La météo-politique en Côte d’Ivoire n’annonce rien de bon. De gros nuages s’amoncellent en effet dans le ciel ivoirien, si l’on s’en tient au spectacle de violence qu’il nous est donné de voir ces derniers temps et surtout aux rumeurs de coup d’Etat en préparation, dont la presse s’est fait l’écho. Les propos entendus ça et là, les sms haineux, les images de guerre projetées à travers Abidjan et certaines villes du pays, tout cela donne froid dans le dos. Qui veut brûler ce pays ? Ce qui se passe sous nos yeux à six jours du second tour n’augure rien de bon. Ou plutôt fait craindre le pire, si l’on n’y prend garde. C’est pourquoi il faut donner la sonnette d’alarme en amenant les uns et les autres à mettre balle à terre. Le facilitateur Blaise Compaoré, le représentant du secrétaire général de l’Onu, Choi Young Jin, les religieux, les chefs traditionnels, tous devraient mettre la main à la patte pour circonscrire le feu qui couve, sous peine de le voir éclater en un brasier aux conséquences incalculables. Il faut désamorcer la bombe maintenant pour sauver ce pays d’une conflagration qui se profile à l’horizon. Les dernières informations faisant état d’un coup d’Etat ou complot en préparation dont la presse s’est fait l’écho viennent en rajouter à une atmosphère déjà lourde. Tous ceux qui assistent la Côte d’Ivoire depuis une semaine dans sa longue marche vers la paix, devraient se saisir de cette information, en vérifier la véracité, et en tirer toutes les leçons. Il urge de faire échec à toute manœuvre visant à faire dérailler le processus électoral et plus généralement, le processus de paix engagé depuis une décennie. Personne ne gagnera à engager le pays dans les schémas rwandais, kenyans ou zimbabwéen. L’obsession de conservation ou de conquête du pouvoir ne devrait justifier le recours à la force. Il faut épargner ce pays d’un autre bain de sang ! Les candidats Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, qui se targuent d’être des démocrates, devraient se garder de verser dans des invectives et autres propos guerriers, comme ce qui nous a été servi ces derniers jours. De tels propos ont l’inconvénient de chauffer à blanc leurs partisans, qui en viennent à se défier dans les rues comme ce fut le cas vendredi dernier à Cocody et avant-hier à Port Bouët et Williamsville à Abidjan. Si l’on n’y prend garde, ce type de dérapages pourrait s’étendre à d’autres villes de l’intérieur et même se généraliser. C’est pourquoi il faut parer au plus pressé maintenant. Après, ce sera trop tard.
Assane NIADA
Assane NIADA