Les populations ivoiriennes ont retenu leur souffle, hier, durant deux heures. Le temps que les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, débattent sur le petit-écran de la première chaîne de la télévision nationale. Les rues abidjanaises ont commencé à se vider dès 16h. Les nombreux embouteillages sur les artères de la ville ont planté le décor. 21h 30. Pittoresque était la boulevard Latrille à Cocody. Il faut parcourir plusieurs mètres pour voir une personne. « J’étais à Cocody, je n’ai pas eu de véhicule de transport public pour rentrer. J’ai été obligé de monter dans un cargo de police qui m’a laissé au carrefour Duncan », a confié S. Traoré, longeant la rue qui mène chez lui. Les caves qui bordent la rue, permettent aux clients de suivre le débat. Ceux-ci sont venus pour échanger entre eux. Un peu plus loin, vers le 22e arrondissement, le boulevard regrette les embouteillages qui ont lieu à ce carrefour. Les rares véhicules qui s’y aventurent, passent à vive allure. Sans doute, des personnes qui se dépêchent pour aller prendre en cours les échanges. A la même allure, les véhicules traversent la commune d’Abobo. Le carrefour Samanké ne connaît pas le tintamarre de klaxons pour héler les clients, qui anime ce lieu à cette heure. Les rares véhicules de transport en commun qui n’ont pas encore garé, passent presque vides. La vitesse est de mise sur l’autoroute. A Yopougon, les rares clients des gbakas et wôrô-wôrôs (véhicules de transport en commun), qui parcourent les voies devenues subitement grandes, sont traités comme des rois. A Adjamé, quartier Chicane, les populations se sont cloitrées. Laissant les rues vides. Un groupe de jeunes s’est amassé devant un kiosque à café. Un des candidats déroule son programme pour la jeunesse. Les prétendants au fauteuil présidentiel ont-ils été percutants ? En tout cas, les Ivoiriens ont pris leur temps pour les écouter et ils ont eu ou conforté leur idée sur le choix à faire dimanche.
Sanou A.
Sanou A.
