ABIDJAN, 28 nov 2010 (AFP) - Le second tour de l'élection présidentielle
historique en Côte d'Ivoire entre le sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier
ministre Alassane Ouattara s'est déroulé dimanche dans un climat de tension
marqué par deux morts et des incidents à travers le pays.
Après une décennie de crises politico-militaires, quelque 5,7 millions de
personnes étaient appelées à voter pour départager les deux hommes, qui
avaient obtenu respectivement 38% et 32% des suffrages au premier tour le 31
octobre.
Exceptionnelle il y a un mois (83%), la participation devait être nettement
en baisse, après une semaine de crispations et des heurts qui avaient fait au
moins quatre morts.
Ce bilan s'est alourdi le jour même du vote avec la mort d'un militaire et
d'un civil près de Daloa (centre-ouest), victimes de tirs de chasseurs
traditionnels dozo, a annoncé le ministère de l'Intérieur, sans préciser
davantage les circonstances de ces violences.
Le parti d'Alassane Ouattara a dénoncé un "empêchement systématique",
accusant les partisans de Laurent Gbagbo d'avoir fait en sorte que beaucoup de
ses propres électeurs ne puissent voter à Abidjan et dans le centre-ouest
notamment.
Cristian Preda, chef de la mission d'observation électorale de l'Union
européenne, a confirmé à l'AFP que "dans les zones de l'ouest et du sud il y a
eu à plusieurs endroits des barricades, des barrages pour empêcher les gens de
voter".
Evoquant "intimidations et contraintes" sur ses électeurs, le camp Gbagbo a
jugé que "globalement" le scrutin n'a pas été "transparent" dans la moitié
nord, sous contrôle de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le
putsch raté de septembre 2002, et où M. Ouattara avait régné en maître au
premier tour.
La polémique autour du couvre-feu décrété par le président dès samedi a été
relancée par son opposant, qui avait assuré de sa levée. Mais Laurent Gbagbo
lui-même a démenti, indiquant seulement qu'il serait bientôt "aménagé".
Cependant, un communiqué publié dans la soirée n'a donné aucune idée des
"aménagements pratiques" décidés en réponse à la Commission électorale
indépendante (CEI), qui avait demandé un "assouplissement" du couvre-feu.
Naguère rare exemple de stabilité en Afrique de l'Ouest, le pays est plongé
dans la tourmente depuis le coup d'Etat de 1999 et le putsch raté de 2002, qui
a entraîné des affrontements et la partition du pays.
Les deux prétendants, qui samedi avaient lancé ensemble un appel au calme
et s'étaient engagés à respecter le verdict des urnes, avaient eux-mêmes créé
un climat électrique en s'accusant à longueur de meetings de toutes les
épreuves qu'a connues le pays depuis dix ans, se traitant mutuellement de
"putschiste".
Chacun s'est livré aussi à d'impressionnantes opérations de séduction en
direction de l'électorat d'Henri Konan Bédié, essentiellement son ethnie
baoulé (centre).
Arrivé troisième avec 25%, l'ex-président a voté "tout naturellement" pour
Alassane Ouattara, "candidat du RHDP" (Rassemblement des houphouétistes pour
la démocratie et la paix), alliance qu'ils ont forgée en 2005 après des années
de déchirements. Mais le camp Gbagbo estimait que la base de M. Bédié ne
suivrait pas en masse sa consigne de vote.
De fortes pressions se sont exercées sur la CEI en vue d'une annonce des
résultats plus rapide qu'au premier tour, où l'attente avait créé tensions et
rumeurs.
Dans un communiqué publié dans la soirée, elle a indiqué qu'elle
commencerait lundi à diffuser des résultats partiels. Elle a trois jours pour
proclamer le vainqueur sur la base des données provisoires.
bur-tmo/mf
historique en Côte d'Ivoire entre le sortant Laurent Gbagbo et l'ex-Premier
ministre Alassane Ouattara s'est déroulé dimanche dans un climat de tension
marqué par deux morts et des incidents à travers le pays.
Après une décennie de crises politico-militaires, quelque 5,7 millions de
personnes étaient appelées à voter pour départager les deux hommes, qui
avaient obtenu respectivement 38% et 32% des suffrages au premier tour le 31
octobre.
Exceptionnelle il y a un mois (83%), la participation devait être nettement
en baisse, après une semaine de crispations et des heurts qui avaient fait au
moins quatre morts.
Ce bilan s'est alourdi le jour même du vote avec la mort d'un militaire et
d'un civil près de Daloa (centre-ouest), victimes de tirs de chasseurs
traditionnels dozo, a annoncé le ministère de l'Intérieur, sans préciser
davantage les circonstances de ces violences.
Le parti d'Alassane Ouattara a dénoncé un "empêchement systématique",
accusant les partisans de Laurent Gbagbo d'avoir fait en sorte que beaucoup de
ses propres électeurs ne puissent voter à Abidjan et dans le centre-ouest
notamment.
Cristian Preda, chef de la mission d'observation électorale de l'Union
européenne, a confirmé à l'AFP que "dans les zones de l'ouest et du sud il y a
eu à plusieurs endroits des barricades, des barrages pour empêcher les gens de
voter".
Evoquant "intimidations et contraintes" sur ses électeurs, le camp Gbagbo a
jugé que "globalement" le scrutin n'a pas été "transparent" dans la moitié
nord, sous contrôle de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le
putsch raté de septembre 2002, et où M. Ouattara avait régné en maître au
premier tour.
La polémique autour du couvre-feu décrété par le président dès samedi a été
relancée par son opposant, qui avait assuré de sa levée. Mais Laurent Gbagbo
lui-même a démenti, indiquant seulement qu'il serait bientôt "aménagé".
Cependant, un communiqué publié dans la soirée n'a donné aucune idée des
"aménagements pratiques" décidés en réponse à la Commission électorale
indépendante (CEI), qui avait demandé un "assouplissement" du couvre-feu.
Naguère rare exemple de stabilité en Afrique de l'Ouest, le pays est plongé
dans la tourmente depuis le coup d'Etat de 1999 et le putsch raté de 2002, qui
a entraîné des affrontements et la partition du pays.
Les deux prétendants, qui samedi avaient lancé ensemble un appel au calme
et s'étaient engagés à respecter le verdict des urnes, avaient eux-mêmes créé
un climat électrique en s'accusant à longueur de meetings de toutes les
épreuves qu'a connues le pays depuis dix ans, se traitant mutuellement de
"putschiste".
Chacun s'est livré aussi à d'impressionnantes opérations de séduction en
direction de l'électorat d'Henri Konan Bédié, essentiellement son ethnie
baoulé (centre).
Arrivé troisième avec 25%, l'ex-président a voté "tout naturellement" pour
Alassane Ouattara, "candidat du RHDP" (Rassemblement des houphouétistes pour
la démocratie et la paix), alliance qu'ils ont forgée en 2005 après des années
de déchirements. Mais le camp Gbagbo estimait que la base de M. Bédié ne
suivrait pas en masse sa consigne de vote.
De fortes pressions se sont exercées sur la CEI en vue d'une annonce des
résultats plus rapide qu'au premier tour, où l'attente avait créé tensions et
rumeurs.
Dans un communiqué publié dans la soirée, elle a indiqué qu'elle
commencerait lundi à diffuser des résultats partiels. Elle a trois jours pour
proclamer le vainqueur sur la base des données provisoires.
bur-tmo/mf