Indignation, incompréhension, colère, frustration… Les milliers d’électeurs parisiens qui se sont rués tôt, hier matin, vers les lieux de vote n’avaient pas assez de mots forts pour exprimer leur mécontentement. Après plusieurs heures d’attente dans un froid glacial (2 degrés), ils sont retournés chez eux sans avoir pu accomplir leur droit civique.
Tout est parti de documents électoraux subtilisés la veille du scrutin. Selon le nouveau président de la Cei-France, Jean-Claver Gnako, des cartons de documents électoraux acheminés par la Cei depuis Abidjan manquaient à l’appel. Pourtant, les services de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris les avait tous réceptionnés au complet.
Le lendemain, devant cette situation kafkaïenne, les commissaires de la Cei se réunissent au grand complet dès les premières heures de la matinée de dimanche dans leur base du boulevard Suchet. Ils décident, sur instructions d’Abidjan, de faire des photocopies pour équiper les 10 bureaux de vote (sur les 28) dépourvus de documents essentiels, tels les listes d’émargement et les bulletins. Mais les discussions avec les représentants des deux partis politiques achoppent sur la certification desdits documents photocopiés, sur fond de suspicion. Les heures s’écoulent. L’ambassadeur Pierre Kipré accourt pour tenter de débloquer la situation vers 11H. Il manque in-extremis de se faire lyncher. La foule massée à l’extérieur, transie de froid et surexcitée, le hue copieusement. Il ne doit son salut qu’aux gendarmes français disposés en grand nombre devant le consulat.
A 13h, un compromis est trouvé : faire valider chaque bulletin de vote (les photocopies) par les présidents des 10 bureaux de vote concernés et les représentants des deux formatons politiques. A ce moment précis, des dizaines de personnes, visiblement excédées d’avoir longuement attendues, pénètrent de force dans les locaux de l’ambassade et brisent les urnes à convoyer. Les documents s’éparpillent sur le sol. C’est la cohue généralisée. Des documents électoraux sont emportés. Devant les journalistes, le président du Mouvement sauvons la Côte d’Ivoire (MSCI), Youssouf Soumahoro, brandit la preuve de la fraude qui se tramait : des urnes auraient été déjà bourrées par des bulletins validés. Nous prenons possession de listing sur lequel des électeurs ont déjà signés. Une dame qui se dit assesseure croit savoir qu’il s’agit de documents électoraux issus du vote invalidé du 31 octobre dernier à Paris. Personne ne croit cette version.
Il est 14h quand le président de la Cei-France, après concertation avec Abidjan, décide de mettre fin au processus électoral à Paris, comme à Marseille. Il ne pouvait en être autrement, vu le grand retard pris dans le démarrage des votes.
Ailleurs en France, (Lille, Toulouse, etc.…), le scrutin s’est déroulé sans problèmes majeurs.
Dans la capitale parisienne, c’est la consternation. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara attendront une prochaine fois pour connaître leur poids véritable à Paris et sa banlieue.
Les résultats du scrutin pour les autres régions de France ne seront connus, selon nos informations, que lundi.
L’image de la Côte d’Ivoire a été piétinée hier dans les rues du XVIe arrondissement de Paris. Dommage.
Karim Wally, à Paris
Tout est parti de documents électoraux subtilisés la veille du scrutin. Selon le nouveau président de la Cei-France, Jean-Claver Gnako, des cartons de documents électoraux acheminés par la Cei depuis Abidjan manquaient à l’appel. Pourtant, les services de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris les avait tous réceptionnés au complet.
Le lendemain, devant cette situation kafkaïenne, les commissaires de la Cei se réunissent au grand complet dès les premières heures de la matinée de dimanche dans leur base du boulevard Suchet. Ils décident, sur instructions d’Abidjan, de faire des photocopies pour équiper les 10 bureaux de vote (sur les 28) dépourvus de documents essentiels, tels les listes d’émargement et les bulletins. Mais les discussions avec les représentants des deux partis politiques achoppent sur la certification desdits documents photocopiés, sur fond de suspicion. Les heures s’écoulent. L’ambassadeur Pierre Kipré accourt pour tenter de débloquer la situation vers 11H. Il manque in-extremis de se faire lyncher. La foule massée à l’extérieur, transie de froid et surexcitée, le hue copieusement. Il ne doit son salut qu’aux gendarmes français disposés en grand nombre devant le consulat.
A 13h, un compromis est trouvé : faire valider chaque bulletin de vote (les photocopies) par les présidents des 10 bureaux de vote concernés et les représentants des deux formatons politiques. A ce moment précis, des dizaines de personnes, visiblement excédées d’avoir longuement attendues, pénètrent de force dans les locaux de l’ambassade et brisent les urnes à convoyer. Les documents s’éparpillent sur le sol. C’est la cohue généralisée. Des documents électoraux sont emportés. Devant les journalistes, le président du Mouvement sauvons la Côte d’Ivoire (MSCI), Youssouf Soumahoro, brandit la preuve de la fraude qui se tramait : des urnes auraient été déjà bourrées par des bulletins validés. Nous prenons possession de listing sur lequel des électeurs ont déjà signés. Une dame qui se dit assesseure croit savoir qu’il s’agit de documents électoraux issus du vote invalidé du 31 octobre dernier à Paris. Personne ne croit cette version.
Il est 14h quand le président de la Cei-France, après concertation avec Abidjan, décide de mettre fin au processus électoral à Paris, comme à Marseille. Il ne pouvait en être autrement, vu le grand retard pris dans le démarrage des votes.
Ailleurs en France, (Lille, Toulouse, etc.…), le scrutin s’est déroulé sans problèmes majeurs.
Dans la capitale parisienne, c’est la consternation. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara attendront une prochaine fois pour connaître leur poids véritable à Paris et sa banlieue.
Les résultats du scrutin pour les autres régions de France ne seront connus, selon nos informations, que lundi.
L’image de la Côte d’Ivoire a été piétinée hier dans les rues du XVIe arrondissement de Paris. Dommage.
Karim Wally, à Paris
