Les Ivoiriens étaient invités aux urnes dimanche. Ils ont répondu présents. De longs rangs se sont formés très tôt devant les écoles qui ont servi de centres de vote. Mais, l’opinion est unanime sur la baisse du taux de participation qui avait été de 83% lors du premier tour, le 31 octobre.
Désormais, chaque camp surveille le recul du taux de participation, calculette en main. Car, les abstentionnistes, sans le vouloir peut-être, influenceront l’issue du scrutin.
Si l’on suppose que chacun des deux candidats fera le plein des voix obtenues lors du premier tour, l’abstention aura une influence forte sur le report des voix des 12 candidats éliminés.
Dès l’annonce des résultats du scrutin du 31 octobre, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara avaient engagé la bataille pour séduire, principalement, les électeurs d’Henri Konan Bédié, candidat malheureux du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda). L’enjeu pour le candidat du Rassemblement des républicains (Rdr), soutenu par le rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp), obtenir un report fort des voix de l’allié du Pdci. D’où l’utilisation de l’image de Bédié, lors d’une campagne ouverte sur le Rhdp. Les leaders d’opinion du camp Bédié ont été sollicités pour traduire en résultat le soutien du Pdci. L’annonce de la désignation d’un Premier ministre de l’ancien parti unique participe de cette offensive. Cette stratégie repose, à l’évidence, sur un quasi-maintien du taux de participation. Ce qui permettrait au désormais candidat du Rhdp de séduire 60% de la cible-Pdci. Une éventuelle baisse importante du taux de participation pourrait donc réduire les chances du candidat Ouattara. Dans cette hypothèse, l’on pourrait conclure que les électeurs de Bédié n’ont pas pu surmonter leur déception ou ne se sont pas sentis liés par l’appel de leur leader à voter Ouattara. Pour Gbagbo, il était important de briser le lien entre Bédié et ses électeurs. L’objectif étant d’empêcher le report effectif de voix en faveur de l’adversaire. Bien entendu, il s’est agit de séduire ce lectorat régional avec des thèmes supposés porteurs. Mais, la campagne de La majorité présidentielle (Lmp) a aussi consisté à mettre l’accent sur tout ce qui oppose les alliés du Rhdp. Dans cette logique, le président sortant pourrait tirer profit de l’abstention des électeurs de Bédié. Etant entendu qu’il compte une avance de 6 points sur son concurrent (38% contre 32). Tout cela devrait toutefois se jouer dans un mouchoir de poche.
Il faut surtout noter que la baisse du taux de participation ne devrait pas affecter la qualité du scrutin. Même avec un taux situé entre 60 et 70%, les Ivoiriens pourront être fiers d’avoir encore battu un record, dans un contexte africain où un taux de 50% est une exception.
Kesy B. Jacob
Désormais, chaque camp surveille le recul du taux de participation, calculette en main. Car, les abstentionnistes, sans le vouloir peut-être, influenceront l’issue du scrutin.
Si l’on suppose que chacun des deux candidats fera le plein des voix obtenues lors du premier tour, l’abstention aura une influence forte sur le report des voix des 12 candidats éliminés.
Dès l’annonce des résultats du scrutin du 31 octobre, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara avaient engagé la bataille pour séduire, principalement, les électeurs d’Henri Konan Bédié, candidat malheureux du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda). L’enjeu pour le candidat du Rassemblement des républicains (Rdr), soutenu par le rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp), obtenir un report fort des voix de l’allié du Pdci. D’où l’utilisation de l’image de Bédié, lors d’une campagne ouverte sur le Rhdp. Les leaders d’opinion du camp Bédié ont été sollicités pour traduire en résultat le soutien du Pdci. L’annonce de la désignation d’un Premier ministre de l’ancien parti unique participe de cette offensive. Cette stratégie repose, à l’évidence, sur un quasi-maintien du taux de participation. Ce qui permettrait au désormais candidat du Rhdp de séduire 60% de la cible-Pdci. Une éventuelle baisse importante du taux de participation pourrait donc réduire les chances du candidat Ouattara. Dans cette hypothèse, l’on pourrait conclure que les électeurs de Bédié n’ont pas pu surmonter leur déception ou ne se sont pas sentis liés par l’appel de leur leader à voter Ouattara. Pour Gbagbo, il était important de briser le lien entre Bédié et ses électeurs. L’objectif étant d’empêcher le report effectif de voix en faveur de l’adversaire. Bien entendu, il s’est agit de séduire ce lectorat régional avec des thèmes supposés porteurs. Mais, la campagne de La majorité présidentielle (Lmp) a aussi consisté à mettre l’accent sur tout ce qui oppose les alliés du Rhdp. Dans cette logique, le président sortant pourrait tirer profit de l’abstention des électeurs de Bédié. Etant entendu qu’il compte une avance de 6 points sur son concurrent (38% contre 32). Tout cela devrait toutefois se jouer dans un mouchoir de poche.
Il faut surtout noter que la baisse du taux de participation ne devrait pas affecter la qualité du scrutin. Même avec un taux situé entre 60 et 70%, les Ivoiriens pourront être fiers d’avoir encore battu un record, dans un contexte africain où un taux de 50% est une exception.
Kesy B. Jacob