Mme Anne-Désirée Oulotto (Responsable RHDP à Toulepleu) :“C’est la fin de la course, que Gbagbo accepte de partir”

Responsable de la campagne du candidat du RHDP à Toulepleu, Mme Anne-Désirée Oulotto jette, dans cet entretien, un regard sur le déroulement du second tour de la présidentielle dans sa localité.

Le Patriote : Mme la Porte-parole, que pensez-vous de ce second tour du scrutin présidentiel ?
Le second tour du scrutin présidentiel n’a pas connu le même engouement qu’au 1er tour. Nous pensons malheureusement que le couvre-feu et les menaces du FPI et de ses militants, ont terrorisé les populations qui, il faut le rappeler, restent encore traumatisées par la crise de 2002. Par ailleurs, il faut relever les nombreuses irrégularités commises çà et là par les responsables du candidat Laurent Gbagbo. Je vous donne quelques exemples :

- Menaces verbales et physiques, intimidations des populations notamment dans les zones Ouest (moyen Cavally, fromager, haut Sassandra, …), le district d’Abidjan

- Empêchement au vote des populations Baoulé et malinké dans les régions du moyen Cavally, du Fromager, du Haut Sassandra et du Bas Sassandra

- Immixtion des FDS (BAE et Bérets rouges) dans le processus d’acheminement des urnes

- Immixtion du ministre de l’Intérieur dans le processus par des déclarations partielles, partisanes et injustifiées

- Utilisation partisane de la RTI par le camp présidentiel, dans l’unique but de manipuler l’opinion par des montages grossiers et mensongers tendant à discréditer le RHDP

Tout ceci pour vous dire que ce second tour vient confirmer les irrégularités déjà dénoncées par le RHDP à l’issue du 1er tour du scrutin et que nous avions déplorées. Le FPI est donc dans sa logique de perturber le scrutin et de tout mettre en œuvre pour se maintenir au pouvoir par la fraude. Ceci n’est malheureusement plus possible.


LP : Le FPI dénonce également de nombreuses irrégularités notamment dans les zones CNO et demande donc l’annulation du scrutin. Quelles observations faites-vous ?

AO : Pour une fois, j’invite le FPI à se comporter de façon responsable et honnête. Je ne peux croire que cette zone, qui a accueilli 1500 FDS, puisse être le lieu de ce que décrit Affi N’Guessan. Le FPI et son candidat savent qu’ils sont à la fin de leur course. Il faut qu’ils acceptent de partir. Qu’ils se souviennent que les irrégularités constatées au 1er tour ne nous ont pas empêchées d’accepter le verdict des urnes. Et le Président BEDIE en a fait les frais ; il a donné l’exemple. Ça suffit de tourner ainsi les Ivoiriens en rond. Ce désordre, c’est bien le FPI qui l’a organisé dans cette élection en pensant pouvoir en profiter pour organiser la fraude et se maintenir au pouvoir. Franchement, ça suffit. Ils ont fait trop de mal au pays. AFFI N’GUESSAN est tout simplement ridicule.


LP : Vous semblez confiante. Comment vivez-vous l’attente des résultats et quel appel lancez-vous à vos partisans ?

AO : Je suis très confiante, parce que nous ne pouvons comprendre par quel calcul arithmétique et par quelle alchimie politicienne Laurent GBAGBO pourrait remporter cette élection. Je suis vraiment confiante parce que le RHDP s’est montré véritablement solidaire et ses cadres formidables et déterminés pour la victoire de notre candidat. L’attente des résultats sera naturellement très longue mais je voudrais surtout lancer les appels suivants :

- D’abord au candidat Laurent GBAGBO et à ses collaborateurs : ressaisissez-vous et arrêtez vos basses manœuvres. Comportez-vous en véritables démocrates et acceptez le verdict des urnes. Levez votre couvre-feu qui terrorise plutôt la population et témoigne de votre incapacité à maintenir l’ordre et à assurer la sécurité des populations. Au nom de la paix, évitez à notre pays un hold-up électoral.

A tous les Ivoiriens, les militants et sympathisants du RHDP, je demande de rester sereins. Nous sommes à quelques heures du changement tant attendu, et d’une nouvelle ère plus démocratique et plus prospère. Restons vigilants ! Personne ne pourra nous voler notre victoire.

Entretien réalisé par Coulibaly Brahima