Attente des résultats du 2nd tour de la Présidentielle: La RTI accompagne Gbagbo dans une voie sans issue

Laurent Gbagbo est, indubitablement, dans une logique de contestation des résultats du scrutin démocratique et transparent, qui le donne perdant. En plus de son refus d’accepter les résultats sortis des urnes, il envisage de créer le chaos après lui, en plongeant la Côte d’Ivoire dans un bain de sang. Pour accompagner Laurent Gbagbo, dans cette voie sans issue, la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) ne donne pas dans la dentelle. Sur les deux chaines de télévision (la 1ère et la 2) synchronisées pour l’occasion, le média d’Etat, diffuse des reportages tronqués, donnant dans l’intoxication des populations concernant le déroulement du vote à travers la Côte d’Ivoire. L’exemple le plus répugnant est la conférence de presse de Pascal Affi N’Gussan tenue lundi dernier, tout juste après la fermeture des bureaux de vote. Depuis lors, l’élément de cette conférence qui dure dix bonnes minutes est diffusé, en boucle, sur les écrans de la télévision. L’on voit un Affi N’Guessan donnant dans des diatribes. «L’élection dans les zones Centre- Nord-Ouest (CNO) sous contrôle des Forces Nouvelles n’a pas été transparente parce que les électeurs ont été terrorisés et violentés par le RDR et les Forces nouvelle », avance-t-il comme prétexte pour exiger la non prise en compte des résultats dans ces zones : « Il faut que les résultats dans les zones CNO soient invalidés par la Commission Electorale Indépendante (CEI).» Mais, en demandant l’annulation du vote dans ces zones, Affi ne formule pas la même requête pour des villes situées dans ce qu’il appelle désormais "la zone gouvernementale) où il y a eu des pertes en vies humaines parmi les militants du RHDP ! Aussi, pour l’aider à réaliser le son hold-up électoral, Brou Amessan, Directeur de la RTI, qui n’a jamais caché son militantisme au Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, a mis sur le terrain des journalistes qui sont, pour la plupart, des indécrottables militants du FPI. Certains parmi eux travaillent à la présidence de la République, depuis l’accession de Gbagbo au palais, pendant que d’autres sont détachés dans des structures annexes du service de communication de la présidence.
Ce qui offusque également, c’est la propension de la RTI à vouloir accompagner Laurent Gbagbo dans la conduite de la Côte d’Ivoire dans un labyrinthe et une voie sans issue. Les éléments vidéo des escarmouches et grabuges minimes qui ont émaillé le déroulement du scrutin ont même été retrouvés, à la dernière minute, pour être diffusés et servir d’argument à Laurent Gbagbo.
Au final, le jeu étant déjà fait, les responsables de la RTI seront, tous autant que Laurent Gbagbo, comptables de l’embrasement de la Côte d’Ivoire si cela advenait.
Jean- Antoine Doudou