Le scrutin s’est déroulé dans le sang

Le second tour du scrutin présidentiel qui s’est déroulé, dimanche dernier, sur l’ensemble du territoire national a été émaillé par des incidents sanglants dans certaines localités du pays. Du sang a encore coulé. Si des Ivoiriens ont pu voter dans le calme et la sérénité dans certaines localités, ce n’est pas le cas dans d’autres où des actes de violences et de barbaries ont été perpetrés sur des électeurs les empêchant ainsi d’accomplir leur devoir civique. A Marcory, l’on a signalé des affrontements entre des jeunes partisans des deux candidats, tout comme à Yopougon où des individus qui ont commis des violences ont été interpellés. A l’intérieur du pays, c’est le même son de cloche. De Gagnoa à Bangolo en passant par Man, Guiglo et plusieurs autres grandes villes, des atrocités ont été commises. Des irrégularités les plus flagrantes ont été relevées çà et là. Selon le témoignage de certains superviseurs, des Présidents de Bureaux de vote étaient sans mandat, des urnes ont été interverties, des bulletins pré cochés ou sciemment tachés. De sources proches de la CEI, des actes d’intimidation ont été exercés sur un certain nombre d’allogènes. Ce n’est pas tout. Plus grave, la ville de Sinfra a été le théâtre des affrontements les plus sanglants entre militants du RHDP et ceux de LMP, apprend-on. Le bilan est lourd : 5 morts dans le camp du RHDP, des Blessés graves par balles dans les deux camps et des portés disparus. Du côté d’Hiré, une attaque a fait plusieurs blessés dans le camp de LMP. A Bouaflé et Soubré, des urnes ont été emportées et saccagées. Selon le ministère de l’intérieur, deux morts ont été enregistrés dans un village de Daloa où un dozo aurait ouvert le feu sur la population. Ces atrocités et ces violences devront être circonscrites au plus vite. Au risque d’entamer le scrutin et invalider les résultats des zones concernées. Souhaitons tout simplement que la sagesse habite les uns et les autres pour éviter que le Président élu n’enjambe le sang et le corps de ses concitoyens pour s’installer au palais
Patrice Pohé