Le premier tour de l’élection présidentielle a laissé bien des regrets aux candidats du RHDP, notamment Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Ils auraient pu plier l’affaire si leurs états major avaient été vigilants sur les nombreux cas de fraudes initiées par le parti de celui qui se présente comme « l’enfant des élections ». C’est fort de leur négligence que le dernier de la classe s’est retrouvé en tête à l’issue du premier tour le 31 octobre dernier. Dans le camp présidentiel, il s’agit de rééditer « l’exploit » du premier scrutin, expérimenté dans de nombreux bureaux de vote, notamment dans le pays Attié, à Gagnoa, à Daloa, Yopougon et Abobo. A défaut d’un passage en force, Gbagbo et les siens veulent consolider les schémas de fraudes, pour se maintenir au pouvoir. Là-dessus, le candidat du FPI est toujours dans son idée lancée en 2005, à Agboville : « je demande aux cadres de mon parti de vider leurs poches. Il faut que nous gagnons la présidentielle ». Pour le second tour, les laboratoires et officines de la refondation sont à la manœuvre et ont dans leur escarcelle, plusieurs figures de fraudes.
L’achat de consciences
Comme au premier tour, le dimanche prochain, la refondation mise sur l’achat de consciences. A ce propos, ils ont porté leur dévolu sur les populations baoulé à qui ils ont décidé de dénouer le cordon de la bourse pour les rallier à leur cause. A Port Bouet, Marcel Gossio, le DG du Port, a en charge cette opération. Selon nos sources, depuis le premier tour, c’est environ 15 millions de Francs qu’il distribue chaque jour, à tour de bras. A Marcory, du côté de l’INJS, c’est l’ancien ministre de la Défense, Lida Kouassi Moise qui s’active nuitamment à corrompre les citoyens jugés, selon le prisme tribal, hostiles à Laurent Gbagbo. L’intérieur du pays n’échappe pas à la donne. Il y a une semaine environ, à Agou, le troisième adjoint au maire Agnès Monnet, épouse de l’ancien ministre des Mines, a entrepris de marchander les cartes d’électeurs et d’identité des Malinké et Baoulé contre la somme de 25.000frs. La démarche a buté sur le refus de ces Ivoiriens de brader leur identité. Le samedi 13 novembre dernier, à Pakouébo, dans la sous préfecture de Bouaflé, Mme Yao N’dré née Yoman Hortense, épouse du président du Conseil Constitutionnel, est arrivé avec un sac d’argent et des tricots de campagne du candidat du FPI. Généreusement, elle a remis dix tee shirt et la somme de 25000frs également aux ressortissants du Centre.
Sans doute, le cas le plus fragrant, est celui du DG de la Lonaci. Non content d’avoir giflé un policier le dimanche 31 octobre à Lakota, devant le refus de ce dernier à le laisser prendre les urnes après le vote, Dali Zabo, en compagnie du député Akpalé, a rencontré le lundi dernier , le superviseur et le président régional de la CEI locale de Divo. Nos sources indiquent que des espèces sonnantes et trébuchantes ont été données à ces deux hommes dans le but de choisir des militants du FPI comme présidents et assesseurs dans les différents bureaux de vote de la région.
Assurément, la refondation ne lésine pas sur les moyens, mêmes les plus antidémocratiques pour rafler la mise du 28 novembre.
L’empêchement au vote
A côté de l’achat des consciences, elle use de l’intimidation et du langage de la violence pour décourager certaines populations à prendre part au vote. Les zones forestières du centre ouest et du sud ouest, où vivent de nombreux baoulé sont les plus visées par cette pratique. A l’aide d’exactions et de brimades, le FPI pense pouvoir les empêcher d’accomplir leur devoir civique. Ce n’est pas le seul cas. A Fresco, cette tâche bien besogneuse est confiée à Sama Damalan Henri César, l’ancien membre du CNSP, aujourd’hui au service de Laurent Gbagbo. Dans la commune de Cocody, c’est le maire Diagou Gomont en personne, qui a décidé de monter au créneau. En fin de semaine dernière, il était à Blochkauss et à Anono, où il a demandé, sans autre forme de procès, aux malinké et aux baoulé de s’abstenir de prendre part au second tour, sous peine de représailles. Ailleurs, le corps préfectoral s’est mise à la tâche. A Vavoua, le sous préfet central, Boly Djédjé Martin, arborant la tunique du FPI et fonctionnant comme un directeur de campagne du candidat Gbagbo, a menacé sans autre forme de procès les Malinkés et les baoulé qui s’aviseraient de voter pour le candidat du RHDP, Alassane Ouattara. Dans la sous préfecture de Daloa, le sous préfet Affri Jean a également menacé les allogènes de répression s’ils sortaient pour voter le dimanche prochain. Les préfets et sous préfets de cette espèce sont légions, qui veulent saboter le scrutin.
Le vote des miliciens
Si une chose a permis à Gbagbo de venir en tête au premier tour, contre toute attente, c’est bien le vote massif et multiplié des miliciens. Cela a marché à Yopougon, Abobo, Cocody et Koumassi. Le mode opératoire était tout simple. On a délivré des mandats et ordres de missions bien curieux à ces hommes en armes qui pouvaient voter partout sur le territoire national. Ainsi donc, avec la complicité de certains présidents et assesseurs, ils ont voté à plusieurs reprises, sans mettre l’index dans l’encre indélébile. Ils se sont donc faits convoyer d’un lieu à un autre, à l’aide des bus de la SOTRA, pour influer le verdict des urnes. Pour le second tour, la CEI et le RHDP doivent veiller à ce que ces miliciens votent comme tous les autres citoyens, avec leurs cartes d’identité et d’électeurs. C’est une des clés de la transparence des élections. De plus, rien ne justifie que les miliciens aient des ordres de missions, étant donné qu’ils ne sont que des bras séculiers d’un groupement politique. C’est dans cette dynamique de fraudes que le samedi dernier, en marge de la visite de Laurent Gbagbo à Agboville, une réunion sécrète s’est tenue à l’hôtel Mont Blanc et ensuite au domicile de N’dohi Raymond. Le message était très clair, selon une indiscrétion. Il s’agira de donner de nombreux mandats aux miliciens, aux membres des parlements et agoras, afin de leur permettre de voter à plusieurs reprises. Toujours à cette réunion, il a été demandé à ces militants de procéder sur toute l’étendue du territoire au saccage des bureaux de votes présentés comme favorables au RHDP, afin d’invalider les résultats. Pour coordonner cette manœuvre, le FPI a acheté auprès d’une compagnie de téléphonie mobile, 10.000 téléphones portables pour les besoins de la cause.
La confection de documents électoraux
Depuis près de deux mois, le FPI, par l’entremise de certains de ses pontes, a acquis plusieurs imprimeries de la capitale économique. Il ne s’agit pas de confectionner de livres ou autres cahiers, mais bien des documents électoraux comme les cartes d’électeurs, de fiches de procès verbaux, de bulletins de vote. Dans une imprimerie de la place racheté par le couple Lida Kouassi Moise - Roland Dagher, les frontistes sont au travail contre la transparence du scrutin. Selon une source bien au fait de l’opération, la refondation a produit de nombreux bulletins de vote avec stickers et portant la croix sur la cage destinée à Laurent Gbagbo. Le jour du vote, des envoyés spéciaux se chargeront de les donner à des électeurs, qui une fois dans le bureau de vote l’introduiront dans l’urne, en prenant le soin de revenir avec le bulletin qu’on leur donnera pour voter, et en retour, ils percevront entre 25 et 50 mille francs CFA.
Les faux véhicules
estampillés ONUCI
Comme au premier tour, Gbagbo et ses hommes ont procédé à des maquillages de véhicules estampillés « ONUCI » qu’ils vont commettre au ramassage des urnes dans les bureaux de vote. A ce propos, des voitures peintes aux couleurs de l’organisation des nations unies ont été aperçues ( voir Photo) au Port Autonome d’Abidjan, sous la manœuvre de Marcel Gossio. C’est pourquoi, comme un train peut cacher un autre et dans cette ère de « contrefaçons » de la refondation, le temps doit être à la vigilance et au maintien de la garde par le RHDP. Il devra s’assurer que les occupants des véhicules de l’ONUCI sont effectivement des employés de cette organisation, en vérifiant leurs badges. Une autre astuce sera de leur demander d’éteindre leur voiture et de la rallumer. Selon une source, une fois éteintes, les véhicules de l’ONUCI ne peuvent se remettre en marche qu’avec l’utilisation de badges magnétisés donnés aux différents employers. Cela permet de distinguer le vrai de l’ivraie, le bon du faux. Il est aussi recommandé aux représentants du RHDP, de suivre les véhicules jusqu’à la CEI et de veiller au dépouillement. Nos sources, sans mettre en cause l’ONUCI, sont formelles pour dire qu’un de ses dirigeants est en collusion avérée avec le régime FPI. Sous ses apparences de neutralité, cet homme fonctionne pratiquement comme le cheval de Troie du candidat Gbagbo qui le lui rendrait bien, à coût de billets de banque. Ce cadre onusien, habitué de la Côte d’Ivoire, aurait mis le pied, en son temps, sur l’étude sociologique et juridique sur le foncier rural qui n’arrangeait pas les affaires de la refondation. Gbagbo nous avait bien avertis : « si je savais qu’on pouvait acheter les gens, je n’aurais pas mis autant d’argent dans l’achat des urnes ».
Pour tout dire, la liste de ces schémas de fraude n’est pas exhaustive. Il convient pour le RHDP, qui part largement favori à cette consultation électorale, de veiller au grain, pour ne pas se faire surprendre par la machine de fraudes de « l’enfant des élections » si apeuré par les urnes.
Bakary Nimaga
L’achat de consciences
Comme au premier tour, le dimanche prochain, la refondation mise sur l’achat de consciences. A ce propos, ils ont porté leur dévolu sur les populations baoulé à qui ils ont décidé de dénouer le cordon de la bourse pour les rallier à leur cause. A Port Bouet, Marcel Gossio, le DG du Port, a en charge cette opération. Selon nos sources, depuis le premier tour, c’est environ 15 millions de Francs qu’il distribue chaque jour, à tour de bras. A Marcory, du côté de l’INJS, c’est l’ancien ministre de la Défense, Lida Kouassi Moise qui s’active nuitamment à corrompre les citoyens jugés, selon le prisme tribal, hostiles à Laurent Gbagbo. L’intérieur du pays n’échappe pas à la donne. Il y a une semaine environ, à Agou, le troisième adjoint au maire Agnès Monnet, épouse de l’ancien ministre des Mines, a entrepris de marchander les cartes d’électeurs et d’identité des Malinké et Baoulé contre la somme de 25.000frs. La démarche a buté sur le refus de ces Ivoiriens de brader leur identité. Le samedi 13 novembre dernier, à Pakouébo, dans la sous préfecture de Bouaflé, Mme Yao N’dré née Yoman Hortense, épouse du président du Conseil Constitutionnel, est arrivé avec un sac d’argent et des tricots de campagne du candidat du FPI. Généreusement, elle a remis dix tee shirt et la somme de 25000frs également aux ressortissants du Centre.
Sans doute, le cas le plus fragrant, est celui du DG de la Lonaci. Non content d’avoir giflé un policier le dimanche 31 octobre à Lakota, devant le refus de ce dernier à le laisser prendre les urnes après le vote, Dali Zabo, en compagnie du député Akpalé, a rencontré le lundi dernier , le superviseur et le président régional de la CEI locale de Divo. Nos sources indiquent que des espèces sonnantes et trébuchantes ont été données à ces deux hommes dans le but de choisir des militants du FPI comme présidents et assesseurs dans les différents bureaux de vote de la région.
Assurément, la refondation ne lésine pas sur les moyens, mêmes les plus antidémocratiques pour rafler la mise du 28 novembre.
L’empêchement au vote
A côté de l’achat des consciences, elle use de l’intimidation et du langage de la violence pour décourager certaines populations à prendre part au vote. Les zones forestières du centre ouest et du sud ouest, où vivent de nombreux baoulé sont les plus visées par cette pratique. A l’aide d’exactions et de brimades, le FPI pense pouvoir les empêcher d’accomplir leur devoir civique. Ce n’est pas le seul cas. A Fresco, cette tâche bien besogneuse est confiée à Sama Damalan Henri César, l’ancien membre du CNSP, aujourd’hui au service de Laurent Gbagbo. Dans la commune de Cocody, c’est le maire Diagou Gomont en personne, qui a décidé de monter au créneau. En fin de semaine dernière, il était à Blochkauss et à Anono, où il a demandé, sans autre forme de procès, aux malinké et aux baoulé de s’abstenir de prendre part au second tour, sous peine de représailles. Ailleurs, le corps préfectoral s’est mise à la tâche. A Vavoua, le sous préfet central, Boly Djédjé Martin, arborant la tunique du FPI et fonctionnant comme un directeur de campagne du candidat Gbagbo, a menacé sans autre forme de procès les Malinkés et les baoulé qui s’aviseraient de voter pour le candidat du RHDP, Alassane Ouattara. Dans la sous préfecture de Daloa, le sous préfet Affri Jean a également menacé les allogènes de répression s’ils sortaient pour voter le dimanche prochain. Les préfets et sous préfets de cette espèce sont légions, qui veulent saboter le scrutin.
Le vote des miliciens
Si une chose a permis à Gbagbo de venir en tête au premier tour, contre toute attente, c’est bien le vote massif et multiplié des miliciens. Cela a marché à Yopougon, Abobo, Cocody et Koumassi. Le mode opératoire était tout simple. On a délivré des mandats et ordres de missions bien curieux à ces hommes en armes qui pouvaient voter partout sur le territoire national. Ainsi donc, avec la complicité de certains présidents et assesseurs, ils ont voté à plusieurs reprises, sans mettre l’index dans l’encre indélébile. Ils se sont donc faits convoyer d’un lieu à un autre, à l’aide des bus de la SOTRA, pour influer le verdict des urnes. Pour le second tour, la CEI et le RHDP doivent veiller à ce que ces miliciens votent comme tous les autres citoyens, avec leurs cartes d’identité et d’électeurs. C’est une des clés de la transparence des élections. De plus, rien ne justifie que les miliciens aient des ordres de missions, étant donné qu’ils ne sont que des bras séculiers d’un groupement politique. C’est dans cette dynamique de fraudes que le samedi dernier, en marge de la visite de Laurent Gbagbo à Agboville, une réunion sécrète s’est tenue à l’hôtel Mont Blanc et ensuite au domicile de N’dohi Raymond. Le message était très clair, selon une indiscrétion. Il s’agira de donner de nombreux mandats aux miliciens, aux membres des parlements et agoras, afin de leur permettre de voter à plusieurs reprises. Toujours à cette réunion, il a été demandé à ces militants de procéder sur toute l’étendue du territoire au saccage des bureaux de votes présentés comme favorables au RHDP, afin d’invalider les résultats. Pour coordonner cette manœuvre, le FPI a acheté auprès d’une compagnie de téléphonie mobile, 10.000 téléphones portables pour les besoins de la cause.
La confection de documents électoraux
Depuis près de deux mois, le FPI, par l’entremise de certains de ses pontes, a acquis plusieurs imprimeries de la capitale économique. Il ne s’agit pas de confectionner de livres ou autres cahiers, mais bien des documents électoraux comme les cartes d’électeurs, de fiches de procès verbaux, de bulletins de vote. Dans une imprimerie de la place racheté par le couple Lida Kouassi Moise - Roland Dagher, les frontistes sont au travail contre la transparence du scrutin. Selon une source bien au fait de l’opération, la refondation a produit de nombreux bulletins de vote avec stickers et portant la croix sur la cage destinée à Laurent Gbagbo. Le jour du vote, des envoyés spéciaux se chargeront de les donner à des électeurs, qui une fois dans le bureau de vote l’introduiront dans l’urne, en prenant le soin de revenir avec le bulletin qu’on leur donnera pour voter, et en retour, ils percevront entre 25 et 50 mille francs CFA.
Les faux véhicules
estampillés ONUCI
Comme au premier tour, Gbagbo et ses hommes ont procédé à des maquillages de véhicules estampillés « ONUCI » qu’ils vont commettre au ramassage des urnes dans les bureaux de vote. A ce propos, des voitures peintes aux couleurs de l’organisation des nations unies ont été aperçues ( voir Photo) au Port Autonome d’Abidjan, sous la manœuvre de Marcel Gossio. C’est pourquoi, comme un train peut cacher un autre et dans cette ère de « contrefaçons » de la refondation, le temps doit être à la vigilance et au maintien de la garde par le RHDP. Il devra s’assurer que les occupants des véhicules de l’ONUCI sont effectivement des employés de cette organisation, en vérifiant leurs badges. Une autre astuce sera de leur demander d’éteindre leur voiture et de la rallumer. Selon une source, une fois éteintes, les véhicules de l’ONUCI ne peuvent se remettre en marche qu’avec l’utilisation de badges magnétisés donnés aux différents employers. Cela permet de distinguer le vrai de l’ivraie, le bon du faux. Il est aussi recommandé aux représentants du RHDP, de suivre les véhicules jusqu’à la CEI et de veiller au dépouillement. Nos sources, sans mettre en cause l’ONUCI, sont formelles pour dire qu’un de ses dirigeants est en collusion avérée avec le régime FPI. Sous ses apparences de neutralité, cet homme fonctionne pratiquement comme le cheval de Troie du candidat Gbagbo qui le lui rendrait bien, à coût de billets de banque. Ce cadre onusien, habitué de la Côte d’Ivoire, aurait mis le pied, en son temps, sur l’étude sociologique et juridique sur le foncier rural qui n’arrangeait pas les affaires de la refondation. Gbagbo nous avait bien avertis : « si je savais qu’on pouvait acheter les gens, je n’aurais pas mis autant d’argent dans l’achat des urnes ».
Pour tout dire, la liste de ces schémas de fraude n’est pas exhaustive. Il convient pour le RHDP, qui part largement favori à cette consultation électorale, de veiller au grain, pour ne pas se faire surprendre par la machine de fraudes de « l’enfant des élections » si apeuré par les urnes.
Bakary Nimaga