ABIDJAN, 29 nov 2010 (AFP) - Au lendemain du second tour de la
présidentielle, la Côte d`Ivoire attendait toujours de connaître son futur
président, le sortant Laurent Gbagbo ou l`opposant Alassane Ouattara, alors
que seul le vote des Ivoiriens de l`étranger a été annoncé lundi au
compte-gouttes.
La Commission électorale indépendante (CEI) a indiqué lundi qu`elle ne
commencera que mardi matin à publier les résultats pour l`ensemble du pays.
Les premières données diffusées lundi n`ont concerné que le vote de la
diaspora, soit environ 15.000 inscrits sur les 5,7 millions de personnes
figurant sur les listes électorales.
Ces résultats créditent l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara de près de
60% des suffrages contre environ 40% au président sortant Laurent Gbagbo.
La CEI a jusqu`à mercredi pour proclamer les résultats provisoires complets
et sortir le pays de l`incertitude pour mettre fin à une décennie de crises
politico-militaires et à la partition entre un sud loyaliste et un nord tenu
par l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le putsch raté de
septembre 2002.
Après avoir atteint un niveau exceptionnel de 83% au premier tour le 31
octobre, la participation est restée élevée, quoiqu`en baisse. "Nous
avoisinons les 70%, sinon au-delà", a déclaré l`un des vice-présidents de la
CEI, Amadou Soumahoro.
Six fois repoussée depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, l`élection
s`est déroulée dans un climat de tension qui contrastait avec l`ambiance
généralement apaisée du premier tour.
Le jour même du vote, trois personnes ont été tuées dans des violences dans
l`ouest, a annoncé le représentant de l`ONU dans le pays, Youn-jin Choi, sans
plus de précision. Le bilan des violences des derniers jours est ainsi porté à
au moins sept morts.
"Le pire semble devant nous", ont alerté des responsables religieux
chrétiens et musulmans, appelant les jeunes partisans des deux concurrents à
"respecter le verdict des urnes".
M. Choi a toutefois souligné que les "troubles" avaient été "plutôt
localisés". "En dépit des incidents parfois violents signalés dans l`ouest et
le nord du pays", le second tour "s`est tenu globalement dans un climat
démocratique", a-t-il affirmé.
Cependant, les deux camps ont dès dimanche contesté les conditions du
scrutin, s`accusant mutuellement d`avoir empêché les électeurs de leur rival
de voter dans certaines régions.
Le parti de M. Ouattara a dénoncé un "empêchement systématique" à l`égard
de ses électeurs, en particulier à Abidjan et dans le centre-ouest.
Le camp Gbagbo a jugé que le vote avait été "globalement non transparent"
dans le nord aux mains des FN. Il a évoqué la possibilité d`une invalidation
de la présidentielle dans cette zone acquise à M. Ouattara.
Placé dès samedi - en tout cas en zone sud - sous un couvre-feu nocturne
controversé, le pays était suspendu à l`annonce des résultats.
Si à Bouaké (centre), "capitale" FN, la vie a suivi lundi son cours normal,
Abidjan tournait au ralenti. Dédié à l`administration et aux affaires et
habituellement grouillant de monde, le quartier du Plateau était quasi-désert.
"A cause des élections, les gens ne sont pas beaucoup sortis", se désolait
Mamadou Diallo, un marchand de journaux. "Après les violences qu`on a vues,
nous avons très peur", a-t-il confié à l`AFP.
bur-tmo/jlh
présidentielle, la Côte d`Ivoire attendait toujours de connaître son futur
président, le sortant Laurent Gbagbo ou l`opposant Alassane Ouattara, alors
que seul le vote des Ivoiriens de l`étranger a été annoncé lundi au
compte-gouttes.
La Commission électorale indépendante (CEI) a indiqué lundi qu`elle ne
commencera que mardi matin à publier les résultats pour l`ensemble du pays.
Les premières données diffusées lundi n`ont concerné que le vote de la
diaspora, soit environ 15.000 inscrits sur les 5,7 millions de personnes
figurant sur les listes électorales.
Ces résultats créditent l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara de près de
60% des suffrages contre environ 40% au président sortant Laurent Gbagbo.
La CEI a jusqu`à mercredi pour proclamer les résultats provisoires complets
et sortir le pays de l`incertitude pour mettre fin à une décennie de crises
politico-militaires et à la partition entre un sud loyaliste et un nord tenu
par l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis le putsch raté de
septembre 2002.
Après avoir atteint un niveau exceptionnel de 83% au premier tour le 31
octobre, la participation est restée élevée, quoiqu`en baisse. "Nous
avoisinons les 70%, sinon au-delà", a déclaré l`un des vice-présidents de la
CEI, Amadou Soumahoro.
Six fois repoussée depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, l`élection
s`est déroulée dans un climat de tension qui contrastait avec l`ambiance
généralement apaisée du premier tour.
Le jour même du vote, trois personnes ont été tuées dans des violences dans
l`ouest, a annoncé le représentant de l`ONU dans le pays, Youn-jin Choi, sans
plus de précision. Le bilan des violences des derniers jours est ainsi porté à
au moins sept morts.
"Le pire semble devant nous", ont alerté des responsables religieux
chrétiens et musulmans, appelant les jeunes partisans des deux concurrents à
"respecter le verdict des urnes".
M. Choi a toutefois souligné que les "troubles" avaient été "plutôt
localisés". "En dépit des incidents parfois violents signalés dans l`ouest et
le nord du pays", le second tour "s`est tenu globalement dans un climat
démocratique", a-t-il affirmé.
Cependant, les deux camps ont dès dimanche contesté les conditions du
scrutin, s`accusant mutuellement d`avoir empêché les électeurs de leur rival
de voter dans certaines régions.
Le parti de M. Ouattara a dénoncé un "empêchement systématique" à l`égard
de ses électeurs, en particulier à Abidjan et dans le centre-ouest.
Le camp Gbagbo a jugé que le vote avait été "globalement non transparent"
dans le nord aux mains des FN. Il a évoqué la possibilité d`une invalidation
de la présidentielle dans cette zone acquise à M. Ouattara.
Placé dès samedi - en tout cas en zone sud - sous un couvre-feu nocturne
controversé, le pays était suspendu à l`annonce des résultats.
Si à Bouaké (centre), "capitale" FN, la vie a suivi lundi son cours normal,
Abidjan tournait au ralenti. Dédié à l`administration et aux affaires et
habituellement grouillant de monde, le quartier du Plateau était quasi-désert.
"A cause des élections, les gens ne sont pas beaucoup sortis", se désolait
Mamadou Diallo, un marchand de journaux. "Après les violences qu`on a vues,
nous avons très peur", a-t-il confié à l`AFP.
bur-tmo/jlh