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Politique Publié le vendredi 26 novembre 2010 | Nord-Sud

Face-à-face télévisé hier / Gbagbo-Ouattara : le gagnant est…

© Nord-Sud
2ème Tour du scrutin présidentiel : Face à face télévisé entre Alassane Ouattara et Gbagbo Laurent
Les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, débattent sur le petit-écran de la première chaîne de la télévision nationale.
Les deux candidats au second tour de la présidentielle ont profité du débat télévisé d’hier pour s’envoyer encore des piques.

Certes, l’opinion n’aura pas droit à un sondage pour savoir qui de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara a remporté le face-à-face d’hier. Mais, elle en a eu pour son compte. Lorsque Brou Aka Pascal libère les deux gladiateurs à partir de 21h01, le candidat du Rassemblement des républicains(Rdr), plaide tout de suite pour un « débat courtois » avec son « frère Laurent Gbagbo ». Le candidat de La majorité (Lmp), lui, choisit d’être le président de la République face au « Premier ministre » Ouattara. Il tient aussi à rappeler sa longue histoire de syndicaliste, se posant ensuite en père du multipartisme, de la démocratie et de l’alternance.

Laurent Gbagbo réservait une grosse surprise à son concurrent. Ce dernier apprendra comme tous les téléspectateurs que le pays sera sous couvre-feu, dimanche à partir de 22 heures. Gbagbo l’annonce tout de go, parmi plusieurs autres décisions, face à une atmosphère qu’il qualifie de « pas bonne ».
Ouattara accuse le coup. Mais, il se reprend en tutoyant Gbagbo qui aurait dû lui en parler, étant entendu qu’ils sont tous les deux candidats. Il est obligé de reconnaître que les « mesures sont bonne », tout en mettant en garde contre les risques de dramatisation contenus dans le couvre-feu.
Intervenant le premier sur la question de la crise que traverse le pays, Ouattara est prudent, préférant se « tourner vers l’avenir ». Proposant une politique économique et sociale qui tienne davantage compte des plus défavorisés.

Gbagbo, qui attendait visiblement le thème, déclenche la première attaque à l’arme lourde. Il parle tout de suite des divergences entre « son frère Alassane » et lui. Avant de dénoncer la conduite du « Premier ministre » contre la loi, à certains moments. Et de rappeler les différentes menaces proférées par celui-ci contre les différents pouvoirs. « Je le rend responsable de tout ce qui est arrivé depuis 1994 », conclut-il. Riposte de Ouattara qui regrette qu’il soit facile d’accuser « sans preuve et sans enquête ». Réponse du berger à la bergère, le candidat du Rdr rappelle aussi les conditions de la co-gestion du pays par le Front populaire ivoirien (Fpi) et la junte militaire, ainsi que de l’arrivée au pouvoir de Gbagbo en 2000. « Laurent n’a pas été élu en 2000. C’est un coup de force. C’est le plus fort qui a gagné », assène-t-il. Non sans rappeler qu’il avait pris ses distances avec la junte.
Le candidat de Lmp ne tient pas à laisser passer le coup. Il revient à la charge pour rappeler que c’est bien la commission électorale qui avait annoncé sa victoire, après que le général Guéi s’est proclamé victorieux. Ouattara ne lâche pas prise. Il demande que cette fois-ci, il fasse « pleinement confiance à la Cei ». Il défie Gbagbo de promettre publiquement qu’il va accepter les résultats de la Cei. Histoire de mettre la pression sur le président-candidat, à qui il colle l’image de mauvais perdant. Gbagbo sent le piège. Il réaffirme que Guéi s’était autoproclamé vainqueur et que même un membre du parti de son challenger avait soutenu que le pouvoir était dans la rue. Pour lui donc, tout le monde était dans la rue en 2000, même si lui avait été déclaré vainqueur. Mais, il tient à ce que la « lumière soit faite sur ces évènements », pour en tirer des leçons pour les élections actuelles. Avant de renvoyer au journal officiel.

Ces échanges aimables n’ont pas empêché les candidats d’aborder des sujets importants.
Sur la question du régime politique, les deux hommes s’accordent à dire que le régime présidentiel actuel convient à la situation. Même si Ouattara propose une bonne dose de parlementarisme, avant 2015. Accord aussi sur le sénat, l’indépendance et la réforme de la justice, la liberté de la presse. Gbagbo prenant bien soin de rappeler son bilan sur plusieurs de ces points et Ouattara dénonçant des lacunes. Le candidat du Rdr a d’ailleurs tenté de mettre la mauvaise image de la justice sur le dos de son adversaire, en soulignant que le « conseil supérieur de la magistrature est présidé » par le chef de l’Etat. Gbagbo esquive, en révélant qu’il n’a présidé qu’une ou deux réunions dudit conseil, juste pour voir. Et de conclure qu’il faut mettre fin à cette situation.
Enfin, chaque candidat estime qu’il faut réconcilier les Ivoiriens. Gbagbo défend son bilan : négociations de paix (Marcoussis, Accra, Pretoria), bien entendu, dialogue direct de Ouagadougou, avec au bout, l’accord politique éponyme. Autre acte de paix, l’utilisation de l’article 48 de la Constitution, pour permettre la candidature de tous les signataires de l’accord de Marcoussis, recalés par la Constitution sinon.

Avec Ouattara, il y aura des commissions d’enquête sur le coup d’Etat de 1999 et la rébellion de septembre 2002. Ensuite, viendra la commission vérité et réconciliation.

Kesy B. Jacob
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