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Politique Publié le lundi 29 novembre 2010 | Le Figaro

Duel électoral à l`issue incertaine en Côte d`Ivoire

© Le Figaro Par Emma
Sortie de crise: le Facilitateur, Blaise Compaoré rencontre les différents leaders
Samedi 27 novembre 2010. Abidjan. Le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré rencontre les deux candidats, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, ainsi que le premier ministre Guillaume Soro
La fête a tourné court. Dimanche, le second tour de la présidentielle qui doit départager le président sortant, Laurent Gbagbo, et son rival, Alassane Ouattara, s'est déroulé dans un climat d'inquiétude et de méfiance. Les embrassades qui avaient conclu la première partie du scrutin semblent loin. Au cours des derniers jours de la campagne électorale, les petites phrases assassines se sont multipliées, exacerbant la tension.

L'issue du duel opposant Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara s'annonce plus incertaine que prévu. «On se méfie, on se demande ce qui va se passer», déclarait dimanche Eugénie à la sortie d'un bureau de vote à Blockhaus, un quartier d'Abidjan. L'annonce, samedi matin, de l'instauration immédiate d'un couvre-feu dans tout le pays jusqu'à mercredi a semé le trouble. Les Ivoiriens se sont aussitôt rués dans les boutiques pour faire des provisions. Dans le centre-ville, la vie s'est brusquement ralentie.

La décision abrupte de Laurent Gbagbo de montrer à ses adversaires qu'il détient toujours toutes les clés du pouvoir a surpris jusqu'à ses propres troupes au sein de la majorité présidentielle (LMP). Les partisans d'Alassane Ouattara y ont vu une volonté de «frauder les résultats» du scrutin.


Manœuvres d'intimidation

Dimanche, le calme régnait cependant à Abidjan. Seule la mort de trois hommes tués par la police au cours d'une manifestation, samedi à Abobo, un fief de Ouattara dans la banlieue d'Abidjan, et celle d'un supporteur du président sortant dans l'ouest du pays, ont entaché le déroulement du scrutin. Selon un diplomate qui s'avouait «perplexe», l'instauration d'un couvre-feu «n'est en rien justifiée ».

Samedi, les discussions menées sous l'égide du président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise ivoirienne, avaient permis d'obtenir la promesse d'une levée du couvre-feu. Alassane Ouattara avait même annoncé hier que c'était chose faite. Mais peu après, Laurent Gbagbo indiquait que le couvre-feu en vigueur depuis samedi soir serait «maintenu» et tout au plus «aménagé ».

Dimanche, à Yopougon, une commune périphérique d'Abidjan, les électeurs se pressaient devant les bureaux de vote, mais sans s'attarder plus que nécessaire. Tout comme à Port-Bouët, quartier du sud de la ville, où les Patriotes, des étudiants proches de Laurent Gbagbo, avaient fait leur réapparition, s'installant aux abords des centres électoraux. «L'atmosphère est un peu crispée, mais à Abidjan, le scrutin se déroule normalement », constatait un observateur international. En revanche, dans des régions supposées peu enclines à soutenir le président sortant, des rapports, pas encore confirmés, faisaient état de manœuvres d'intimidations auprès des électeurs.

Les interrogations se concentraient surtout autour de la Commission électorale indépendante (CEI). Lors du premier tour, cet organisme, chargé d'organiser le scrutin, avait montré d'inquiétants signes de désorganisation. Les observateurs de l'Union européenne n'ont pas été autorisés à assister aux opérations de dépouillement. Un officiel étranger en poste en Côte d'Ivoire confiait «se faire un peu de souci pour le dépouillement des bulletins de vote, la phase la plus importante. Elle doit absolument être transparente pour éviter les contestations ». Les premiers résultats sont attendus ce matin.
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