Le monde entier a commémoré, hier, la lutte contre les violences faites aux femmes. En Côte d’Ivoire, la campagne présidentielle qui prend fin dans deux jours, donne lieu à une nouvelle forme de sévices sur la gent féminine. « Nous avons relevé des menaces dans des couples depuis le premier tour. Des époux veulent imposer leur candidat à leurs conjointes. Ce n’est pas normal car les femmes ont le droit d’avoir l’opinion politique de leur choix», s’inquiète Natalie Traoré, présidente du Forum de la société civile de l’Afrique de l’ouest section Côte d’Ivoire (Foscao-ci).
Quand on remue le couteau dans la plaie…
Mme Traoré également observatrice de l’élection ajoute que les violences faites aux femmes en période électorale deviennent de plus en plus accrues dans les foyers. En plus d’être fragiles, lorsque leur conviction politique ne correspond pas à celle de leur mari, les femmes sont victimes de pressions. Nos investigations nous ont permis de découvrir certains cas comme celui de Rosalie D. Celle-ci a quitté son domicile conjugal de Koumassi dans la soirée de lundi dernier. Elle ne supportait plus les commentaires désobligeants de son conjoint à l’endroit de son candidat, finaliste de la présidentielle. La tension est montée d’un cran pendant le journal télévisé. Les rixes verbales se sont vite transformées en affrontements physiques. N’ayant pas pu prendre le-dessus, Rosalie D. a préféré partir.
Les choix politiques en Côte d’Ivoire, on le sait, sont encore marqués par les appartenances ethniques. Ainsi, dans la majorité des cas, les querelles politico-domestiques apparaissent dans les couples mixtes. C’est-à-dire que l’homme et la femme ne sont pas de la même ethnie ou du même groupe ethnique. Cécile K. à Abobo est de la même ethnie que son époux. Cependant, elle a quitté momentanément le domicile conjugal et ne compte pas y revenir avant la proclamation des résultats : « je suis en famille pour ne pas avoir à subir le diktat de mon époux qui veut à tout prix que je sois avec le candidat issu de notre groupe ethnique. Il ne m’a pas expulsée. J’ai décidé de m’éloigner de lui parce que je me sais impulsive. Pour éviter de lui manquer de respect, j’ai choisi de prendre du recul». Le chef de famille ne s’est pas plaint du départ de sa femme. Il ne se plaint pas non plus de son absence, préoccupé qu’il est par la campagne. Il part de la maison tôt le matin et ne rentre que très tard la nuit.
A l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille présidée par Rachel Gogoua, ce sont des femmes victimes de guerre qui se plaignent. Alors qu’elles s’efforcent d’oublier les souffrances que leur a values la guerre, elles ne supportent pas que certains acteurs politiques remuent le couteau dans la plaie en projetant des films de douleur. «Ces personnes leur font le plus de mal», dénonce l’engagée pour la cause des femmes. Les organisations féminines se sentent interpellées par la situation. La Coalition des femmes leaders par la voix de sa présidente, Dao Gabala, souhaite que les violences faites aux femmes deviennent une préoccupation nationale. «Chaque fois qu’on agit sur une femme par la violence, on hypothèque l’avenir de l’humanité. Une femme blessée transmet cette blessure dans l’éducation de son enfant. En arrêtant la violence, notre jeunesse sera sereine. La violence n’est pas un signe de pouvoir. Elle est plutôt un signe de faiblesse. Les élections sont les moyens de demander au peuple de s’exprimer. La démocratie nous permet de nous exprimer dans la non-violence». Dao Gabala note qu’elle a constaté un engouement chez les femmes autour du premier tour de la présidentielle. Mme Gabala souhaite qu’il en soit de même au second tour. Et pour elle, cela passe par la cessation des violences physiques ou morales que les femmes subissent. Elle les appelle à vaquer à leurs occupations après le vote. «Voter est un acte civique et cela ne doit pas arrêter la vie. Il n’y a pas lieu de se terrer chez soi. Si les femmes se terrent chez elles, cela veut dire qu’elles ont peur. Et c’est une forme de violence. Si elles vaquent à leurs occupations, les hommes qui seront tentés de se frapper vont se rendre compte que la vie continue». C’est l’opinion de Natalie Traoré qui met l’accent sur la prudence. Elle souligne que les élections sont une parenthèse dans la vie d’une nation. Pour elle, avant ou après les élections, il faut avoir un comportement exemplaire pour éviter la violence. Les politiciens sont également invités à axer la campagne sur leurs ambitions pour changer positivement la vie des femmes.
Nesmon De Laure
Quand on remue le couteau dans la plaie…
Mme Traoré également observatrice de l’élection ajoute que les violences faites aux femmes en période électorale deviennent de plus en plus accrues dans les foyers. En plus d’être fragiles, lorsque leur conviction politique ne correspond pas à celle de leur mari, les femmes sont victimes de pressions. Nos investigations nous ont permis de découvrir certains cas comme celui de Rosalie D. Celle-ci a quitté son domicile conjugal de Koumassi dans la soirée de lundi dernier. Elle ne supportait plus les commentaires désobligeants de son conjoint à l’endroit de son candidat, finaliste de la présidentielle. La tension est montée d’un cran pendant le journal télévisé. Les rixes verbales se sont vite transformées en affrontements physiques. N’ayant pas pu prendre le-dessus, Rosalie D. a préféré partir.
Les choix politiques en Côte d’Ivoire, on le sait, sont encore marqués par les appartenances ethniques. Ainsi, dans la majorité des cas, les querelles politico-domestiques apparaissent dans les couples mixtes. C’est-à-dire que l’homme et la femme ne sont pas de la même ethnie ou du même groupe ethnique. Cécile K. à Abobo est de la même ethnie que son époux. Cependant, elle a quitté momentanément le domicile conjugal et ne compte pas y revenir avant la proclamation des résultats : « je suis en famille pour ne pas avoir à subir le diktat de mon époux qui veut à tout prix que je sois avec le candidat issu de notre groupe ethnique. Il ne m’a pas expulsée. J’ai décidé de m’éloigner de lui parce que je me sais impulsive. Pour éviter de lui manquer de respect, j’ai choisi de prendre du recul». Le chef de famille ne s’est pas plaint du départ de sa femme. Il ne se plaint pas non plus de son absence, préoccupé qu’il est par la campagne. Il part de la maison tôt le matin et ne rentre que très tard la nuit.
A l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille présidée par Rachel Gogoua, ce sont des femmes victimes de guerre qui se plaignent. Alors qu’elles s’efforcent d’oublier les souffrances que leur a values la guerre, elles ne supportent pas que certains acteurs politiques remuent le couteau dans la plaie en projetant des films de douleur. «Ces personnes leur font le plus de mal», dénonce l’engagée pour la cause des femmes. Les organisations féminines se sentent interpellées par la situation. La Coalition des femmes leaders par la voix de sa présidente, Dao Gabala, souhaite que les violences faites aux femmes deviennent une préoccupation nationale. «Chaque fois qu’on agit sur une femme par la violence, on hypothèque l’avenir de l’humanité. Une femme blessée transmet cette blessure dans l’éducation de son enfant. En arrêtant la violence, notre jeunesse sera sereine. La violence n’est pas un signe de pouvoir. Elle est plutôt un signe de faiblesse. Les élections sont les moyens de demander au peuple de s’exprimer. La démocratie nous permet de nous exprimer dans la non-violence». Dao Gabala note qu’elle a constaté un engouement chez les femmes autour du premier tour de la présidentielle. Mme Gabala souhaite qu’il en soit de même au second tour. Et pour elle, cela passe par la cessation des violences physiques ou morales que les femmes subissent. Elle les appelle à vaquer à leurs occupations après le vote. «Voter est un acte civique et cela ne doit pas arrêter la vie. Il n’y a pas lieu de se terrer chez soi. Si les femmes se terrent chez elles, cela veut dire qu’elles ont peur. Et c’est une forme de violence. Si elles vaquent à leurs occupations, les hommes qui seront tentés de se frapper vont se rendre compte que la vie continue». C’est l’opinion de Natalie Traoré qui met l’accent sur la prudence. Elle souligne que les élections sont une parenthèse dans la vie d’une nation. Pour elle, avant ou après les élections, il faut avoir un comportement exemplaire pour éviter la violence. Les politiciens sont également invités à axer la campagne sur leurs ambitions pour changer positivement la vie des femmes.
Nesmon De Laure