Le 2ème tour de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire restera comme l`encre indélébile, marqué dans la mémoire des Ivoiriens mais particulièrement ceux de Sinfra, Bouaflé et partout dans la zone de l`Ouest. Et ceci en raison de la violence subie par les populations allogènes baoulé et dioula. A Sinfra où nous avons joint le directeur de campagne du Rhdp, M. Boti Bi Zoua, celui-ci a qualifié d` " enfer " cette élection. Surtout pour les allogènes baoulés qu`il fallait empêcher coute que coute d`exprimer leur droit de vote. A Bazré, localité située à 40 kilomètres de Sinfra (sur l`axe Yamoussoukro-Sinfra), les représentants des bureaux de vote du Rhdp ont subi le courroux des jeunes gens qui se sont transformés pour la circonstance en terroristes. Koné Makan Kanigué, Koné Drissa, Koné Daoudo et Ballo Zié ont été sauvagement battus et blessés pour avoir osé se présenter comme les représentants du candidat du Rhdp, Alassane Ouattara, dans les bureaux de vote. Koné Kanigué raconte ici leur calvaire : " Il était 7 heures, lorsqu`on se rendait à notre bureau de vote. Car nous sommes les représentants du candidat du Rhdp. On partait avec nos mandats. Et les jeunes gouro se réclamant de Lmp nous ont arrêtés et nous ont demandé où est-ce qu`on partait. Nous leur avons répondu que nous allons pour la surveillance des caisses (du vote). Alors ils ont opposé un refus catégorique quant à notre accession au lieu de vote. Ces jeunes de Lmp étant nombreux, j`ai demandé à mes amis de rebrousser chemin afin d`informer nos responsables. C`est en ce moment-là qu`ils se sont jetés sur nous pour nous bastonner. En nous brûlant, en nous mordant et en nous frappant avec du bois. Alertés, les militants du Rhdp sont venus en renfort et nous ont libérés de leurs griffes… " Le premier adjoint au Maire de Sinfra et par ailleurs Dlc à Bazré, Guessan Bi, qui lui-même a été séquestré le samedi 27 novembre par plus de 200 jeunes de Lmp qui ont voulu le brûler et brûler sa voiture, dans le village de sa mère, Gohouo, où il s`est rendu pour la saluer, dénonce ces agissements " Ce qui est arrivé ne nous surprend pas. Depuis le 31 octobre, c`est avec courage et abnégation que nous sommes sur le terrain. Dieu merci, le jour du vote, il y avait beaucoup de distinctions à faire et nos représentants ont pu s`infiltrer pour accomplir leur mission de surveillance des urnes. Et cette fois-ci, l`identification est tellement visible que nous ne pouvons pas nous cacher. Dès ce matin (hier dimanche 28 novembre), précisément à 4 heures du matin, j`ai été appelé d`urgence car les échauffourées avaient commencé. Depuis ce matin, je n`ai cessé d`appeler la police et la gendarmerie censées maintenir l`ordre pour attirer leur attention. Mais aucune force ne s`est présentée. Et à 7 heures, ces jeunes gens qui sont les représentants de bureau du Rhdp ont été frappés et blessés par les jeunes de Lmp. N`ayant pas de voitures en circulation, j`ai dû user de mes deux voitures pour les faire venir sur Yamoussoukro. A l`heure où je vous parle, il y a sept (7) bureaux de vote où nous n`avons pas de représentants. J`ai donc informé le président de la CEI afin qu`il prenne ses responsabilités. Sinon sur les vingt (20) bureaux de vote, nous ne pourrons comptabiliser que 13. Sinon les bureaux de Bounafla I et II, Bénéfla I et II, Bazré I et II et Gohouo, nous les verrons comme des bureaux nuls. En ce moment où je vous parle, tous les quartiers dioula et baoulé sont encerclés par ces jeunes qui ont reçu des instructions fermes du Dlc de Lmp Yao Bi Pascal, afin d`empêcher ceux-ci de voter dans ces localités. " À Bouaflé où nous avons eu au téléphone le directeur de campagne Taucla Kouassi Victor, des empêchements de vote dans les cantons Gonan To et Sons par les militants Lmp ont été perpétrés sur les allogènes baoulé et dioula ainsi que les militants Rhdp gouro.
Jean Paul Loukou
Jean Paul Loukou