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Politique Publié le mercredi 24 novembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Discours haineux, attaques tribales, destructions de biens, menaces sur les élections : Qui peut arrêter la machine de la haine et de la violence de Lmp ?

Société civile, hommes politiques, dignitaires religieux, autorités publiques ou traditionnelles, partenaires du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire, ONUCI, communauté internationale. Tout le monde réclame des élections apaisées le 28 novembre, tout le monde note le retour de la violence dans le processus, tout le monde constate la violence, les attaques tribales et ethniques, le discours haineux qui s'installe dans cette campagne, tout le monde connait l'origine de cette violence, mais personne n'ose lever le petit doigt pour demander à M. Gbagbo et à ses partisans de mettre fin à l'escalade. Et demain, quand le pire surviendra, on pointera le doigt accusateur sur l'autre.
Un homme est mort hier à Oumé suite à des affrontements entre LMP et RHDP. C'est que, selon nos sources, des jeunes de LMP ont attaqué des allogènes dans un village de la localité. La riposte de ces derniers a été fatale à un militant de LMP. La gendarmerie est intervenue pour procéder à cinq arrestations. Mais hélas, le pire est déjà arrivé ! On ne pourra pas ressusciter celui qui a perdu la vie. Etait-on obligé d'en arriver là pour que ceux qu'on appelle "les autorités" ou ceux qui sont chargés d'assurer la sécurité publique comprennent qu'il y avait danger à laisser se développer un climat de tension et de haine entre les Ivoiriens ? A traiter des adversaires politiques comme des ennemis à écraser ? A pourchasser dans nos villes et villages, certains compatriotes tout simplement parce qu'ils ont, au nom des principes démocratiques, décidé d'opter pour des choix politiques différents de ceux de leurs agresseurs.
Pour la seule journée d'hier, l'on a déploré à Niangon dans la commune de Yopougon une attaque d'une section du RHDP par des militants de LMP. Plusieurs victimes blessées sont à l'hôpital.
A Anono (Cocody), des militants du RHDP partis distribuer des posters à leurs camarades au marché de ce quartier se sont laissé dire par des jeunes de LMP que le candidat du RHDP était interdit de campagne à Anono. Et comme il fallait s'y attendre, il y a eu affrontement.
A Abobo, le fils d'un militant RHDP répondant au nom de Yéo Yalamissa, 21 ans, a été poignardé par des militants de LMP au niveau du parlement d'Abobo, route d'Anyama. Pas un jour ne passe sans que l'on ait à déplorer des affrontements dans cette campagne. La semaine dernière, l'on a vu ce qui s'est passé au siège du RHDP à Cocody. Attaque inouïe et gratuite, destruction de biens au nez et à la barbe des hommes du Général Mangou. Qu'est-ce que cette armée n'aurait fait si c'était le siège de campagne de Gbagbo qui avait été attaqué ou détruit par des partisans de Ouattara ? On connait les agresseurs mais notre pays étant un Etat de droit, qu'a-t-on fait ?
C'est au lendemain du premier tour de la présidentielle que la Côte d'Ivoire s'est glissée tout doucement dans l'entonnoir de la haine et de la violence avec les représailles exercées contre les populations baoulé des zones forestières par les partisans du FPI. Qui reprochaient aux allogènes d'avoir voté massivement le candidat du Pdci Henri Konan Bédié. Nakayio, Baléa II, Kéibla, Lobodjidjia (Daloa), Gabia, Badoudoua (Issia), Bazré, Bounafla, Bendéfla, Gowo (Sinfra), Gwéyo, Buyo, Soubré, Okrouyo, Fresco, Divo, Gagnoa, Tiassalé (la liste n'est pas exhaustive), toutes ces localités ont été sillonnées par le train de la violence post-électorale. Les populations allogènes ont vécu l'enfer à cause de leur opinion politique.
Face à cette situation, l'Etat s'est montré défaillant au plus haut niveau. Il a nié les faits. Et appuyé cette forfaiture. On a envoyé des journalistes de la RTI aux ordres pour attester que rien ne s'était passé dans ces régions après le 31 octobre et que tout se passe très bien entre allogènes et autochtones. On a préféré mentir plutôt que dire la vérité au nom d'intérêts bassement politiques. On a refusé de traiter le problème comme tel et de stopper la spirale de la violence en condamnant les actes des premiers agresseurs. Aujourd'hui, c'est tout logiquement qu'ils font des émules partout dans le pays. Tout le monde regarde et personne n'ose dénoncer avec force pour que ça s'arrête. Plus ahurissant, c'est du sommet de la machine que l'on fait la promotion de la violence et de la haine.
Akwaba Saint Clair
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