x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 24 novembre 2010 | L’expression

Graves menaces sur la sortie de crise: L`Apc dénonce le laisser aller de l`ONUCI

© L’expression Par Christian
Elections apaisées : Alphonse Soro et l`Apc en campagne
L’Alliance Pour le Changement (APC) s’est toujours assignée pour mission d’apporter une contribution positive à la paix. Aussi n’a-t-elle jamais ménagé d’efforts pour soutenir et encourager les acteurs impliqués dans le processus de paix inter-ivoirien.

Dans cette optique, nous avons à l’occasion de nos activités et prises de positions, régulièrement approuvé l’action de l’ONUCI et de l’ensemble des Forces Impartiales en Côte d’Ivoire. Le faisant, l’APC ne faisait preuve ni de complaisance, ni de légèreté dans son jugement.

Nous étions tout simplement conscients de la complexité de la tâche et de la nécessité d’encourager « ceux qui sont venus nous aider ». En effet, nous avions compris que l’extrême nuisance des jeunes patriotes, qui bénéficient du soutien du pouvoir, met régulièrement en difficulté les Forces Impartiales, échaudées par des événements antérieurs : événements de novembre 2004, « à chacun son petit français », etc.

Les derniers développements et les déclarations récentes de l’ONUCI nous imposent le devoir d’interpellation et surtout de mémoire, afin que cette structure qui cristallise les attentes et les espoirs de nombreux ivoiriens, réussisse à transformer l’essai : offrir la paix à la Côte d’Ivoire, à travers des élections justes, transparentes, inclusives, dans un climat de sécurité pour tous. Sinon, cette majorité silencieuse d’Ivoiriens qui la soutiennent risque à la longue de désespérer d’elle et de lui demander des comptes.

Nous avions déjà été, comme beaucoup d’Ivoiriens, surpris par la certification du 1er tour de l’élection présidentielle faite par SEM CHOI : une élection crédible selon lui, et dont les quelques irrégularités mineures ne remettraient pas en cause sa certification. Soit, mais quelles étaient ces irrégularités mineures ? Le hold-up électoral dont le Président BEDIE dit avoir été victime avec la complicité du conseil constitutionnel ? Les graves défaillances de l’ONUCI dans le transport des urnes dont finalement certaines auraient été transportées par des FDS et même des jeunes patriotes, à bord de véhicules 4x4 ? Les empêchements de vote dans les zones forestières ? Les bourrages d’urnes orchestrés par LMP ? Les détournements de voix dont certains affirment que la CEI se serait rendue coupable à cause de l’opacité de ses travaux ?

Les éléments n’ont pas manqué pour dresser un bilan clair qui viendrait rassurer l’opinion sur la rigueur et l’impartialité de l’ONUCI. Malheureusement, nous sommes restés sur notre faim.

La récente attaque du siège du RHDP par la FESCI avec la complicité manifeste des FDS, à seulement 15 minutes de l’ONUCI, suscite également des interrogations quant à la capacité de l’ONUCI et des Forces dites impartiales à assurer la sécurité du scrutin.

Pour nous, en se dédouanant chaque fois de toutes les défaillances dans l’organisation et la sécurisation des élections à travers des subterfuges du genre « nous ne faisons que venir en appui… », l’ONUCI contribue à décevoir tous les ivoiriens qui avaient salué son avènement et conforte les sceptiques dans l’idée que insidieusement, la communauté internationale pourrait assister impuissante à la reprise de la guerre dans notre pays.

Oui, tous les ivoiriens le savent : aucune paix ne viendra d’une élection truquée, fut-elle validée par une ONUCI plus soucieuse de se débarrasser du bourbier ivoirien que de réaliser un processus efficient. Les conséquences qui en résulteront seront encore plus désastreuses.

L’alternative à cette violence devrait être l’impartialité des arbitres, reconnue et acceptée par tous.

Et pourtant, des faits antérieurs dans l’histoire récente de notre pays suffiraient à nous convaincre de la mauvaise volonté de nos « impartiaux ».

- Oui, l’ONUCI était là lorsque le Ministre d’Etat Guillaume SORO a failli être assassiné à la RTI en 2003 ;

- l’ONUCI, garante du cessez-le-feu et de l’inviolabilité de la zone de confiance a assisté impuissante aux nombreuses violations perpétrées par le camp présidentiel, avec pour point d’orgue les bombardements des zones CNO qui se sont soldés par des dizaines de morts en 2004 ;

- Nos onusiens n’ont rien fait lorsque M. GBAGBO a donné l’ordre d’extirper des centaines de jeunes de leurs maisons en mars 2004 et de les assassiner en plein jour dans les rues d’Abidjan : ils se sont empressés de prendre les frais liés à l’enquête internationale, en fait une simple opération de décompte macabre. Beaucoup d’ivoiriens se disent que le chiffre de 120 morts est juste destiné à minimiser les dégâts, car le vrai bilan avoisinerait les 400 morts ;

- Oui, l’ONUCI était là lorsque l’avion de SEM le Premier Ministre a été attaqué en 2007 ;

- l’ONUCI est toujours là partout où le pouvoir a semé la mort : nous n’avons jamais eu d’exemples où sa présence a empêché des crimes ou des tripatouillages. Tout se passe comme si cette structure pourtant revêtue du mandat international, craignait de mécontenter le pouvoir d’Abidjan. Il est en effet plus aisé de se livrer à des condamnations de principe et à des appels « à tous les parties » qu’à des interpellations franches et directes qui feraient avancer la cause de la vérité.

Les exemples pourraient s’énumérer à l’infini, mais de plus en plus, ils établissent une conviction : pour les futures élections, les ivoiriens ne devront compter que sur eux-mêmes pour :

- barrer la route à ceux qui les empêcheront de voter le 28 novembre ;

- s’opposer par tous les moyens à la fraude et surtout à des velléités de confiscation du pouvoir par un camp au détriment de la volonté populaire ;

- se protéger contre les miliciens, les patriotes, la FESCI et toute cette galaxie mafieuse, conditionnée et entretenue pour tuer au nom du prince.

L’APC regrette qu’après tous les efforts accomplis, l’ONUCI et la communauté internationale tournent le dos à la vraie Côte d’Ivoire, celle qui souffre et espère mettre fin à la violence : en effet, là où l’arbitre est défaillant ou complaisant, les joueurs se font justice et le match se termine dans l’anarchie et le sang.

L’APC interpelle fortement SEM CHOI afin qu’il établisse clairement la responsabilité de sa structure dans les défaillances du 1er tour, y apporte les correctifs nécessaires et se pose courageusement comme l’adjuvant du peuple ivoirien pour des élections sans violence.

Cela suppose une action en amont : dénoncer les propos et les images de la haine, diffusées avec la complicité des organes de régulation, interpeller tout leader qui appellerait à la violence et surtout se déployer pour protéger les pauvres citoyens, menacés dans leur intégrité physique et morale, à cause d’un processus auquel ils ont adhéré, par confiance en l’action impartiale de la communauté internationale.

En aval, l’ONUCI devrait être très active et vigilante, pour rassurer les ivoiriens qui soutiennent que ses moyens logistiques seraient détournés et que son personnel serait corrompu pour favoriser la fraude. Elle devra exiger de tous les acteurs le respect scrupuleux des principes de transparence et de non violence ; enfin, elle ne devra certifier que sur la base de la vérité des urnes.

La non prise en considération de ces principes expose la Côte d’Ivoire à l’aventure, annihile les efforts de la communauté internationale et rend l’ONUCI complice et responsable de tous les débordements qui en résulteraient.

Dès maintenant, certaines questions mériteraient d’être clairement élucidées :

- quelle est la mission de l’ONUCI et des Forces Impartiales au cours de cette élection ?

- pourquoi un si grand omerta de l’ONUCI sur les événements tragiques et les violations intolérables des droits de l’homme qui se déroulent dans l’ouest de notre pays ?

- quelles dispositions sont prises du côté des Forces Impartiales et de l’ONUCI pour assurer la sécurité des populations ?

- l’ONUCI est-elle chargée du transport des urnes et PV avec ses soldats ? Sinon, quelle est la limite de son action ?

- quel est le niveau d’engagement des Forces Impartiales en cas d’affrontements entre populations ou en cas de problème comme celui survenu à la maison du PDCI-RDA ?

- quels sont les différents niveaux de commandements entre les différentes forces (ONUCI-CCI-LICORNE, …) ?

- l’ONUCI est-elle responsable de la sécurité des candidats ?

- etc. etc. etc.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ