Un face-à-face à couper le souffle entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ! Du jamais vu : un combat à mains nues inédit, mais qui l’emportera ? Derniers préparatifs, ambiance et coulisses.
Gbagbo ou Ouattara, qui sera le nouveau président de la République de Côte d’Ivoire ? On le saura à partir de la semaine prochaine. Mais en attendant le verdict des urnes prévu le 28 novembre prochain, on verra tout de même, dans les heures suivantes, celui qui va remporter le prologue. Le débat télévisé entre les deux candidats, prévu ce soir, en direct, à partir de 21 heures sur les antennes de la télévision nationale et de la radio publique leur permettra de «mieux se vendre».
La révolution
La confrontation, l’une des plus inédites de la vie politique ivoirienne de l’ère multipartite, est très attendue et durera 135 minutes. «Je n’ai pas pris de dispositions particulières. C’est le Conseil national de communication audiovisuelle qui organise tout», fait observer Pascal Brou-Aka, le modérateur du duel de feu. Et le stress ? «Pas grand-chose à signaler», déclare-t-il, mezza voce. Normal, le présentateur-vedette du journal télévisé, 28 années de pratique sans discontinuer, est un habitué de ce genre de rendez-vous. Au plan opérationnel, l’on procède aux dernières retouches. Selon une source proche de la chaîne publique, une séance de travail s’est tenue, hier après-midi, entre les représentants de la Rti et le président de l’organe de régulation, Franck Anderson Kouassi afin de régler les ultimes détails. La sécurité des lieux sera assurée par un dispositif mixte. Un détachement des forces de défense et de sécurité nationales à côté desquelles il y aura un contingent des forces impartiales. En ce qui concerne, le positionnement sur le plateau, les deux candidats voulaient être en position assise vu que le temps d’échanges est très long. «Leurs avocats» ont mis dans la balance, l’âge avancé des protagonistes du jour. Laurent Gbagbo a fêté son 65 ème anniversaire en mai dernier. Quant à Alassane Ouattara, il souffle sur ses 68 bougies le 1er janvier prochain. Mais M. Anderson Kouassi a imposé la posture debout. Au niveau technique, il faudra un peu de toilette au studio Marie-Thérèse Pécheaux de la Maison de la télévision qui abritera le show. Décor, réglage des cadrages et des éclairages avec des doublures, projecteurs, écrans de contrôle, cadreurs, les techniciens mettent du cœur pour les derniers préparatifs dans le studio. « En régie, nous allons travailler et bien», assure un membre de la réalisation. Que c’est émouvant de se sentir acteur de l’Histoire de son pays ! Entre révolutions télévisuelles, avancées démocratiques et combats d’homme à homme, les candidats et leurs staffs vivent des moments d’enfer : angoisses, coups-bas, tentations de contrôler l’image et moments de vérité, les états-majors bruissent. «Ma bouche me démange (…) Je vais produire des preuves », menace le chevalier de la Majorité présidentielle (Lmp). «Qu’il arrête sinon il m’entendra», prévient le champion du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
L’emploi-jeunes, le défi
De toute évidence, les échanges entre les candidats à la présidentielle vont porter sur 5 thèmes qui vont se décliner en des sous-thèmes : fiscalité, intégration, politique étrangère, sécurité, défense, problèmes économiques et sociaux. Les questions vont aussi porter sur l’immigration, l’impartialité de l’Etat, les institutions, les entreprises, le chômage, la situation de l’emploi, l’éducation ainsi que la formation. Les deux candidats et leurs conseillers les ont décortiqués soigneusement pour débusquer les faiblesses de l’adversaire. Sur les mêmes sujets, chacun aura trois minutes pour répondre sans possibilité d’être interrompu. Face-à-face, yeux dans yeux, les deux hommes donneront et argumenteront leurs visions de la Côte d’Ivoire de demain. Si pour Laurent Gbagbo, «nous sommes en train de faire, nous prévoyons de … », pour Alassane Ouattara «il faut quitter les projets et s’inscrire dans l’action». Monsieur le Premier ministre et/ou Monsieur le président ! Comment vont-ils gérer ces questions protocolaires ? Finalement, l’on est désormais en face du choc de deux légitimités politiques, d’autant plus irréductibles que tout est possible. Mais dans ce type de format d’émission, ce genre de bataille télévisée, il y a toujours un côté frustrant parce que le mano à mano peut se révéler bien moins dynamique comme dans les grandes conférences de presse à l’américaine.
Lanciné Bakayoko
Gbagbo ou Ouattara, qui sera le nouveau président de la République de Côte d’Ivoire ? On le saura à partir de la semaine prochaine. Mais en attendant le verdict des urnes prévu le 28 novembre prochain, on verra tout de même, dans les heures suivantes, celui qui va remporter le prologue. Le débat télévisé entre les deux candidats, prévu ce soir, en direct, à partir de 21 heures sur les antennes de la télévision nationale et de la radio publique leur permettra de «mieux se vendre».
La révolution
La confrontation, l’une des plus inédites de la vie politique ivoirienne de l’ère multipartite, est très attendue et durera 135 minutes. «Je n’ai pas pris de dispositions particulières. C’est le Conseil national de communication audiovisuelle qui organise tout», fait observer Pascal Brou-Aka, le modérateur du duel de feu. Et le stress ? «Pas grand-chose à signaler», déclare-t-il, mezza voce. Normal, le présentateur-vedette du journal télévisé, 28 années de pratique sans discontinuer, est un habitué de ce genre de rendez-vous. Au plan opérationnel, l’on procède aux dernières retouches. Selon une source proche de la chaîne publique, une séance de travail s’est tenue, hier après-midi, entre les représentants de la Rti et le président de l’organe de régulation, Franck Anderson Kouassi afin de régler les ultimes détails. La sécurité des lieux sera assurée par un dispositif mixte. Un détachement des forces de défense et de sécurité nationales à côté desquelles il y aura un contingent des forces impartiales. En ce qui concerne, le positionnement sur le plateau, les deux candidats voulaient être en position assise vu que le temps d’échanges est très long. «Leurs avocats» ont mis dans la balance, l’âge avancé des protagonistes du jour. Laurent Gbagbo a fêté son 65 ème anniversaire en mai dernier. Quant à Alassane Ouattara, il souffle sur ses 68 bougies le 1er janvier prochain. Mais M. Anderson Kouassi a imposé la posture debout. Au niveau technique, il faudra un peu de toilette au studio Marie-Thérèse Pécheaux de la Maison de la télévision qui abritera le show. Décor, réglage des cadrages et des éclairages avec des doublures, projecteurs, écrans de contrôle, cadreurs, les techniciens mettent du cœur pour les derniers préparatifs dans le studio. « En régie, nous allons travailler et bien», assure un membre de la réalisation. Que c’est émouvant de se sentir acteur de l’Histoire de son pays ! Entre révolutions télévisuelles, avancées démocratiques et combats d’homme à homme, les candidats et leurs staffs vivent des moments d’enfer : angoisses, coups-bas, tentations de contrôler l’image et moments de vérité, les états-majors bruissent. «Ma bouche me démange (…) Je vais produire des preuves », menace le chevalier de la Majorité présidentielle (Lmp). «Qu’il arrête sinon il m’entendra», prévient le champion du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
L’emploi-jeunes, le défi
De toute évidence, les échanges entre les candidats à la présidentielle vont porter sur 5 thèmes qui vont se décliner en des sous-thèmes : fiscalité, intégration, politique étrangère, sécurité, défense, problèmes économiques et sociaux. Les questions vont aussi porter sur l’immigration, l’impartialité de l’Etat, les institutions, les entreprises, le chômage, la situation de l’emploi, l’éducation ainsi que la formation. Les deux candidats et leurs conseillers les ont décortiqués soigneusement pour débusquer les faiblesses de l’adversaire. Sur les mêmes sujets, chacun aura trois minutes pour répondre sans possibilité d’être interrompu. Face-à-face, yeux dans yeux, les deux hommes donneront et argumenteront leurs visions de la Côte d’Ivoire de demain. Si pour Laurent Gbagbo, «nous sommes en train de faire, nous prévoyons de … », pour Alassane Ouattara «il faut quitter les projets et s’inscrire dans l’action». Monsieur le Premier ministre et/ou Monsieur le président ! Comment vont-ils gérer ces questions protocolaires ? Finalement, l’on est désormais en face du choc de deux légitimités politiques, d’autant plus irréductibles que tout est possible. Mais dans ce type de format d’émission, ce genre de bataille télévisée, il y a toujours un côté frustrant parce que le mano à mano peut se révéler bien moins dynamique comme dans les grandes conférences de presse à l’américaine.
Lanciné Bakayoko