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Politique Publié le lundi 29 novembre 2010 | Le Temps

La drôle de requête de Youssouf Bakayoko

La Cei a demandé au Président Laurent Gbagbo «d’assouplir la sécurité». On se demande depuis hier, à quoi rime cette requête de la Commission électorale indépendante. Drôle de requête ! Ce, au moment même où le Rdr sème la terreur dans le pays. Le samedi 27 novembre, Palais présidentiel de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo reçoit son homologue burkinabé Blaise Compaoré. Les deux chefs d’Etat sont assistés par les responsables impliqués dans l’organisation du 2e tour de l’élection présidentielle. Sont également présents le Premier ministre Guillaume Soro et le candidat du Rdr Alassane Dramane Ouattara. C’est à cette rencontre que le Président de la Cei, Youssouf Bakayoko plaide auprès du Facilitateur Blaise Compoaré afin que celui-ci demande et obtienne du Président Laurent Gbagbo, l’assouplissement du dispositif de sécurité renforcé. Que Blaise Compaoré du Faso ne sache pas que la tension monte de plus en plus au fur et à mesure que nous approchons le 28 novembre du 2e tour de l’élection présidentielle, cela se comprend aisément, en dépit du rôle de Facilitateur qu’il joue et qui plus est, ayant un représentant en Côte d’Ivoire, cela peut bien se comprendre. Que Youssouf Bakayoko, (militant du Pdci-Rda, parti politique qui a appelé ses militants à voter Alassane Dramane Ouattara), respecte la consigne de vote de son Président Henri Konan Bédié, cela peut aussi se comprendre. Qu’il use de sa liberté de voter qui il veut, c’est son affaire. Mais Youssouf Bakayoko agissant comme le singe de la gravure, c’est bien dommage et déplorable. Lui, Youssouf Bakayoko, Président de la Cei, témoin oculaire des drames que vivent les familles, à Abidjan et à l’intérieur du pays, par la faute des sympathisants du candidat Alassane Dramane Ouattara armés de fusils, gourdins garnis de pointes, machettes, et autres armes blanches, plaide auprès du Président Laurent Gbagbo dont dépend la sécurité des mêmes Ivoiriens pour que celui-ci baisse la garde, cela est difficile à concevoir dans notre entendement humain. Quelle idée absurde ! Alors qu’à Bouaké, Korhogo et dans certaines villes contrôlées par les factions de la rébellion des Forces nouvelles, les militants, sympathisants, partisans, responsables locaux de campagne du candidat de La majorité» présidentielle, parce que menacés de mort, se sont refugiés dans les locaux du Centre de commandement intégré (Cci), tandis que de nombreux autres ont replié dans les villes du Sud. Il faut, nous le souhaitons et le peuple avec nous, que cette sécurité soit plus renforcée, que l’Armée soit beaucoup plus visible dans les rues pour qu’aucun habitant de ce pays ne soit privé de ses droits. C’est de cela qu’il s’agit. Et cela va de soi quand la paix sociale est menacée et partant, les Institutions de la République. Une atmosphère alourdie par une forte présence militaire n’est-elle pas préférable à des pertes de vie ?
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