La confusion était totale hier mardi 30 novembre 2010 au siège de la Commission Electorale Indépendante (CEI) sis à Cocody Les Deux-Plateaux. Peu après 18 heures, la presse nationale et internationale est invitée par la CEI. Motif, les résultats partiels tant attendus dans la matinée vont être enfin annoncés. Car en fin de matinée, les journalistes avaient été priés de quitter les locaux de ladite institution présidée par Youssouf Bakayoko. A 19 heures, tous les représentants des organes de presse sont au grand complet, attendant la proclamation des résultats. Le plateau de télévision est prêt. Arrive enfin le porte-parole de la CEI, Bamba Yacouba. Alors que tous ont les yeux rivés sur lui pour la lecture des résultats, il sera surpris par Damanas Pickas, le représentant du ministre de l'Intérieur au sein de la CEI et membre de La Majorité Présidentielle, qui saisit de force les feuilles sur lesquelles se trouvaient les résultats des mains de Bamba Yacouba, et les déchire. «Nous n'accepterons pas cet hold-up électoral », lance-t-il, estimant que ces résultats étaient faux et qu'ils n'avaient pas été consolidés. Après cet acte, Damanas Pickas qui était accompagné de Tokpa Véhi, un autre membre du camp présidentiel à la Cei, quitte les lieux. « Les résultats sont bel et bien consolidés», assure pour sa part le porte-parole de la CEI, devant la presse, avant de disparaître. Il était entouré de deux éléments de la gendarmerie nationale. Les journalistes de leur côté ne se font pas prier. Tout le monde quitte les lieux. Tard dans la soirée, la Cei rappelle à nouveau les journalistes pour une autre séance de roclamation. Celle-là n'aura pas lieu non plus. Rendez-vous a finalement été donné aux hommes des médias pour aujourd'hui mercredi 1er décembre 2010 à 11 h. Espérons que cette fois sera la bonne. Faut-il le rappeler, la CEI a trois jours pour proclamer les résultats de l'élection présidentielle. Et ce délai légal expire ce mercredi à minuit. Cette absence des résultats fait monter la tension dans le pays. Chaque camp indexe l'autre de vouloir faire un passage en force.
Bertrand GUEU
Bertrand GUEU