Pascal Affi N'guessan, porte-parole du candidat de Lmp, s'est insurgé, depuis dimanche, jour du second tour du scrutin présidentiel ivoirien, et lundi, contre le déroulement de ladite élection, dans certaines localités. Son aversion s'est portée notamment sur des régions du Nord de la Côte d'Ivoire. Après avoir reconnu que dans certaines contrées d'importance pour le camp de Lmp, comme Gagnoa, des irrégularités ont été constatées. Un observateur de la scène politique ivoirienne fait d'ailleurs remarquer qu'une telle attitude ne devait venir de Lmp, dont le représentant, à ce 2e tour, est le chef de l'Etat sortant. A l'analyse, soutient-il, " cette sortie le jour du 28 novembre 2010 ", du porte-parole de Gbagbo " est le signe d'un échec pressenti ". Aussi, " Laurent Gbagbo et ses hommes se sont-ils installés, dans une position de mauvais perdant en demandant l'annulation du vote dans des localités qui leur sont défavorables, alors qu'ils auraient pu le faire pour celles qui leur sont favorables, s'ils voulaient faire preuve de bon sens ". Avant l'annonce du premier résultat, voire la fin du scrutin à 18h, le camp de Lmp avait donc préparé sa stratégie, celle de créer la pagaille pour éviter la proclamation des résultats. Qui doivent le donner perdant. Ainsi, comme au premier tour, où il n'aurait pas accepté de perdre, il n'entend non plus pas quitter le pouvoir. Quoi qu'il soit convaincu que face au Rhdp, il n'avait aucune chance de gagner ce challenge. Il s'est, par conséquent, conçu une posture de mauvais perdant et se fait tout simplement rattraper par ses propres déclarations dans lesquelles, il invitait ses adversaires à ne pas rejeter les résultats de l'élection et à être de bons perdants en ces termes : " C'est impérieux que celui qui a gagné gagne et que celui qui a perdu perde. Parce que sinon, qu'est-ce qu'on offre à nos enfants ? Qu'est-ce qu'on offre à la Côte d'Ivoire ? Nous ne pouvons pas accepter aujourd'hui d'offrir la Côte d'Ivoire en holocauste. Moi, je suis vraiment navré pour les Ivoiriens pessimistes et je ne suis pas ivoiro-pessimiste. On a crié sur tous les toits au moment du premier tour que le 31 octobre serait le début d'une guerre tribale, ethnique, religieuse. Mais, on a vu, en ce qui me concerne, je me suis promené presque toute la nuit, je me suis couché à 7h du matin, parce que les résultats ne venaient pas et j'étais furieux contre la Cei. Maintenant, il faut rééditer l'exploit. Je compte sur le Premier ministre (ndlr : Guillaume Soro). En tout cas, moi, je suis prêt. " Des propos qui tranchent avec ceux de son porte-parole, Affi N'guessan. Qui traduit la volonté de Lmp et de son candidat de ne guère respecter les résultats issus des urnes après le scrutin du 2e tour. Gbagbo donne, une fois encore, la preuve de son caractère " anti démocratique et d'illégitime farceur ", dans un environnement que la majorité positive des Ivoiriens veut pacifique et apaisé.
PK
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