Le ministre Marcel Amon Tanoh a mis à nu, hier, au cours de la conférence de presse du porte-parole principal du candidat du Rhdp, les pratiques de la Commission électorale indépendante (Cei) qui, selon lui, risquent d'entacher la crédibilité des résultats du scrutin du dimanche. Pour lui, importe que les irrégularités constatées lors du premier tour soient corrigées pour fiabiliser les résultats du second tour. A cet effet, a indiqué le ministre Amon Tanoh, le candidat Alassane Ouattara les instruit pour rencontrer le président Youssouf Bakayoko afin que les inquiétudes soulevées soient dissipées. Grande fut leur surprise de constater que le président de la Cei n'est pas disposé à leur accorder une oreille attentive. "(…) Nous avons échangé avec lui sur les conditions de vote des personnels d'astreinte, c'est-à-dire des militaires en mission qui votaient sans carte d'électeur, et qui refusaient de tremper leur doigt dans l'encre indélébile, allant jusqu'à intimider les présidents de bureaux de vote avec leurs armes. Nous avons attiré son attention sur le positionnement de nos représentants dans les bureaux de vote. Nous avons attiré son attention sur les intimidations qui allaient jusqu'à empêcher nos représentants de se rendre dans les bureaux de vote pour faire leur travail. Empêcher nos militants d'aller voter. Nous avons convenu que les techniciens du Rhdp se retrouveraient pour examiner l'ensemble des points de dysfonctionnements et des propositions que nous faisons pour les résoudre. Sur le principe, nous sommes d'accord. Mais malgré notre insistance, le président de la Cei a refusé de nous donner une date à laquelle la commission technique pourrait travailler " a soutenu le ministre Amon Tano. Face à cette réaction de la Cei qu'il qualifie de " fuite en avant ", le directeur de campagne associé du candidat du Rhdp, qui a en charge la gestion des irrégularités constatées lors du premier tour, a dit ceci. " Nous lui avons servi une deuxième sommation interpellative le 24 novembre. Ils se sont refugiés derrière les mêmes arguments. Nous avons demandé que nous soit remise la liste des mesures prises pour pallier les dysfonctionnements. La Cei nous a répondu que cela relevait d'un document interne qui n'est pas destiné à être diffusé. Nous voulons prendre à témoin la nation sur les faits qui ont engendré la fraude pour lesquels le Rhdp, par responsabilité, n'a pas voulu remettre en cause les résultats de premier tour, nous prenons la nation à témoin, que jusqu'à ce jour, non seulement le président de la Cei n'a toujours pas accédé à notre demande, mais nous n'avons reçu à 48h du scrutin, aucun document de la Cei faisant état de catalogue de mesures nouvelles prises pour pallier les dysfonctionnements importants. Nous émettons toutes les réserves sur l'acceptation des résultats du second tour si ces mesures ne sont pas prises. Des militaires ont parfois cinq à dix fois. Nous n'accepterons pas cela. Sur le dépouillement, les conditions de convoyage des urnes ont été catastrophiques. J'en appelle à la vigilance de nos représentants dans les bureaux de vote, à la vigilance de nos militants pour dire une fois qu'ils auront voté, que chaque électeur soit présent dans son bureau de vote à l'heure du dépouillement pour s'opposer à toute tentative de manipulation des résultats. C'est un appel à la mobilisation. Si nous n'obtenons pas la levée de cette mesure de couvre feu qui est une tentative de force électorale, campez sur les lieux de vote, dormez dans les lieux de vote pour empêcher que les urnes soient kidnapées " tel est l'appel du Rhdp lancé par le ministre Amon Tano.
Paul Koffi
Paul Koffi