Accusations contre le RHDP et les FAFN - LMP se prépare à la contestation des résultats

Ils ne cesseront jamais d’étonner. A peine les bureaux de vote ont fermé sur l’ensemble du territoire national que le camp du candidat Gbagbo Laurent crie déjà au loup. Du chef d’Etat-major, Philippe Mangou à Affi N’Guessan, président du FPI en passant par le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, tous accusent le RHDP d’avoir entravé le processus électoral. Diantre ! Pourquoi tout cela ? Qu’est-ce qui explique le manque de sérénité de LPM? Il ne faut pas se le cacher. La tactique de la minorité qui se proclame majorité présidentielle est très simple. Après avoir échoué dans toutes ses tentatives de braquage électoral et de confiscation du pouvoir, elle prépare ses militants au refus des résultats des urnes au cas où leur champion n’est pas élu. Et personne n’est sans ignorer que ces résultats, qui reflètent le choix des Ivoiriens, fatigués, exténués, exaspérés, essoufflés, appauvris, par les dix années chaotiques de Gbagbo Laurent, pourraient être favorables à Alassane Ouattara. Ils veulent prendre les devant et tenter de préparer leurs partisans à installer la chienlit. Sinon comment comprendre qu’avec tout l’arsenal sécuritaire déployé par Gbagbo Laurent, l’homme qui signe les décrets et instaure le couvre-feu, de tels actes puissent se produire ? Passons ensemble en revue quelques extraits de la déclaration du directeur de cabinet du ministre Désiré Tagro : «Man et Facobly, des véhicules transportant des militants de LMP ont été bloqués le samedi 27 novembre. A Bouaké, le siège de LMP a été saccagé par des individus non identifiés. A Biankouma, le ministre Alphonse Douaty séquestré par des éléments en armes des FAFN. A Bouaké, des représentants de LPM vidés des bureaux de vote par des éléments des FAFN. Des urnes emportées par des individus armés non identifiés dans le village de Garango dans le quartier Dioulabougou et dans le village de Blaman. Korhogo, le ministre Lanciné Gon, représentant de LMP a été molesté et son véhicule saccagé, des représentants de LMP expulsés dans certains bureaux de vote par des éléments en armes des FAFN. On note également que des affrontements entre partisans des deux camps ont fait trois blessés dont cinq dans un état préoccupant, des représentants de la LPM ont été expulsés de force par des éléments en armes des FAFN. Koumassi, neuf personnes qui ont tenté d’emporter des urnes ont pu être interpellées et mises aux arrêts. Man, un groupe de soldats des FAFN parcourent les villages pour casser les urnes pendant le dépouillement. Pour l’heure, les urnes de plus de dix bureaux de vote ont été saccagées. Dans la sous-préfecture de Daloa, des chasseurs traditionnels communément appelés Dozos ont ouvert le feu sur des militaires et des civils. Le bilan fait état de deux morts, un élément des FANCI et un civil et trois blessés graves dont un dans un état critique. Séguéla, des membres de la direction de campagne de LMP ont été séquestrés par des éléments en armes des FAFN. Soubré, des urnes ont été emportées par des individus non identifiés dans le village de Bakayo». A l’analyse, ces faits truffés de contrevérités sont une manière pour Gbagbo et son équipe pour contester les résultats qui ne lui seront certainement pas favorables. Et ils le disent d’ailleurs : «Ces faits sont d’une particulière gravité et sont de nature à entacher la sincérité est la crédibilité du scrutin dans les localités dans lesquelles ils se sont produits». S’ils s’empressent de dénoncer des irrégularités au lieu de laisser la CEI faire son travail, comme Gbagbo l’a exigé, c’est simplement parce qu’ils savent que l’heure de leur départ a sonné. Mais les Ivoiriens assoiffés de changement ne se laisseront pas embobiner. Et les accusations, sans le début d’aucune preuve, portées contre les soldats des Forces armées des Forces nouvelles est loin d’être la meilleure manière de ramener la paix.

OUATTARA Gaoussou