Le second tour de l’élection présidentielle a été émaillé de violences et de violations graves des droits de l’Homme sur les militants du RHDP. Le Patriote a rencontré Me Soungalo Coulibaly, directeur national de campagne adjoint du RHDP chargé des Affaires juridiques. Dans cette interview, il nous fait le point des agressions et violences subies par les militants du RHDP au cours du second tour. Interview.
Le Patriote : Me Coulibaly, le second tour de l’élection présidentielle vient de se terminer. Il a été émaillé d’incidents presque sur toute l’étendue du territoire national. Pouvez-vous nous faire l’état des lieux ?
Me Soungalo Coulibaly : Ce que vous appelez incidents sont en fait des violations graves des droits de l’Homme. Notamment dans les zones forestières où les militants du RHDP ont été pris à partie par les militants de LMP, aidés le plus souvent par les forces de défense et de sécurité. Nos militants ont été empêchés d’exercer leur droit de vote. Nos représentants ont été interdits d’accès dans les bureaux de vote. Nous avons également constaté des violations très graves jusqu’à l’atteinte à la vie de l’homme, notamment à Dignango où il y a eu trois morts. Deux militants du RHDP et un mort du côté des forces de l’ordre. Du côté de Sinfra, on en dénombre cinq dont je n’ai pas encore l’identité. Ce sont donc des violations très graves des droits de l’Homme.
LP : Y a-t-il d’autres localités où il y a eu des violations ?
SC : On peut également citer Gagnoa, Guibéroua, Daloa, Gonaté, Garango, Fresco, Sassandra. Dans toutes ces localités, les militants du RHDP ont été violentés et ils ont été interdits d’accès aux bureaux de vote. Nos militants chargés de nous représenter dans les bureaux de vote ont été empêchés de faire leur travail.
LP : Pouvez-vous nous donner les chiffres exacts des arrêtés, les blessés et les morts ?
SC : Il y a pour le moment 7 morts du côté du RHDP et un élément des forces de l’ordre. Quant aux blessés, nous n’avons pas encore la liste. Nos huissiers sont encore sur le terrain. Ils rentrent ce soir (NDLR : hier). C’est en ce moment qu’on n’aura les informations en ce qui concerne les blessés. Les arrestations, il y en a plusieurs, notamment en zones forestières et dans la région d’Abidjan : à Treichville, à Koumassi au camp commando, à Abobo, à Cocody au CeCOS et à Yopougon. Nous avons eu beaucoup de nos militants arrêtés. Parfois, nos avocats arrivent à faire libérer certains, mais c’est difficile. Nos représentants qui avaient leur mandat ont été arrêtés et conduits à des destinations inconnues. Pour l’instant, ce sont ceux qui sont au camp commando de Koumassi, à la préfecture de police, à la brigade de gendarmerie de Treichville et d’Abobo. Sinon, beaucoup de nos militants ont été enlevés. Et nous ne savons pas où ils ont été conduits. Mais, nous sommes en train de faire des recherches sur le terrain.
LP : Face à ces violations très graves des droits de l’Homme, que comptez-vous faire ?
SC : En ce qui concerne les violations et les cas d’empêchement de vote, un avocat en pareille circonstance, ne peut qu’emprunter les voies de recours qui s’offrent à lui. Nous allons déposer une requête au Conseil constitutionnel qui statuera.
LP : Pensez-vous que ces violations puissent influencer les résultats du scrutin ?
SC : Je ne crois pas que ces cas d’empêchement de vote et de violations graves des droits de l’Homme puissent entacher les résultats. Parce que ce sont des cas isolés qui ne font même pas 1% de l’électorat. Les résultats que nous aurons ne pourront pas être influencés par ces cas de violations des droits de l’Homme.
LP : Que pensez-vous de la déclaration du ministère de l’Intérieur qui a fait cas de violences à Man, Bouaké, Korhogo et Daloa en demandant que le scrutin soit invalidé dans ces régions ?
SC : Je suis un peu surpris par le ministère de l’Intérieur qui a été d’ailleurs décrié par la Primature. En ce qui concerne le nord, je ne pense qu’il y ait eu des exactions sur les militants de LMP. Les observateurs de l’ONU qui étaient en place là-bas, ont constaté que le scrutin s’est, dans l’ensemble, bien déroulé. Je pense que cette déclaration du ministère de l’Intérieur n’est qu’une vue de l’esprit en ce qui concerne le nord. Nous n’avons pas noté au niveau de notre centre d’appel qu’il y ait eu des exactions à Man. Je pense que le parti au pouvoir sentant qu’il va perdre l’élection est en train de préparer sa future contestation. Il n’y a pas eu de cas de violence à Man. A Daloa, il y en a eu, notamment à Bédiala où on voulait empêcher nos militants de voter. Des gendarmes, venus à bord d’une Mercedes ont tué deux de nos militants.
LP : Vous dites que ces cas de violences n’auront pas d’impact sur la victoire du RHDP. Ne craignez-vous pas qu’avec le couvre-feu en vigueur on vous vole votre victoire?
SC : Ce qui était important pour nous, c’était la victoire dans les urnes. Nous avons aujourd’hui presque tous les résultats. Et notre candidat est largement en tête. La communauté internationale est là. Les observateurs sont là. Je m’étonnerai que ce parti puisse se déclarer vainqueur. Ce résultat serait illusoire, parce que les urnes ont parlé. Les mêmes résultats que nous avons eus au premier tour dans la zone nord, c’est à peu près les mêmes résultats que nous avons dans ce second tour. Si au premier tour, leurs représentants n’ont pas dénoncé des fraudes et que l’on n’a pas empêché leurs militants de voter, ce n’est pas au second tour que l’on le fera. Je ne crois pas qu’un tel argument puisse prospérer.
LP : pour les militants arrêtés, que comptez-vous faire ?
SC : Nous avons envoyé des avocats sur le terrain partout où nos militants sont arrêtés pour faire en sorte qu’ils soient libérés. Aujourd’hui, le RHDP est très content du mot d’ordre lancé par l’ensemble des dirigeants. Ce mot d’ordre a été largement suivi. Le mot du président Bédié a fait en sorte que les militants du PDCI ont largement voté pour le candidat du RHDP. Nous sommes satisfaits des résultats qui sont en notre possession et heureux d’être largement en tête de cette élection. Si la CEI donne bientôt les résultats, la victoire du candidat Ouattara sera sans appel.
Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote : Me Coulibaly, le second tour de l’élection présidentielle vient de se terminer. Il a été émaillé d’incidents presque sur toute l’étendue du territoire national. Pouvez-vous nous faire l’état des lieux ?
Me Soungalo Coulibaly : Ce que vous appelez incidents sont en fait des violations graves des droits de l’Homme. Notamment dans les zones forestières où les militants du RHDP ont été pris à partie par les militants de LMP, aidés le plus souvent par les forces de défense et de sécurité. Nos militants ont été empêchés d’exercer leur droit de vote. Nos représentants ont été interdits d’accès dans les bureaux de vote. Nous avons également constaté des violations très graves jusqu’à l’atteinte à la vie de l’homme, notamment à Dignango où il y a eu trois morts. Deux militants du RHDP et un mort du côté des forces de l’ordre. Du côté de Sinfra, on en dénombre cinq dont je n’ai pas encore l’identité. Ce sont donc des violations très graves des droits de l’Homme.
LP : Y a-t-il d’autres localités où il y a eu des violations ?
SC : On peut également citer Gagnoa, Guibéroua, Daloa, Gonaté, Garango, Fresco, Sassandra. Dans toutes ces localités, les militants du RHDP ont été violentés et ils ont été interdits d’accès aux bureaux de vote. Nos militants chargés de nous représenter dans les bureaux de vote ont été empêchés de faire leur travail.
LP : Pouvez-vous nous donner les chiffres exacts des arrêtés, les blessés et les morts ?
SC : Il y a pour le moment 7 morts du côté du RHDP et un élément des forces de l’ordre. Quant aux blessés, nous n’avons pas encore la liste. Nos huissiers sont encore sur le terrain. Ils rentrent ce soir (NDLR : hier). C’est en ce moment qu’on n’aura les informations en ce qui concerne les blessés. Les arrestations, il y en a plusieurs, notamment en zones forestières et dans la région d’Abidjan : à Treichville, à Koumassi au camp commando, à Abobo, à Cocody au CeCOS et à Yopougon. Nous avons eu beaucoup de nos militants arrêtés. Parfois, nos avocats arrivent à faire libérer certains, mais c’est difficile. Nos représentants qui avaient leur mandat ont été arrêtés et conduits à des destinations inconnues. Pour l’instant, ce sont ceux qui sont au camp commando de Koumassi, à la préfecture de police, à la brigade de gendarmerie de Treichville et d’Abobo. Sinon, beaucoup de nos militants ont été enlevés. Et nous ne savons pas où ils ont été conduits. Mais, nous sommes en train de faire des recherches sur le terrain.
LP : Face à ces violations très graves des droits de l’Homme, que comptez-vous faire ?
SC : En ce qui concerne les violations et les cas d’empêchement de vote, un avocat en pareille circonstance, ne peut qu’emprunter les voies de recours qui s’offrent à lui. Nous allons déposer une requête au Conseil constitutionnel qui statuera.
LP : Pensez-vous que ces violations puissent influencer les résultats du scrutin ?
SC : Je ne crois pas que ces cas d’empêchement de vote et de violations graves des droits de l’Homme puissent entacher les résultats. Parce que ce sont des cas isolés qui ne font même pas 1% de l’électorat. Les résultats que nous aurons ne pourront pas être influencés par ces cas de violations des droits de l’Homme.
LP : Que pensez-vous de la déclaration du ministère de l’Intérieur qui a fait cas de violences à Man, Bouaké, Korhogo et Daloa en demandant que le scrutin soit invalidé dans ces régions ?
SC : Je suis un peu surpris par le ministère de l’Intérieur qui a été d’ailleurs décrié par la Primature. En ce qui concerne le nord, je ne pense qu’il y ait eu des exactions sur les militants de LMP. Les observateurs de l’ONU qui étaient en place là-bas, ont constaté que le scrutin s’est, dans l’ensemble, bien déroulé. Je pense que cette déclaration du ministère de l’Intérieur n’est qu’une vue de l’esprit en ce qui concerne le nord. Nous n’avons pas noté au niveau de notre centre d’appel qu’il y ait eu des exactions à Man. Je pense que le parti au pouvoir sentant qu’il va perdre l’élection est en train de préparer sa future contestation. Il n’y a pas eu de cas de violence à Man. A Daloa, il y en a eu, notamment à Bédiala où on voulait empêcher nos militants de voter. Des gendarmes, venus à bord d’une Mercedes ont tué deux de nos militants.
LP : Vous dites que ces cas de violences n’auront pas d’impact sur la victoire du RHDP. Ne craignez-vous pas qu’avec le couvre-feu en vigueur on vous vole votre victoire?
SC : Ce qui était important pour nous, c’était la victoire dans les urnes. Nous avons aujourd’hui presque tous les résultats. Et notre candidat est largement en tête. La communauté internationale est là. Les observateurs sont là. Je m’étonnerai que ce parti puisse se déclarer vainqueur. Ce résultat serait illusoire, parce que les urnes ont parlé. Les mêmes résultats que nous avons eus au premier tour dans la zone nord, c’est à peu près les mêmes résultats que nous avons dans ce second tour. Si au premier tour, leurs représentants n’ont pas dénoncé des fraudes et que l’on n’a pas empêché leurs militants de voter, ce n’est pas au second tour que l’on le fera. Je ne crois pas qu’un tel argument puisse prospérer.
LP : pour les militants arrêtés, que comptez-vous faire ?
SC : Nous avons envoyé des avocats sur le terrain partout où nos militants sont arrêtés pour faire en sorte qu’ils soient libérés. Aujourd’hui, le RHDP est très content du mot d’ordre lancé par l’ensemble des dirigeants. Ce mot d’ordre a été largement suivi. Le mot du président Bédié a fait en sorte que les militants du PDCI ont largement voté pour le candidat du RHDP. Nous sommes satisfaits des résultats qui sont en notre possession et heureux d’être largement en tête de cette élection. Si la CEI donne bientôt les résultats, la victoire du candidat Ouattara sera sans appel.
Jean-Claude Coulibaly