Second tour de la présidentielle : Alassane se moque des Baoulé

Après avoir attisé la haine ethno-tribale, Ouattara veut se donner un peu sur le tard, une dimension de leader de carrure nationale. Malheureusement pour lui, le costume est trop grand. Au point qu’il s’y prend avec les pires maladresses. Après avoir durant plusieurs années, opposé les ethnies en Côte d’Ivoire en se comportant comme un chef de tribu, le voilà pris dans le piège des réalités électorales. On le voit faire une cour à l’électorat Baoulé que ses hommes ont pourtant massacré dans les zones du Centre qu’ils occupent depuis 2002. Le lundi 15 novembre, Ouattara a organisé une rencontre avec des têtes couronnées Baoulé. Une cérémonie qui pue de bout en bout, la supercherie. Car selon des chefs Baoulé qui ont requis l’anonymat, compte tenu du caractère très sensible de la situation politique actuelle, l’ordre du jour qui leur a été donné est que cette cérémonie était dédiée à la paix. Et pas plus. Certains ont donc été ahuris de se rendre compte qu’ils se trouvent à une manifestation de soutien à Ouattata, le leader du Rdr. Mais le vin est tiré, il fallait le boire. Ils ont donc joué le jeu de Bédié qui les a convoyés. Et Ouattara abonné au faux, a, par exemple pour la libation, confié le rituel à Nanan N’Guessan, chef du village de Gourouminankro éloigné pourtant de Yamoussoukro. C’est donc lui qui a « versé l’eau ». Alors que comme le disent certains témoignages, cela revenait au chef du village de N’Gokro, fondateur de la capitale politique. Mais pis, et c’est là que se trouve la plus grande moquerie, la royauté Baoulé à Sakassou n’a pas été associée à cette cérémonie. « Or, explique notre source, “on ne peut pas pour une telle cérémonie, réunir tous les chefs Baoulé sans avoir la caution de la royauté Baoulé de Sakassou. Et il y avait même certaines personnes qui étaient là, mais qui n’étaient pas des chefs Baoulé. Pourtant, on les a présenté comme des chefs Akan». Pourquoi Ouattara a ignoré Sakassou cœur du pouvoir Baoulé ? D’aucuns diraient peut-être que le candidat du Rdr ne connaît pas la Côte d’Ivoire. Soit ! Mais la vérite est que l’homme se reproche beaucoup de choses vis-à-vis de Sakassou qui comme l’Ouest de la Côte d’Ivoire, a payé un lourd tribut dans cette guerre. C’est là-bas que des danseuses d’Adjanou ont été massacrées sans raison. Le trône de la royauté a même été profané au point qu’à un certain moment, la royauté a été obligée de s’exiler à Abidjan. Il y a aussi les nombreuses atrocités commises sur bien d’autres civiles de la région. Ouattara est sûrement hanté par ses crimes commis par ses hommes de main. C’est en partie pour cette raison que Sakassou n’a pas été mêlée à cette cérémonie. Et pour mieux narguer la communauté Baoulé, il n’a pas eu le moindre pardon pour tous les crimes qui ont été commis là-bas. Ce jour, cette idée ne lui est pas venue à l’esprit. Il croyait avoir à sa cause, tout l’électorat Baoulé. Surtout que Bédié, les frères Banny, et Guillaume Houphouët étaient là. Pourquoi s’emmerderait-il à se faire humble, en demandant pardon. C’est quand même lui Ouattara, l’homme de la grande France. « Je vous parle en tant que Nanan Allah N’Guessan. Je prends l’engagement de laver l’affront fait à mon ainé Henri Konan Bédié. » S’est-il contenté de dire. De quel affront parle-t-il ? Et qui l’a fait à Bédié ? C’est aussi ça manquer de respect aux autres. Car en Côte d’Ivoire, il est prouvé que c’est Ouattara qui a renversé Bédié en 1999. Et non satisfait de cela, il vient de l’éliminer pour le second tour de la présidentielle, avec la gigantesque fraude organisée dans le Nord du pays, auparavant bastion du Pdci. En fait, à Yamoussoukro, Ouattara se croyait en territoire conquis. Alors qu’avant sa tournée à l’Ouest, l’année dernière, il a envoyé son homme de main, Amon Tanoh à Duékoué pour présenter ses excuses aux Wê que ses combattants ont décimés. Il s’est vu obligé de le faire, puisque que ce peuple n’était pas prêt à recevoir son bourreau sur ses terres. Ce qui n’est pas le cas pour les Baoulé. On sait que Yamoussoukro n’a pas saigné comme Sakassou. Il peut donc se donner en spectacle là-bas sans le moindre remords.

G. Brence
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