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Politique Publié le lundi 29 novembre 2010 | AFP

La Côte d`Ivoire attend les résultats d`un scrutin marqué par des violences

© AFP Par Emma
Sortie de crise: le Facilitateur, Blaise Compaoré rencontre les différents leaders
Samedi 27 novembre 2010. Abidjan. Le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré rencontre les deux candidats, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, ainsi que le premier ministre Guillaume Soro
ABIDJAN- Au lendemain du second tour de l`élection présidentielle, la Côte d`Ivoire attendait fébrilement les résultats, qui devaient commencer à être publiés lundi, de ce scrutin marqué par la mort d`au moins trois personnes et des incidents localisés.

La Commission électorale indépendante (CEI) devait débuter dans l`après
midi à diffuser des résultats partiels.

D`ici mercredi, elle doit annoncer qui, du président sortant Laurent Gbagbo
et de l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara, présidera pour cinq ans le
pays, abîmé par une décennie de crises politico-militaires et coupé en un sud
loyaliste et un nord tenu par l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis
le putsch raté de septembre 2002.

Six fois repoussée depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, l`élection
s`est déroulée dans un climat de tension qui contrastait avec l`ambiance
plutôt apaisée du premier tour le 31 octobre.

Le jour même du vote, trois personnes ont ainsi été tuées dans des
violences, a annoncé le représentant de l`ONU dans le pays, Youn-jin Choi,
lors d`une conférence de presse.

Le ministère de l`Intérieur avait fait état dimanche soir d`un militaire et
d`un civil tués dans la région de Daloa (ouest), dans des circonstances qui
demeuraient très floues. Avec ces chiffres de l`ONU, le bilan des violences
des derniers jours est porté à au moins sept morts.

M. Choi a toutefois souligné que les "troubles" avaient été "plutôt
localisés". "En dépit des incidents parfois violents signalés dans l`ouest et
le nord du pays", le second tour "s`est tenu globalement dans un climat
démocratique", a-t-il affirmé.

Cependant, les deux camps ont dès dimanche contesté les conditions du
scrutin, s`accusant mutuellement d`avoir empêché les électeurs de leur rival
de voter dans certaines régions.

Le parti de M. Ouattara a dénoncé un "empêchement systématique" à l`égard
de ses électeurs, en particulier à Abidjan et dans le centre-ouest.

Le camp Gbagbo a affirmé que le vote avait été "globalement non
transparent" dans le nord aux mains des FN. Il commence à évoquer la
possibilité d`une invalidation de la présidentielle dans cette zone acquise à
M. Ouattara.

Placé dès samedi - en tout cas en zone sud - sous un couvre-feu nocturne
controversé, le pays était suspendu à l`annonce des résultats.

Si à Bouaké (centre), "capitale" FN, la vie suivait lundi son cours normal,
Abidjan tournait au ralenti. Dédié à l`administration et aux affaires et
habituellement grouillant de monde, le quartier du Plateau était quasi-désert.

"A cause des élections, les gens ne sont pas beaucoup sortis", se désolait
Mamadou Diallo, marchand de journaux. "Par rapport aux violences, nous avons
très peur", a-t-il confié à l`AFP.

Après la "divine surprise" du 31 octobre, la presse locale se faisait
l`écho de ces inquiétudes.

"Contrairement aux discours officiels, l`actuelle élection ne signifie
nullement la fin de la crise et de la méfiance devenue chronique entre les
Ivoiriens", tranche le quotidien d`Etat Fraternité-Matin, pour qui "la Côte
d`Ivoire n`est pas encore sortie de l`auberge".

Beaucoup de journaux, à l`instar de Nord-Sud (proche des FN), se demandaient "à qui profite l`abstention". Après une participation
exceptionnelle au premier tour il y a un mois (83%), les Ivoiriens semblaient
en effet s`être nettement moins mobilisés, après une campagne électorale sous
haute tension.
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