulisses du Félicia. Quand les jaune et noir, lors d’un Asec-Africa par exemple, passaient par le chemin officiel, ils n’échappaient pas aux Adrien, Zido, Yagba …ceux-ci alertaient par la suite le chef du contingent de l’Africa qui arrivait plus tard. Après un petit conciliabule rapide à l’extérieur du stade (le téléphone portable n’existant pas encore), la
décision était vite prise : les Aiglons pénètreront par la tribune latérale côté assemblée nationale et descendront les marches de la tribune, bénis par leurs supporters. Ils longeront ensuite la grille du stade pour atteindre le portail d’accès aux dernières marches vers la main courante. Souvent avec beaucoup de ruse, un Lébry Jérôme, un Brima Camara, un Bamba Yacouba étaient retenus pour passer «ailleurs», sans survêtement, en civil. Les supporters d’en face s’empressaient de pousser un « ouf » de soulagement, la terreur du moment n’ayant pas été aperçue. Par la suite, l’effet de surprise sera grand ! Ainsi rentrer au Félicia était un véritable rituel surtout dans les oppositions interclubs, parce que comme on dit, «entre nous, on se connaît trop ». Les clubs
ivoiriens qui recevaient en coupe d’Afrique étaient bien plus à l’aise pour installer leur cadre «mystique». Ils faisaient du Félicia leur antre, leur tanière. Les Eléphants, pour leur part, dans leurs matchs décisifs, rentraient au Félicia par les portes du virage côté lagunaire, venant de Bingerville. Le bus des joueurs venait stationner face à la tribune d’honneur. Et c’est dans une
hystérie collective que les internationaux ivoiriens prenaient la première température ambiante. L’adversaire, déjà tapi dans les vestiaires, se demandait ce qui pouvait être en train de se passer à l’extérieur…
ebonyfadel1@hotmail.com
J’entendais des cris, des coups sur des portes en fer. Je voyais beaucoup d’agitations, des gens étranges. Je compris par la suite le combat déjà décisif que représentait le fait d’entrer au Félicia. La première équipe arrivée déversait son « djigbo » le long du chemin que l’adversaire était supposé emprunter. C’est pourquoi il y avait tant de scrutateurs et d’informateurs dans
ces fameuses coulisses du Félicia. Quand les jaune et noir, lors d’un Asec-Africa par exemple, passaient par le chemin officiel, ils n’échappaient pas aux Adrien, Zido, Yagba …ceux-ci alertaient par la suite le chef du contingent de l’Africa qui arrivait plus tard. Après un petit conciliabule rapide à l’extérieur du stade (le téléphone portable n’existant pas encore), la
décision était vite prise : les Aiglons pénètreront par la tribune latérale côté assemblée nationale et descendront les marches de la tribune, bénis par leurs supporters. Ils longeront ensuite la grille du stade pour atteindre le portail d’accès aux dernières marches vers la main courante. Souvent avec beaucoup de ruse, un Lébry Jérôme, un Brima Camara, un Bamba Yacouba étaient retenus pour passer «ailleurs», sans survêtement, en civil. Les supporters d’en face s’empressaient de pousser un « ouf » de soulagement, la terreur du moment n’ayant pas été aperçue. Par la suite, l’effet de surprise sera grand ! Ainsi rentrer au Félicia était un véritable rituel surtout dans les oppositions interclubs, parce que comme on dit, «entre nous, on se connaît trop ». Les clubs
ivoiriens qui recevaient en coupe d’Afrique étaient bien plus à l’aise pour installer leur cadre «mystique». Ils faisaient du Félicia leur antre, leur tanière. Les Eléphants, pour leur part, dans leurs matchs décisifs, rentraient au Félicia par les portes du virage côté lagunaire, venant de Bingerville. Le bus des joueurs venait stationner face à la tribune d’honneur. Et c’est dans une
hystérie collective que les internationaux ivoiriens prenaient la première température ambiante. L’adversaire, déjà tapi dans les vestiaires, se demandait ce qui pouvait être en train de se passer à l’extérieur…
ebonyfadel1@hotmail.com