Hier, 30 novembre 2010, dans l'attente des résultats du second tour de la présidentielle, le siège de la Commission électorale indépendante (Cei), aux II Plateaux a connu une ambiance particulière. A 9 h, contre toute attente, la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) qui y avait installé une station mobile a plié bagages, arguant des difficultés techniques au niveau de son émetteur satellite, notamment. Les instants qui ont suivi, l'ensemble des journalistes et les personnes autres que le personnel de la Cei sont priés, sans explications, de quitter les lieux. L'enceinte du siège de la Cei est vidé, de façon non violente, de toute personne n'ayant pas de responsabilités au sein de la Cei. Le périmètre a en sus, été quadrillé. Les riverains ont éprouvé d'énormes difficultés pour accéder à leurs lieux d'habitation ou de travail. Les journalistes nationaux et étrangers qui ont pris position au niveau du carrefour Duncan, ont pu observer de loin, les aller et venu surtout des éléments de l'Onuci. A 10 h 15 mn, le président de cette institution, Youssouf Bakayoko fait une première sortie, sous bonne escorte des éléments de l'Opération des nations unies de Côte d'Ivoire (Onuci). Il est parti, dit-on, mettre en lieu sûr, les procès verbaux du scrutin. Environ une heure après, le patron de la Cei est revenu à son siège. On observe toujours des va et vient des éléments de l'Onuci. Sur le coup de 11h 30, l'on a enregistré l'arrivée à la Cei, de Jong Jin Choi, représentant spécial en Côte d'Ivoire du secrétaire général de l'Onu qui en est ressorti une demi heure plus tard. Entre- temps, les journalistes qui s'étaient attroupés devant la pharmacie située à l'angle de ce carrefour ont été une fois de plus, conseillés de s'éloigner « pour leur propre sécurité ». Ceux-ci traversent le boulevard Latrille et « s'accoudent » à l'agence de la Banque nationale d'investissement (Bni). A 12 h 27, le président de la Cei a quitté à nouveau le siège de l'institution. Peu après 13h, une bonne source, nous a conseillés de quitter les lieux pour des questions de sécurité évidente. « Vous avez des gilets par-balles », nous interroge-t-elle. Dans le même temps, nous avons observé un renforcement du dispositif sécuritaire mis en place par le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos). A la pick-up N° 41 de cette unité positionnée au niveau feu tricolore (côté pharmacie) se sont ajoutées deux autres (N° 43 et 46). Après un regroupement de ces éléments du Cecos, on les a vu ôter le béret pour coiffer le casque. Ce qui nous a conforté dans notre position. Lorsque nous quittions les lieux, la situation n'avait pas évolué. La proclamation des résultats était toujours bloquée. Mais en début de soirée, la presse nationale et internationale avait été convoquée à la Cei pour une conférence de presse.
Jonas BAIKEH
Jonas BAIKEH
