Par Christophe Boisbouvier / Cyril Bensimon
Tous les Ivoiriens attendent avec impatience le débat prévu ce jeudi soir à la radio-télévision nationale entre les deux finalistes de la présidentielle, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, avant le second tour prévu le 28 novembre. Ce sera une première dans le pays et même dans la sous-région. Le problème, c`est que ces derniers jours ont été marqués par une escalade verbale entre les deux candidats et quelques affrontements entre leurs militants. Du coup, certains voient arriver ce face-à-face avec une pointe d`inquiétude...
« Ma bouche le demande », jure Laurent Gbagbo. « Je ne tomberai pas dans la provocation » assure Alassane Ouattara. Les deux finalistes du second tour ont des styles différents, mais ils partagent au moins une position. Pas question de refuser ce débat inédit, au risque d’apparaître comme le candidat qui a peur de la confrontation verbale. Selon l’expression populaire à Abidjan, celui qui se défile, c’est celui « qui n’est pas garçon ».
Un second tour, un débat entre les deux finalistes… En Côte d’Ivoire, tout est nouveau. Et ce face à face est attendu avec une immense curiosité. A priori, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara vont donc se retrouver ce soir à 21 heures locales (21 heures temps universel) dans les locaux de la RTI (Radio-télévision ivoirienne), dans le quartier chic de Cocody, à Abidjan. Se serreront-ils la main ? En tout cas, pendant près de deux heures, ils resteront debout derrière un pupitre et répondront tour à tour aux questions d’un modérateur, en l’occurrence un présentateur du 20 heures de la télévision ivoirienne qui a été approuvé par les deux candidats.
Eviter tout dérapage
En apparence, ce sera un débat à l’Américaine, où les deux candidats ne se parleront pas directement et ne pourront pas s’interrompre. Mais en réalité, tout le monde devine que, à un moment ou à un autre, ils s’adresseront la parole et ne s’enverront pas que des fleurs. Hier, lors d’un meeting à Cocody, Laurent Gbagbo a lancé, à propos de son adversaire : « Demain, à la télévision, je vais lui dire : c’est toi qui a fait le coup d’Etat de 1999 ». Alassane Ouattara a déjà répliqué : « Le putschiste, c’est Laurent Gbagbo ».
Pour le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, le Sud-Coréen Youn-jin Choi, ce débat unique dans l’histoire de la Côte d’Ivoire est un bon signe. Un signe d’apaisement, après plusieurs jours d’escalade verbale et d’affrontements sporadiques entre partisans des deux camps. Mais le risque de voir Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara transformer le débat d’idées en joute verbale existe. Alors, pour éviter que ce face à face ne tourne mal, les bonnes volontés s’activent, en espérant que les deux hommes s’en tiendront aux questions de fond et au programme établi : la politique intérieure, la défense et la sécurité, l’économie, la politique étrangère et les questions de société
Le Conseil national de la communication audiovisuelle demande aux deux débatteurs de respecter des règles de courtoisie et d’éviter les injures publiques et les irrévérences. Le Premier ministre, Guillaume Soro, doit s’entretenir aujourd’hui avec les deux protagonistes. Une heure avant le débat, tous les chefs religieux, chrétiens et musulmans réunis, doivent lancer un appel au calme sur les antennes de la RTI.
Le chef de la mission des observateurs du comité interparlementaire de l’Uemoa, le député togolais Dama Dramani, a cette phrase : « Les deux finalistes sont des hommes d’Etat. Ils n’ont pas intérêt à ce que ce débat dérape ».
Par crainte de violences pendant et après le scrutin, le Conseil de sécurité de l`ONU a décidé de renforcer le contingent de casques bleus dans le pays. Au total 500 hommes et deux hélicoptères vont ainsi être transférés du Libéria en Côte d`Ivoire pour renforcer l`Onuci, pour une période de quatre semaines au maximum.
Par ailleurs, la mission d`observation de l`Union européenne appelle la commission électorale ivoirienne à lui assurer un libre accès à l`organisation du scrutin. Les 120 observateurs européens dénoncent des pratiques d`obstruction de la part de la CEI depuis le premier tour.
Tous les Ivoiriens attendent avec impatience le débat prévu ce jeudi soir à la radio-télévision nationale entre les deux finalistes de la présidentielle, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, avant le second tour prévu le 28 novembre. Ce sera une première dans le pays et même dans la sous-région. Le problème, c`est que ces derniers jours ont été marqués par une escalade verbale entre les deux candidats et quelques affrontements entre leurs militants. Du coup, certains voient arriver ce face-à-face avec une pointe d`inquiétude...
« Ma bouche le demande », jure Laurent Gbagbo. « Je ne tomberai pas dans la provocation » assure Alassane Ouattara. Les deux finalistes du second tour ont des styles différents, mais ils partagent au moins une position. Pas question de refuser ce débat inédit, au risque d’apparaître comme le candidat qui a peur de la confrontation verbale. Selon l’expression populaire à Abidjan, celui qui se défile, c’est celui « qui n’est pas garçon ».
Un second tour, un débat entre les deux finalistes… En Côte d’Ivoire, tout est nouveau. Et ce face à face est attendu avec une immense curiosité. A priori, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara vont donc se retrouver ce soir à 21 heures locales (21 heures temps universel) dans les locaux de la RTI (Radio-télévision ivoirienne), dans le quartier chic de Cocody, à Abidjan. Se serreront-ils la main ? En tout cas, pendant près de deux heures, ils resteront debout derrière un pupitre et répondront tour à tour aux questions d’un modérateur, en l’occurrence un présentateur du 20 heures de la télévision ivoirienne qui a été approuvé par les deux candidats.
Eviter tout dérapage
En apparence, ce sera un débat à l’Américaine, où les deux candidats ne se parleront pas directement et ne pourront pas s’interrompre. Mais en réalité, tout le monde devine que, à un moment ou à un autre, ils s’adresseront la parole et ne s’enverront pas que des fleurs. Hier, lors d’un meeting à Cocody, Laurent Gbagbo a lancé, à propos de son adversaire : « Demain, à la télévision, je vais lui dire : c’est toi qui a fait le coup d’Etat de 1999 ». Alassane Ouattara a déjà répliqué : « Le putschiste, c’est Laurent Gbagbo ».
Pour le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, le Sud-Coréen Youn-jin Choi, ce débat unique dans l’histoire de la Côte d’Ivoire est un bon signe. Un signe d’apaisement, après plusieurs jours d’escalade verbale et d’affrontements sporadiques entre partisans des deux camps. Mais le risque de voir Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara transformer le débat d’idées en joute verbale existe. Alors, pour éviter que ce face à face ne tourne mal, les bonnes volontés s’activent, en espérant que les deux hommes s’en tiendront aux questions de fond et au programme établi : la politique intérieure, la défense et la sécurité, l’économie, la politique étrangère et les questions de société
Le Conseil national de la communication audiovisuelle demande aux deux débatteurs de respecter des règles de courtoisie et d’éviter les injures publiques et les irrévérences. Le Premier ministre, Guillaume Soro, doit s’entretenir aujourd’hui avec les deux protagonistes. Une heure avant le débat, tous les chefs religieux, chrétiens et musulmans réunis, doivent lancer un appel au calme sur les antennes de la RTI.
Le chef de la mission des observateurs du comité interparlementaire de l’Uemoa, le député togolais Dama Dramani, a cette phrase : « Les deux finalistes sont des hommes d’Etat. Ils n’ont pas intérêt à ce que ce débat dérape ».
Par crainte de violences pendant et après le scrutin, le Conseil de sécurité de l`ONU a décidé de renforcer le contingent de casques bleus dans le pays. Au total 500 hommes et deux hélicoptères vont ainsi être transférés du Libéria en Côte d`Ivoire pour renforcer l`Onuci, pour une période de quatre semaines au maximum.
Par ailleurs, la mission d`observation de l`Union européenne appelle la commission électorale ivoirienne à lui assurer un libre accès à l`organisation du scrutin. Les 120 observateurs européens dénoncent des pratiques d`obstruction de la part de la CEI depuis le premier tour.