10 ans de règne,10 ans de souffrances. Les refondateurs avaient vite fait de voir dans le fort taux de participation des électeurs au 1er tour, le plébiscite de Laurent Gbagbo. Il fallait plutôt voir dans ce taux, la volonté de changement d'un peuple plongé dans 10 ans d'affreuses souffrances par un régime d'amateurs et d'incompétents qui ont pensé que la seule responsabilité qui était la leur vis-à-vis de l'Etat et du peuple est de jouir des délices du pouvoir et à se réfugier derrière la guerre. A la proclamation des résultats, les refondateurs ont senti passer le souffle de la colère des Ivoiriens. A peine 38%, des voix pour Laurent Gbagbo, un chef d'Etat sortant qui n'atteint pas la barre de 40%. C'est la première fois que cela se produit dans l'histoire. Et Laurent Gabgbo est un historien. Le message des Ivoiriens a été pour le moins clair. En 10 ans de règne, les refondateurs ont déstructuré la Côte d'Ivoire en célébrant l'injustice et la corruption au sommet de l'Etat et principalement dans les concours administratifs. Jamais en effet, les jeunes diplômés nés enfants de pauvres, n'ont autant souffert dans ce pays que sous le règne de Laurent Gbagbo. Pour réussir le moindre concours, il fallait soit être de la même ethnie qu'un haut dirigeant ou cadre du Fpi, soit être sur une liste dressée par Blé Goudé ou soit avoir des millions pour tout simplement acheter une place d'admission. Pourtant, Laurent Gbagbo avait promis de faire la promotion du mérite et de l'excellent. On a vu ce que cela a donné. Au niveau de la population, sous Laurent Gbagbo, les choses les mieux partagées ont été la pauvreté, la souffrance, la maladie, les déchets toxiques importés par le Fpi à hauteur de 100 milliards, sans compter les ordures ménagères qui ont envahi le district d'Abidjan. Et devant la faim, les ménagères ivoiriennes qui ont voulu manifester pour crier leur souffrance ont été tout simplement trucidées par la police aux éléments recrutés massivement dans la Fesci. Il faudrait l'ensemble des pages de tout un journal de 20 pages pour conter tous les méfaits du régime Fpi. Et le peuple de Côte d'Ivoire qui a décidé de sanctionner Gbagbo lui a préféré le Rhdp avec 60% au 1er tour. Et c'est ce message limpide qui a mis Laurent Gbagbo et son clan dans une situation où ils ont montré aux yeux du monde entier, la panique qui s'est emparée d'eux, au point de ne sortir comme seul argument pour le 2ème tour, les images de la guerre. Au point où, pour confisquer le pouvoir, Laurent Gbagbo a dû signer un décret en pleine nuit pour annoncer un couvre-feu. Donnant ainsi une incroyable occasion à ses adversaires de contester son éventuelle victoire à huis clos. Il en est tellement conscient qu'il a dû obliger les militaires à endosser la responsabilité de ce couvre-feu. Tout le monde sait que le général Mangou et ses éléments n'ont rien demandé à Gbagbo. Et c'est pour cette raison que les Ivoiriens vont mettre fin au régime d'amateurs du Fpi.
Daniel Sovy
Daniel Sovy
