Soit c’est faire preuve de mauvaise foi ou c’est être un auditeur oublieux. Sinon, comment comprendre que l’illustre historien ne se souvient plus des heures chaudes de son passé, en tant qu’opposant. Le candidat Laurent Gbagbo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, veut ranger au tiroir ses dires et ses actes hier pour se présenter comme un ange. Gbagbo, le candidat des Ivoiriens, le candidat de la paix ect... Toute une série de slogans de campagne à couper le souffle. Mais, la réalité est tout autre. Le candidat de la majorité présidentielle, l’homme idéal qu’on veut vendre aux Ivoiriens. Un come-back sur les traces de Laurent Gbagbo pour se rendre à l’évidence que champion des refondateurs n’est pas un démocrate mais plutôt un putschiste. Et les preuves qui soutiennent cette thèse ne manquent pas. Morceaux choisis : « Si Bédié et le Pdci ne veulent discuter avec Laurent Gbagbo ils trouveront sur leur route des Laurent Kabila. Nous sommes là, nous sommes dans ce cas de figure. Je leur proposais une bataille loyale avec mesure pour que le plus populaire et le plus aimé gagne. On a voulu ruser avec moi. Je pense que tous les hommes politiques ivoiriens doivent comprendre, premièrement, que ça n’arrive pas qu’aux autres. Deuxièmement, que la Côte d’Ivoire est un pays comme les autres. Donc, ce qui amène une situation chez les autres peut amener la même situation ici », déclarait l’opposant Laurent Gbagbo en 1998. Le mentor du Fpi venait, par ses propos, de lever un coin de voile sur sa vraie nature. Celui de politicien violent prêt à tout pour accéder au pouvoir. Ce masque de putschiste sera totalement dévoilé au lendemain du coup d’Etat du 24 décembre 1999, qui a emporté le pouvoir de Bédié. Et Gbagbo de se réjouir de cet acte anti démocratique : « le coup de force, nous l’approuvons totalement. Il y a des moments où l’intervention des militaires fait au contraire progresser la démocratie. Dans les pays africains, ou dans les pays de dictature affichée ou larvée, les putschs ne sont pas forcement une mauve chose » (Notre Voie N°490 du lundi 27/12/99. C’est indiscutable, le N°1 du Fpi fut un acteur du coup d’Etat. Une responsabilité sombre qu’il essaie de camoufler derrière la rébellion de septembre 2002. Si l’on s’en tient aux propos de Gbagbo, on pourrait dire aussi que la rébellion de 2002 est un mal nécessaire qui avance la démocratie. Quelle honte pour celui qui a toujours fait croire aux Ivoiriens qu’il a une propension pour les pratiques démocratiques.
Jérôme N’Dri
Jérôme N’Dri