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Politique Publié le lundi 29 novembre 2010 | RFI

Présidentielle en Côte d`Ivoire : un second tour émaillé de violences

© RFI Par abidjan.net
2nd tour des élections présidentielles
2nd tour des élections présidentielles : Le décompte dans un bureau de vote
Par Cyril Bensimon / Norbert Navarro
En Côte d'Ivoire, des incidents ont eu lieu lors du second tour de la présidentielle historique entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Les camps des deux candidats s'accusent mutuellement et évoquent des dysfonctionnements. Les partisans d'Alassane Ouattara parlent d'un « empêchement systématique », accusant le camp d'en face d'avoir gêné le vote. Du côté de Laurent Gbagbo, on affirme que le scrutin a été globalement « non transparent » dans le nord du pays. La participation, elle, semble être moins forte que lors du premier tour, il y a un mois.

Le deuxième tour de la présidentielle ivoirienne aura manifestement attiré moins d’électeurs et plus de violences. Moins d’électeurs dans les urnes, de l’aveu-même du président de la CEI, la Commission électorale indépendante, lorsque Youssouf Bakayoko est allé lui-même voter dans l’après-midi à Abidjan. Et davantage d’incidents, parfois dramatiques, pour un bilan de deux à cinq morts selon les sources.

Les états-majors des deux candidats ont dénoncé menaces, intimidations, empêchements de vote et autres agressions sur leurs militants, électeurs et scrutateurs.

Du côté du RHDP, on parlait d’une «démocratie piétinée». Pour la coalition qui soutient Alassane Ouattara, si Abidjan n’a pas été épargnée, les violences les plus graves ont été commises au centre-ouest et au sud-ouest du pays. Obstruction de vote des populations nordistes et baoulé, pression physique sur ses représentants dans les bureaux de vote, partialité des forces de l’ordre. Telles étaient les principales récriminations de l’opposition qui ne cachait pas son inquiétude sur le transport nocturne des procès verbaux et des urnes.
Du côté du pouvoir, le son de cloche était sensiblement identique mais en situant toutes les violences dans les zones nord sous contrôle de l’ex-rébellion ou sinon comme étant le fait des militants du camp adverse. Dimanche soir le ministère de l’Intérieur parlait de deux morts. Ce communiqué a provoqué la colère des Forces nouvelles mais aussi de la primature qui a estimé que cette déclaration est hâtive, incomplète et dangereusement partisane. Selon un membre important des FN, l’objectif aujourd’hui du LMP est d’invalider les votes du nord du pays.
De source proche de la CEI, des troubles étaient signalés dimanche soir dans le quartier de Koumassi à Abidjan à l’approche du couvre-feu. Lequel, loin d’être assoupli comme annoncé par erreur dans la journée, n’a été aménagé qu’à la marge. La violence électorale a été inégalement répartie. A grands traits, sauf exception localisées, la journée de vote a été moins agitée dans l’Est et le Sud-Est que dans le Nord, l’Ouest et le Sud-Ouest. Dans l’agglomération d’Abidjan, les incidents signalés ont été tôt circonscris par un dispositif sécuritaire très réactif.

Quant aux résultats provisoires, les Ivoiriens devront encore attendre. La CEI les a annoncés pour ce lundi à partir de 15H00 TU. Une réserve qui semble indiquer que la Commission électorale pourrait commencer à délivrer des seulement résultats partiels, l’acheminement des procès verbaux vers la Commission centrale ayant été perturbé par les conséquences du couvre-feu.

La Côte d’Ivoire, un soir de plus, est donc demeurée hier, dans l’incertitude électorale.
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