Pendant tout le temps qu’il a duré à la tête de l’Etat et surtout pendant la campagne électorale, il ne cessait de faire la fine bouche sur son prétendu statut d’ « enfant des élections ». Même si l’histoire politique de notre pays a montré clairement que l’ancien opposant historique n’a jamais participé à une élection crédible, principalement celle d’octobre 2000, où il est parvenu au pouvoir par un coup d’Etat militaro- politique. Après avoir pris l’engagement lors de son face-à-face avec le président Ouattara, de respecter le verdict des urnes et de créer les conditions d’une consultation apaisée, Laurent Gbagbo a lancé ses partisans à travers tout le temps pour créer la chienlit, pour agresser les militants du RHDP et pour voler des urnes. Ce ne sont pas les exemples qui manquent pour illustrer la barbarie utilisée par Gbagbo et les siens, pour espérer rectifier leur sort, déjà scellé. A Gagnoa sous-préfecture, à Issia, Guéssihio, Dignago, Lakota, Divo, Hiré, Ouragahio, Blockauss, Anono et dans de nombreux « bastions » du FPI, les miliciens se sont opposés au vote des populations jugées sur le prisme tribal, hostiles à la refondation. Des individus armés ont tué des membres du RHDP et volé des urnes dans certains lieux de vote. On s’étonne que le communiqué bien sélectif du ministère de l’Intérieur n’ait pas pris cela en compte, se contentant de faire de gros mensonges sur le vote dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Pour un « enfant des élections », qui ne finit pas de se proclamer « démocrate », la démarche est vraiment curieuse. Pour sûr, empêcher des électeurs de participer au choix démocratique de leur Président, n’est pas un acte de démocratie et de recherche de paix. Entre les proclamations de Laurent Gbagbo et ses actions, le hiatus est frappant et déroutant. Par ailleurs, on s’étonne devant les déclarations des partisans du grand chef, qui font le forcing pour tenter d’invalider des résultats qui ont été crédibles, selon les observateurs nationaux et internationaux. Depuis dimanche, ce n’est pas la grande joie du côté de LMP. On voit la défaite poindre à l’horizon. On en veut pour preuves, les jérémiades et gesticulations entendues au sein du camp présidentiel. En somme, les derniers soubresauts de la fin d’un cycle qui a perduré dix ans. A n’en point douter, si Gbagbo est vraiment « un enfant des élections », il doit accepter le verdict des urnes et éviter de créer des troubles inutiles en Côte d’Ivoire. Après le pouvoir, la vie continue et doit continuer pour l’ancien opposant historique. Le plus important est de respecter le verdict des urnes et le choix des Ivoiriens.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
