Laurent Gbagbo a annoncé, hier, au cours du face-à-face, sa décision d'instaurer un couvre-feu le dimanche 28 novembre, jour du 2ème tour de l'élection présidentielle. L'objectif, selon lui, c'est qu'il faut qu'à partir de 22h, " le temps que les urnes soient revenues, les rues soient libres et que les policiers et les gendarmes patrouillent ". Mais pour les Ivoiriens, c'est une décision grave qui vise d'autres objectifs. Laurent Gbagbo n'instaure le couvre-feu pour une question de sécurité. C'est encore moins pour " rassurer les Ivoiriens ". Il faut le dire tout net, Laurent Gbagbo, par cette décision, veut mettre en branle sa vaste opération de fraude et de tricherie, loin des regards en emprisonnant les Ivoiriens dans leur maison. Ce couvre-feu est, en réalité, une autre trouvaille du candidat sortant, après la fraude massive au 1er tour, pour se donner tranquillement la victoire loin de tous les regards. Des sources dignes de foi annoncent même que le couvre-feu vise aussi à empêcher le convoyage des urnes. Car, il faut le rappeler, le Rhdp est décidé à suivre du début à la fin le convoyage des urnes et autres bulletins de vote jusqu'aux lieux de dépouillement. Or, rien ne garantit que toutées les urnes pourront être transporté avant 22 heures. Ce couvre-feu pose un autre problème. Comment la nuit électorale sera organisée avec un couvre-feu ? En plus, les observateurs nationaux et internationaux n'auront pas le temps de rentrer à la base avant 22 heures, si on considère qu'ils doivent faire le tour des lieux de vote et de dépouillement. Pour les Ivoiriens qui ne cessent de nous appeler, cette décision est inacceptable et ne saurait prospérer. Peut-on raisonnablement demander aux gens de s'enfermer chez eux après avoir voté ? En plus, comme l'a dit le candidat du Rhdp au cours du débat " le couvre-feu donnera le sentiment qu'il y a péril ". Enfin, il faut reconnaître que la tribune du face-à-face n'était pas indiquée pour qu'un chef d'Etat (même s'il est sortant) annonce une décision aussi grave. La Côte d'Ivoire est-elle en guerre ? Y-a-t-il des troubles qui empêcheraient le bon déroulement des élections ? Est-il raisonnable de faire des élections sous couvre-feu ? Pour les Ivoirins qui pensaient que le 2ème tour de la présidentielle serait transparente, une telle décision est inacceptable et confligène.
François Konan
François Konan