Ceux qui espéraient un second tour paisible pour la présidentielle ivoirienne, n’ont que leurs yeux pour constater la triste et amère réalité. Le présage n’est nullement bon pour une sortie de crise apaisée, par la faute d’un seul homme, Laurent Gbagbo, qui se croit le propriétaire terrien de la Côte d’Ivoire. Contre toute attente, le candidat de la refondation, a pris unilatéralement un décret instaurant un couvre-feu de cinq jours, en pleine élection. Même l’arrivée à Abidjan du président Blaise Compaoré, le facilitateur de notre palabre, n’est pas parvenue à faire fléchir l’ancien opposant historique totalement enivré par les délices et artifices que confère le pouvoir. Après avoir donné sa parole à son opposition et surtout à son homologue burkinabé, Laurent Gbagbo n’est pas revenu sur sa décision. Bien au contraire, par des communiqués, à n’en point finir, il ne cesse de narguer et de railler le médiateur de notre crise. Personne ne s’est mépris sur l’obsession du camarade socialiste. Il veut profiter de « la nuit des longs couteaux » pour tripatouiller les résultats et se proclamer vainqueur d’un scrutin qu’il n’a aucune chance de remporter. Depuis l’annonce du second tour, l’homme qui se présente comme « un enfant des élections », devant la perte inéluctable de la Magistrature Suprême, vit le temps de la panique et de la peur des lendemains qui déchantent. Il craint tout, à commencer par sa propre ombre. Le dimanche dernier, ses partisans, en proie à une lutte pour la survie et la survivance, ont décidé de mettre en mal le second tour. A travers l’empêchement au vote dans certaines circonscriptions, le vol des urnes, l’agression des militants du RHDP, avec la complicité des forces de l’ordre, l’achat des consciences et la fabrication des documents électoraux. Comme si cela ne suffisait pas, la télévision nourrie par l’argent de tous les Ivoiriens, a choisi de rouler pour le candidat Laurent Gbagbo et de se comporter comme la télé « Mille collines », qui prépare le lit de la conflagration sociale. A n’en point douter, tous les ingrédients de la bagarre rangée sont réunis et les signes ne manquent pas pour présenter les signes d’une atmosphère de fin de règne, avec un chef qui n’entend plus, qui n’écoute plus mais qui est devenu très bavard.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga