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Politique Publié le vendredi 26 novembre 2010 | Le Mandat

Violence post électorale, guerre civile : Youssouf Bakayoko et Mangou face à l’histoire

© Le Mandat Par DR
Commission électorale indépendante : le Président Youssouf Bakayoko souhaite que le second tour de la présidentielle se déroule sans incident
A 24 heures du dernier round de la présidentielle ivoirienne, la tension est plus que vive sur tout le territoire national. Le clan Gbagbo qui a choisi la violence et la fraude comme moyens de victoire agresse, intimide, injurie, répand la haine…partout. Impunément. Face à une atmosphère aussi délétère que chaotique, l’espoir des Ivoiriens, accrochés plus que jamais à la paix, réside entre les mains de deux hommes : Youssouf Bakayoko, président de la Commission Electorale Indépendante(CEI) et le Général Philippe Mangou, chef d’Etat-major des Forces de Défense et de Sécurité(FDS). La paix ou le sang, tout dépend d’eux maintiennent.


Youssouf Bakayoko

A le voir et à l’entendre parler des élections, le président de la CEI affiche une posture d’ange. Mais derrière cette belle apparence, pourraient bien se voiler bien des choses peu catholiques au sujet de son intégrité dans la gestion de l’institution qu’il dirige. Les fraudes massives et flagrantes constatées à l’issue du premier tour ont conforté tous ceux qui doutaient de lui, dans leur position. L’ancien ministre des Affaires Etrangères a davantage inquiété les Ivoiriens par son mutisme face aux multiples dénonciations de ces fraudes. Pourtant, quand il s’est agi de réagir à l’information qui a révélé ses relations avec la belle-mère de Laurent Gbagbo, Youssouf Bakayoko ne s’est pas fait prier. Peu convaincant, il a profité d’un plateau télé pour porter un démenti à l’article qui a mis à nu son flirt avec la génitrice de Nady Bamba, deuxième épouse de Gbagbo. Pourquoi se comporte-t-il donc comme une carpe face à un sujet aussi sensible que le second tour d’une présidentielle aux enjeux énormes ? En vérité, l’homme n’est pas innocent dans cette histoire de tripatouillage des résultats. 5 milliards, 4 milliards ? Le coût de l’opération mafieuse varie selon les versions. Même s’il n’agit pas directement dans la machine à fraudes, tout se fait avec sa complicité tacite ou avérée. Le second tour, c’est dimanche et le président a là l’occasion de non seulement rassurer les Ivoiriens mais de les mettre d’accord sur sa sincérité et son intégrité morale. Il s’agit de sauver la Côte d’Ivoire et non assouvir les sombres desseins d’un assoiffé de pouvoir. De deux choses, l’une. Soit le patron de la CEI reste sur la voie de l’aventure et il fonce dans le mur plongeant le pays dans le chaos, soit il se conforme à la volonté du peuple et il s’en sort comme un héros, un homme dont l’expertise pourrait se vendre dans les institutions internationales. Il en a les capacités requises. Pourquoi voudrait-il se fourvoyer pour des gens qui n’ont de reconnaissance que pour ceux qu’ils peuvent encore exploiter immédiatement ?

Le Général Philippe Mangou

La responsabilité du Général de corps d’armée, Philippe Mangou, chef d’Etat-major des armées, sera plus qu’historique au lendemain de l’élection de ce dimanche. En ce sens que, si l’on s’en tient aux agissements du camp LMP, il est évident que les troubles ne manqueront étant entendu que Gbagbo est en mauvaise posture et que ses partisans chercheront à anticiper sur la proclamation des résultats. Ainsi, ils envisagent de descendre dans la rue pour y installer la chienlit et se proclamer vainqueurs de l’élection. Et c’est là que la responsabilité du patron de la grande muette( ?) sera établie. Va-il laisser la violence l’emporter sur la démocratie ou prendre rendez-vous avec la belle histoire que s’apprêtent à écrire les Ivoiriens dans la paix ? Ces derniers temps, il a fait beaucoup de déclarations controversées à ce sujet. Tantôt, il a tenu un langage rassembleur et rassurant, tantôt un discours de mise en garde musclé. Cela veut dire aussi qu’il voit certaines choses se profiler à l’horizon, mais n’ose pas indexer qui que ce soit. Le doute sur sa bonne foi de n’agir que pour l’intérêt de la république s’est accru ces derniers temps avec les agressions dont les partisans du RHDP ont fait l’objet au nez et à la barbe des éléments des FDS qui ne lèvent le doigt que lorsque les victimes tentent de contrer l’attaque. Une sorte de deux poids, deux mesures. La terreur est présente, mais le Général est silencieux là-dessus. Peut-être attend-il la riposte des agressés pour prendre fait et cause pour le camp LMP qui, il faut le reconnaître, l’a gâté en étoiles ces dernières années. Quoi qu’il en soit, le très haut gradé ne doit pas oublier ce que Gbagbo a dit le vendredi 29 octobre dernier au débat télévisé sur la situation du colonel Yao Yao emprisonné aux Etats-Unis : ‘’en Afrique, on dit que quand on t’envoie, il faut savoir t’envoyer’’, histoire de dire que cet officier supérieur ne s’est pas montré suffisamment intelligent dans l’exécution de sa mission. L’ordre viendra certainement de là-haut, mais il appartient au Général et ses hommes de savoir les exécuter dans les règles de l’art. Car nul ne sait de quoi demain sera fait. Devant le TPI, chacun sera seul face à son destin.

Mass Domi
massoueudomi@yahoo.fr
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