Les principaux syndicats d’élèves et étudiants ne s’accordent pas sur l’attitude à adopter vis-à-vis des candidats à l’élection présidentielle. Pendant que certains donnent des consignes de vote à leurs militants en ce qui concerne le bon candidat, d’autres préfèrent leur laisser le libre choix.
Le constat est alarmant. Dans toutes les universités et résidences universitaires, la libre expression n’existe plus. Les étudiants ne peuvent pas publiquement défendre une opinion politique autre que celle de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Le principal syndicat des élèves et étudiants s’est engagé, par la voix de son premier responsable, à soutenir le candidat de La majorité présidentielle (Lmp), Laurent Gbagbo. En effet, Mian Augustin, secrétaire général de la Fesci, est aussi membre de la direction nationale de campagne chargée de la jeunesse du candidat de La majorité présidentielle Laurent Gbagbo. Lors de la célébration des 20 ans de cette structure, le 24 septembre dernier, au campus de Cocody, Mian Augustin a appelé les étudiants à voter le candidat Laurent Gbagbo. « Allez dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire et votez massivement le candidat Laurent Gbagbo », avait-il déclaré. La direction de la Fesci assume son engagement aux côtés du chef de l’Etat sortant. « Nous soutenons Laurent Gbagbo parce qu’il a un bon plan pour nous élèves et étudiants », répond Mian Augustin que nous avons joint au téléphone, mardi. Selon le premier responsable de la Fesci, les textes de la Fesci autorisent le syndicat à se prononcer sur toutes les questions d’intérêt national et international. Pour lui, l’importance de cette élection présidentielle leur recommandait de faire savoir leur point de vue. Toutefois, selon le Sg, la Fesci n’impose aucun candidat aux élèves et étudiants. En le faisant, la Fesci ne se détourne-t-elle pas de sa mission qui consiste à défendre les intérêts des élèves et étudiants ? Mian Augustin répond : « Quand il s’agit des intérêts des élèves et étudiants, rien ne nous freine. Nous nous asseyons et nous décidons de la conduite à tenir ensemble. Et Laurent Gbagbo le sait. Il a été lui-même syndicaliste ».
La Fesci seule contre tous ?
Salif Djomon, secrétaire général du Syndicat des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire(Syeeci) abonde dans le même sens que Mian Augustin. Il soutient que les élèves et étudiants peuvent soutenir un candidat qui a un bon programme pour l’école. Toutefois, cette alliance est stratégique dans la mesure où si ce leader ne satisfait pas leurs attentes, le syndicat peut entrer en conflit avec lui. «Il ne faut pas s’intérioriser au parti comme l’a fait la Fesci avec le Fpi », accuse-t-il. Le secrétaire général du Syeeci est soupçonné d’appartenir au staff de campagne du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp), Alassane Ouattara. Ce que dément Salif Djomon. «Je ne suis avec personne pour le moment. Mais nous donnerons une consigne de vote à nos ‘’camarades’’ très bientôt. Et, nous le ferons par voie de presse ». Anagaman Olivier, secrétaire général de l’Union nationale estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Unesci), structure réputée proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) estime que le rôle d’un syndicat d’élèves et d’étudiants n’est pas d’appeler à voter x ou y. Selon lui, un syndicat est par essence apolitique. « Même si on a un penchant pour un parti politique, il faut rester droit. Parce que lorsqu’on se confond à un parti politique, la lutte n’est plus objective », prévient-il.
«Nous considérons que nos militants sont de grandes personnes et peuvent faire un choix judicieux en leurs âme et conscience. Nous voulons rester neutres pour mieux lutter pour la cause des élèves et étudiants », a-t-il noté. Selon lui, l’Unesci n’appellera jamais à voter un tel ou tel candidat. Pour soutenir éventuellement un homme politique, l’organisation syndicale voudra s’assurer qu’une fois au pouvoir, ce dernier pourra faire face aux fléaux qui minent le système éducatif ivoirien. « Notre syndicat a toujours été persécuté sous le règne du Front populaire ivoirien (Fpi). Nous avons cru qu’avec la nomination, à la tête de l’enseignement supérieur, d’un ministre issu du Rassemblement des républicains (Rdr), en l’occurrence Cissé Bacongo, nous aurions la paix. Mais rien de tout cela. Nous ne pourrons donc pas dire à nos camarades d’aller voter l’un de ces deux candidats », regrette-t-il. Séka Jules, secrétaire général de l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci), structure proche du Rdr, dit-on, ne compte pas donner, lui non plus, de consigne de vote aux membres de son syndicat. « Chacun est son libre-arbitre. Nous sommes tous grands et nous savons distinguer le bon grain de l’ivraie. Nous leur demandons toutefois de reconnaître et de voter celui qui a un bon programme pour l’école, notamment celui qui promet l’école gratuite», souhaite-t-il.
Adélaïde Konin
Le constat est alarmant. Dans toutes les universités et résidences universitaires, la libre expression n’existe plus. Les étudiants ne peuvent pas publiquement défendre une opinion politique autre que celle de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Le principal syndicat des élèves et étudiants s’est engagé, par la voix de son premier responsable, à soutenir le candidat de La majorité présidentielle (Lmp), Laurent Gbagbo. En effet, Mian Augustin, secrétaire général de la Fesci, est aussi membre de la direction nationale de campagne chargée de la jeunesse du candidat de La majorité présidentielle Laurent Gbagbo. Lors de la célébration des 20 ans de cette structure, le 24 septembre dernier, au campus de Cocody, Mian Augustin a appelé les étudiants à voter le candidat Laurent Gbagbo. « Allez dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire et votez massivement le candidat Laurent Gbagbo », avait-il déclaré. La direction de la Fesci assume son engagement aux côtés du chef de l’Etat sortant. « Nous soutenons Laurent Gbagbo parce qu’il a un bon plan pour nous élèves et étudiants », répond Mian Augustin que nous avons joint au téléphone, mardi. Selon le premier responsable de la Fesci, les textes de la Fesci autorisent le syndicat à se prononcer sur toutes les questions d’intérêt national et international. Pour lui, l’importance de cette élection présidentielle leur recommandait de faire savoir leur point de vue. Toutefois, selon le Sg, la Fesci n’impose aucun candidat aux élèves et étudiants. En le faisant, la Fesci ne se détourne-t-elle pas de sa mission qui consiste à défendre les intérêts des élèves et étudiants ? Mian Augustin répond : « Quand il s’agit des intérêts des élèves et étudiants, rien ne nous freine. Nous nous asseyons et nous décidons de la conduite à tenir ensemble. Et Laurent Gbagbo le sait. Il a été lui-même syndicaliste ».
La Fesci seule contre tous ?
Salif Djomon, secrétaire général du Syndicat des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire(Syeeci) abonde dans le même sens que Mian Augustin. Il soutient que les élèves et étudiants peuvent soutenir un candidat qui a un bon programme pour l’école. Toutefois, cette alliance est stratégique dans la mesure où si ce leader ne satisfait pas leurs attentes, le syndicat peut entrer en conflit avec lui. «Il ne faut pas s’intérioriser au parti comme l’a fait la Fesci avec le Fpi », accuse-t-il. Le secrétaire général du Syeeci est soupçonné d’appartenir au staff de campagne du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp), Alassane Ouattara. Ce que dément Salif Djomon. «Je ne suis avec personne pour le moment. Mais nous donnerons une consigne de vote à nos ‘’camarades’’ très bientôt. Et, nous le ferons par voie de presse ». Anagaman Olivier, secrétaire général de l’Union nationale estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Unesci), structure réputée proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) estime que le rôle d’un syndicat d’élèves et d’étudiants n’est pas d’appeler à voter x ou y. Selon lui, un syndicat est par essence apolitique. « Même si on a un penchant pour un parti politique, il faut rester droit. Parce que lorsqu’on se confond à un parti politique, la lutte n’est plus objective », prévient-il.
«Nous considérons que nos militants sont de grandes personnes et peuvent faire un choix judicieux en leurs âme et conscience. Nous voulons rester neutres pour mieux lutter pour la cause des élèves et étudiants », a-t-il noté. Selon lui, l’Unesci n’appellera jamais à voter un tel ou tel candidat. Pour soutenir éventuellement un homme politique, l’organisation syndicale voudra s’assurer qu’une fois au pouvoir, ce dernier pourra faire face aux fléaux qui minent le système éducatif ivoirien. « Notre syndicat a toujours été persécuté sous le règne du Front populaire ivoirien (Fpi). Nous avons cru qu’avec la nomination, à la tête de l’enseignement supérieur, d’un ministre issu du Rassemblement des républicains (Rdr), en l’occurrence Cissé Bacongo, nous aurions la paix. Mais rien de tout cela. Nous ne pourrons donc pas dire à nos camarades d’aller voter l’un de ces deux candidats », regrette-t-il. Séka Jules, secrétaire général de l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci), structure proche du Rdr, dit-on, ne compte pas donner, lui non plus, de consigne de vote aux membres de son syndicat. « Chacun est son libre-arbitre. Nous sommes tous grands et nous savons distinguer le bon grain de l’ivraie. Nous leur demandons toutefois de reconnaître et de voter celui qui a un bon programme pour l’école, notamment celui qui promet l’école gratuite», souhaite-t-il.
Adélaïde Konin
