Le monde entier aura les yeux rivés, aujourd’hui, sur la télévision ivoirienne. Et pour cause, les deux candidats, en lice pour le second tour de la présidentielle ivoirienne, se retrouvent pour tenter de se départager dans un débat télévisé d’environ deux heures d’horloge. Ça promet ! En effet, les échanges de piques et de philippiques entre les deux hommes, durant la campagne, ont été sans précédent dans l’histoire de leurs relations. Une situation qui en a rajouté à la psychose dans la population qui redoute des lendemains d’élections troublés. « Aujourd’hui, je suis content d’être au deuxième tour face à celui-là même qui a semé la violence dans le pays. Parce que cette élection est tout un symbole : c’est le jour contre la nuit (…) La bataille du 28 novembre est une vraie bataille entre les démocrates et les putschistes. Le 24 décembre 1999, c’est mon adversaire qui a fait le coup d’Etat. Les preuves surabondent. Ses propres déclarations. Les déclarations de ses amis. Les preuves surabondent et nous les produirons quand nous allons discuter à la télévision en face-à-face », avait rembarré à Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo, lors du lancement de sa campagne, samedi dernier, à Agboville. Piqué au vif, le candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a riposté à la mesure de l’attaque de son adversaire qui avait commencé des jours avant. « Quand on est incapable de gérer le pays, on quitte le pouvoir. Je mets en garde Laurent Gbagbo et le Fpi. Qu’ils arrêtent les mensonges sur Alassane Ouattara et le Rhdp. Qu’ils arrêtent de mentir sur nous. Trop, c’est trop. Laurent, arrête tes mensonges sinon tu vas m’entendre », avait répliqué Alassane Ouattara, samedi dernier, au Parc des sports de Treichville. Stratégie payante pour le candidat de La majorité présidentielle, si l’on en croit les observateurs. En effet, plus habile dans les joutes oratoires face à l’ancien Premier ministre, plus policé, Laurent Gbagbo rêve de prendre une avance confortable sur son adversaire avant le rendez-vous de dimanche prochain. Les responsables du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et plus précisément ceux du Rassemblement des républicains (Rdr) qui ont fini par comprendre le piège, auraient bien aimé soustraire Alassane Ouattara de ce piège. Mais, sûr de lui, celui-ci a opposé un refus à ses hommes. Face au président du Conseil national de la communication audiovisuel (Cnca), il s’est juste assuré que le débat sera civilisé et sans agité outre mesure. De son côté, Franck Anderson Kouassi a pris les dispositions pour que le débat se déroule sur des règles précises. En attendant, la peur-panique et surtout la psychose qui ont gagné aussi bien les populations que les milieux diplomatiques vont certainement monter d’un cran. C’est conscient de cela que le chef du gouvernement, maître d’œuvre du processus de sortie de crise, entreprend de rencontrer les deux candidats, pour les inviter à calmer le débat.
Marc Dossa
Marc Dossa
