Après l’espoir suscité par la publication des résultats de la diaspora et les promesses d’autres résultats, les populations d’Abengourou sont partagées entre doute, espoir et crainte face au mutisme de la RTI. Chacun a tendu en vain, l’oreille vers la CEI dès 10 heures, ce mardi. Les habitants de la capitale de l’Indénié essaient de cacher leur angoisse en devisant et en partageant les dernières informations glanées ça et là. En ville, les commerces et le marché sont ouverts même si les commerçants restent sur leur garde, prêts à fermer à la moindre alerte. Surtout que pour la deuxième journée d’attente, les élèves ont dû retourner à la maison sans faire de cours. Selon un responsable de la fesci, les cours ne reprendront qu’après la proclamation des résultats et la levée du couvre-feu. Les responsables politiques des deux bords ne cachent pas leur anxiété. La mine renfrognée par la fatigue ou la peur de perdre, est visible sur leur visage, ils se font discrets. Les personnes rencontrées à travers la ville sont partagées entre l’optimisme et la résignation. F.K. un militant de LMP est fataliste : « que la CEI publie les résultats et que le vainqueur gouverne », confie-t-il. Au QG du RHDP, l’on est plus optimiste. I.Y. un enseignant militant, ne cache pas sa joie : « Je suis confiant. Le peuple a fait son choix. ADO est déjà le nouveau Président. » Souligne-t-il. Un autre, D.S. déclare : « Je n’ai pas de pression, je sais que nous avons déjà gagné. Que Laurent Gbagbo fasse durer la publication des résultats tant qu’il veut, la CEI finira bien par confirmer ce qui est une évidence, car les résultats donnent ADO vainqueur ». Ainsi, s’appuyant sur les résultats issus des autres régions et de certaines communes d’Abidjan, les houphouetistes ne doutent pas du succès de leur mentor. Seule crainte, les rumeurs qui prétendent que le candidat Gbagbo va dissoudre le gouvernement et la CEI pour se maintenir au pouvoir de force. Ici, personne ne veut se laisser voler sa victoire. Pour l'heure, la police et la gendarmerie tentent de rassurer les populations en effectuant des patrouilles.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant