Il nous est annoncé depuis la fin du scrutin et de manière récurrente, disons même en boucle, au cours des journaux télévisés de la RTI, les violences qui auraient émaillé le scrutin présidentiel dans certaines zones CNO et dont LMP serait prête à demander l’invalidation. Il faut être tout de même sérieux, avec une question si délicate, M. AFFI N’Guessan. C’est vrai que c’est difficile d’accepter les piètres performances de votre candidat dans ces zones, mais une analyse quelque peu objective de cette crise ivoirienne, devrait pourtant vous permettre de comprendre cette déconvenue ou déculottée. Posez-vous simplement la question de savoir pourquoi est-ce surtout dans cette partie du pays, dite partie ‘’inutile’’ que de telles contre-performances ont lieu ? Pour être honnête, le mot inutile n’a pas été prononcé par le Président, mais qui parle de « zone utile » d’un pays, indexe automatiquement une zone qui ne serait pas « utile ». De là à parler de « zone inutile », il n’y a qu’un petit pas, que j’ai franchi allègrement.
Demandez-vous pourquoi M. AFFI, est-ce surtout dans la zone du pays qui a subi la furie des bombes larguées sur les populations dans une opération qu’on a appelé ‘’Dignité’’. C’est vrai qu’il s’agissait de la dignité d’un Président dont l’autorité était en danger, car contestée par une rébellion. Mais s’est-on préoccupé de la dignité des fils et des filles de ces régions, qu’on a voulu reconquérir à tout prix, même au mépris de leurs vies. N’a-t-on pas tout simplement mis la population de ces zones au rang de sous-hommes, ou de bétail ? Car, vous n’allez pas, en larguant vos bombes, leur demander de toucher les rebelles et d’épargner la population civile aux abois ! Ces hommes, ces femmes et ces innocents enfants qui attendaient reclus dans leurs maisons, transis d’effroi, dans la crainte du passage des prochaines bombes ?
Cher Monsieur AFFI, tout acte mérite un salaire. Il s’agira d’une récompense ou d’une sanction, mais tôt ou tard, elle finira par vous atteindre. Et nous sommes dans un monde moderne aujourd’hui, avec ce qu’on appelle, Démocratie et qui veut que quelque grand dirigeant politique que vous soyez, vous êtes tenus de passer devant le tribunal des hommes, un jour fatidique, le jour du scrutin présidentiel. Alors je serais vous, que je ne m’étonnerais pas outre mesure de n’avoir aucune voix dans les localités que j’ai sauvagement, le mot n’est pas trop fort, au regard de l’enfer qu’ont vécu les populations, pilonné. C’est vrai, qu’entre ces bombardements et les élections, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et que le nouveau dieu auquel tout le monde fait désormais allégeance, l’argent, a été distribué à tour de bras par des DDC qu’on a recrutés parmi les natifs des régions, pour faire le boulot de reconversion des mentalités de leurs concitoyens. Mr AFFI, c’est vrai que tout homme a un prix, comme se complaît à le dire votre candidat, avec tout le mépris de l’espèce humaine que contient cette formule, mais sachez que l’argent aussi a des limites. Et qu’il ne peut nullement rétablir la confiance que quelqu’un a perdue en vous, ni lui redonner son honneur et sa dignité que vous avez sciemment bafoués. Les pauvres DDC que je voyais se démener comme de beaux diables pour faire avaler les couleuvres me faisaient pitié, car j’étais persuadé que c’était peine perdue. Vous n’aurez jamais assez de millions à distribuer aux populations pour les rendre amnésiques d’un passé si récent. Et pourtant quelque chose qui a manqué à votre candidat, de par sa trop grande suffisance et sa trop grande estime de lui-même, aurait bien pu beaucoup mieux aider à rectifier le tir, que toutes espèces sonnantes et trébuchantes que vous leur avez envoyées. Il s’agit tout simplement de la reconnaissance des fautes commises et la demande de pardon dont on l’accompagne, qui devait précéder tout envoi de directeur de campagne dans ces régions. Mais au lieu de cet acte d’humilité, nous avons assisté plus que jamais, au cours de la campagne électorale, à un flot d’invectives et d’injures contre un des leurs, dont la seule et unique faute, est son ambition politique et son désir de se mettre au service de son pays.
Je rappelle pour mémoire que le président sortant, n’en n’était pas à son premier tournant décisif qu’il a raté et qui aurait pu lui accorder du répit et lui permettre de terminer tranquillement son premier mandat. Il s’agit du fameux Forum de réconciliation qui s’est tenu juste après les ‘’élections calamiteuses’’ et qui lui offrait l’occasion de faire la paix autour de lui, et de cristalliser autour de son pouvoir les différentes énergies nationales autour d’un programme de développement. Mais à peine les conclusions données par le comité scientifique de cette instance, qu’il nous a embarqués dans de nouvelles diatribes en annonçant ‘’qu’on n’est pas obligé de s’aimer’’ et a fait voler ainsi en éclats, les efforts de réconciliation déployés.
Au cours de la campagne, nous avons assisté à une tentative de dénigrement sans précédent, de promesses de déballages de preuves surabondantes lors de ce mémorable face à face qui a passionné tout le monde. Malheureusement les preuves qui devaient couler le candidat en face, se sont résumées en des coupures de presse. Et cela a profondément déçu plus d’un et l’image du président candidat a pris un coup. Et pour enfoncer le clou, la question que lui a posée son challenger, à savoir : qui a été après le coup d’état, revenant du Gabon, accueilli comme un héros à la Gesco, escorté par les militaires qui avaient fait le coup ? Qui a passé tout le temps qu’a duré la transition militaire dans le gouvernement qu’ils ont mis en place ? Là, je crois que l’effet de dénigrement s’est retourné contre le dénigreur, car le silence assourdissant qui a accueilli cette question, a traduit tout l’embarras de l’interlocuteur et montré sa reconnaissance tacite d’une responsabilité.
Même la campagne menée par votre candidat, ne lui était pas favorable. Je n’insisterai pas trop sur son omniprésence sur les posters lors de la première partie de la campagne, que lui ont conseillée des communicateurs dont je ne doute peut-être pas du professionnalisme, mais tout de même de la connaissance de la mentalité africaine. Mais parlons plutôt de l’utilisation abusive des images de la guerre. Franchement, cela était défavorable d’abord au climat d’une élection de sortie de crise, mais surtout à sa propre image de candidat. Car, le rappel des horreurs et des affres du conflit, ont été certes un douloureux souvenir pour ceux qui ont été meurtris dans leur chaire et leur dignité. Mais ce que le candidat LMP oublie, c’est que la guerre lui colle à la peau, tout autant qu’à celle des Forces nouvelles, qu’il avait en face de lui. Et qu’il ne peut se défaire aussi facilement comme il voudrait, de cette image. Et mon regard se tourne encore du côté des populations des zones CNO qui ont été aux premières loges du conflit et n’avaient aucune raison de voter votre candidat.
Je pense par exemple à cette femme d’Abobo, originaire de la zone CNO et qui a perdu les trois fils qu’elle avait, dans le charnier de Yopougon. Avec elle, je pense au père, aux sœurs, oncles, tantes, cousins, cousines et autre parents lointains, que le souvenir des images du conflit invitaient implicitement, surtout dans leur subconscient, à ne pas oublier et par conséquent à ne pas voter ceux qui de près ou de loin, ont participé à ces massacres.
On cite dans ces zones CNO, beaucoup d’atrocités et de traumatismes. Mais on a tendance à occulter les drames humains vécus, telle, l’histoire de ce père de famille qui avait réuni femmes, enfants, et tous ceux qui dépendaient de lui, et les avait été invités à faire une dernière prière, à l’annonce de l’arrivée d’un des avions de bombardement. Et toutes ces familles endeuillées les 24 et 25 mars 2004, pour une marche qui n’a même pas eu lieu !
Alors M. AFFI, les exemples surabondent de ces personnes aux votes desquels vous ne devriez pas vous attendre logiquement dans les zones CNO, sinon que pour vous sanctionner. Des mutilés et autres déplacés de guerre, il y en a eu de part et d’autre, dans ce conflit. Et c’est pourquoi, il était déconseillé de se servir de ce fonds de commerce qui n’honorent pas du tout les ivoiriens et qu’ils ont envie d’oublier. Vous, vous avez la télévision nationale qui est prête à relayer vos récriminations et vos cas d’agression, dont personne n’a vu pour l’instant une image. Mais, sachez que les autres en face de vous, ont eux aussi des tonnes d’exemples d’exactions et autres intimidations dans les zones forestières et même tout près de nous à Abidjan et environs que vous taisez, mais qu’ils produiront à temps opportun pour faire la balance. Mais il est, dit-on, plus facile de voir la paille dans l’œil du voisin que la poutre que vous avez dans la figure.
Pour conclure, je me suis toujours demandé si le CNCA voyait les mêmes images que moi à la télévision nationale. Je veux parler des ces images d’horreur qu’il avait été recommandé de ne pas utiliser dans la campagne. Son président Frank Anderson s’est offusqué de l’utilisation d’une image de président Félix Houphouet Boigny dans un des PDA du candidat Henri Konan Bédié, au point d’en refuser la diffusion. Le candidat aurait utilisé par là un symbole de l’Etat pour sa publicité, alors que cela était interdit. Mais qu’a-t-il dit ou pensé, faute d’avoir eu le courage de le dénoncer, de l’utilisation du mot ivoirien et du nom entier du pays, Côte d’Ivoire dans les spots du candidat LMP. On voyait partout et durant toute la campagne : Gbagbo Laurent le candidat des ivoiriens, Gbagbo, président 100% Côte d’Ivoire. Voyons, Mr Frank Anderson y a-t-il symbole plus fort, que le nom d’un pays ? Mais à votre décharge, je dirais que tout le monde voit bien le furoncle au menton du roi, mais personne n’ose en parler.
Soladale Solikongole
Demandez-vous pourquoi M. AFFI, est-ce surtout dans la zone du pays qui a subi la furie des bombes larguées sur les populations dans une opération qu’on a appelé ‘’Dignité’’. C’est vrai qu’il s’agissait de la dignité d’un Président dont l’autorité était en danger, car contestée par une rébellion. Mais s’est-on préoccupé de la dignité des fils et des filles de ces régions, qu’on a voulu reconquérir à tout prix, même au mépris de leurs vies. N’a-t-on pas tout simplement mis la population de ces zones au rang de sous-hommes, ou de bétail ? Car, vous n’allez pas, en larguant vos bombes, leur demander de toucher les rebelles et d’épargner la population civile aux abois ! Ces hommes, ces femmes et ces innocents enfants qui attendaient reclus dans leurs maisons, transis d’effroi, dans la crainte du passage des prochaines bombes ?
Cher Monsieur AFFI, tout acte mérite un salaire. Il s’agira d’une récompense ou d’une sanction, mais tôt ou tard, elle finira par vous atteindre. Et nous sommes dans un monde moderne aujourd’hui, avec ce qu’on appelle, Démocratie et qui veut que quelque grand dirigeant politique que vous soyez, vous êtes tenus de passer devant le tribunal des hommes, un jour fatidique, le jour du scrutin présidentiel. Alors je serais vous, que je ne m’étonnerais pas outre mesure de n’avoir aucune voix dans les localités que j’ai sauvagement, le mot n’est pas trop fort, au regard de l’enfer qu’ont vécu les populations, pilonné. C’est vrai, qu’entre ces bombardements et les élections, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et que le nouveau dieu auquel tout le monde fait désormais allégeance, l’argent, a été distribué à tour de bras par des DDC qu’on a recrutés parmi les natifs des régions, pour faire le boulot de reconversion des mentalités de leurs concitoyens. Mr AFFI, c’est vrai que tout homme a un prix, comme se complaît à le dire votre candidat, avec tout le mépris de l’espèce humaine que contient cette formule, mais sachez que l’argent aussi a des limites. Et qu’il ne peut nullement rétablir la confiance que quelqu’un a perdue en vous, ni lui redonner son honneur et sa dignité que vous avez sciemment bafoués. Les pauvres DDC que je voyais se démener comme de beaux diables pour faire avaler les couleuvres me faisaient pitié, car j’étais persuadé que c’était peine perdue. Vous n’aurez jamais assez de millions à distribuer aux populations pour les rendre amnésiques d’un passé si récent. Et pourtant quelque chose qui a manqué à votre candidat, de par sa trop grande suffisance et sa trop grande estime de lui-même, aurait bien pu beaucoup mieux aider à rectifier le tir, que toutes espèces sonnantes et trébuchantes que vous leur avez envoyées. Il s’agit tout simplement de la reconnaissance des fautes commises et la demande de pardon dont on l’accompagne, qui devait précéder tout envoi de directeur de campagne dans ces régions. Mais au lieu de cet acte d’humilité, nous avons assisté plus que jamais, au cours de la campagne électorale, à un flot d’invectives et d’injures contre un des leurs, dont la seule et unique faute, est son ambition politique et son désir de se mettre au service de son pays.
Je rappelle pour mémoire que le président sortant, n’en n’était pas à son premier tournant décisif qu’il a raté et qui aurait pu lui accorder du répit et lui permettre de terminer tranquillement son premier mandat. Il s’agit du fameux Forum de réconciliation qui s’est tenu juste après les ‘’élections calamiteuses’’ et qui lui offrait l’occasion de faire la paix autour de lui, et de cristalliser autour de son pouvoir les différentes énergies nationales autour d’un programme de développement. Mais à peine les conclusions données par le comité scientifique de cette instance, qu’il nous a embarqués dans de nouvelles diatribes en annonçant ‘’qu’on n’est pas obligé de s’aimer’’ et a fait voler ainsi en éclats, les efforts de réconciliation déployés.
Au cours de la campagne, nous avons assisté à une tentative de dénigrement sans précédent, de promesses de déballages de preuves surabondantes lors de ce mémorable face à face qui a passionné tout le monde. Malheureusement les preuves qui devaient couler le candidat en face, se sont résumées en des coupures de presse. Et cela a profondément déçu plus d’un et l’image du président candidat a pris un coup. Et pour enfoncer le clou, la question que lui a posée son challenger, à savoir : qui a été après le coup d’état, revenant du Gabon, accueilli comme un héros à la Gesco, escorté par les militaires qui avaient fait le coup ? Qui a passé tout le temps qu’a duré la transition militaire dans le gouvernement qu’ils ont mis en place ? Là, je crois que l’effet de dénigrement s’est retourné contre le dénigreur, car le silence assourdissant qui a accueilli cette question, a traduit tout l’embarras de l’interlocuteur et montré sa reconnaissance tacite d’une responsabilité.
Même la campagne menée par votre candidat, ne lui était pas favorable. Je n’insisterai pas trop sur son omniprésence sur les posters lors de la première partie de la campagne, que lui ont conseillée des communicateurs dont je ne doute peut-être pas du professionnalisme, mais tout de même de la connaissance de la mentalité africaine. Mais parlons plutôt de l’utilisation abusive des images de la guerre. Franchement, cela était défavorable d’abord au climat d’une élection de sortie de crise, mais surtout à sa propre image de candidat. Car, le rappel des horreurs et des affres du conflit, ont été certes un douloureux souvenir pour ceux qui ont été meurtris dans leur chaire et leur dignité. Mais ce que le candidat LMP oublie, c’est que la guerre lui colle à la peau, tout autant qu’à celle des Forces nouvelles, qu’il avait en face de lui. Et qu’il ne peut se défaire aussi facilement comme il voudrait, de cette image. Et mon regard se tourne encore du côté des populations des zones CNO qui ont été aux premières loges du conflit et n’avaient aucune raison de voter votre candidat.
Je pense par exemple à cette femme d’Abobo, originaire de la zone CNO et qui a perdu les trois fils qu’elle avait, dans le charnier de Yopougon. Avec elle, je pense au père, aux sœurs, oncles, tantes, cousins, cousines et autre parents lointains, que le souvenir des images du conflit invitaient implicitement, surtout dans leur subconscient, à ne pas oublier et par conséquent à ne pas voter ceux qui de près ou de loin, ont participé à ces massacres.
On cite dans ces zones CNO, beaucoup d’atrocités et de traumatismes. Mais on a tendance à occulter les drames humains vécus, telle, l’histoire de ce père de famille qui avait réuni femmes, enfants, et tous ceux qui dépendaient de lui, et les avait été invités à faire une dernière prière, à l’annonce de l’arrivée d’un des avions de bombardement. Et toutes ces familles endeuillées les 24 et 25 mars 2004, pour une marche qui n’a même pas eu lieu !
Alors M. AFFI, les exemples surabondent de ces personnes aux votes desquels vous ne devriez pas vous attendre logiquement dans les zones CNO, sinon que pour vous sanctionner. Des mutilés et autres déplacés de guerre, il y en a eu de part et d’autre, dans ce conflit. Et c’est pourquoi, il était déconseillé de se servir de ce fonds de commerce qui n’honorent pas du tout les ivoiriens et qu’ils ont envie d’oublier. Vous, vous avez la télévision nationale qui est prête à relayer vos récriminations et vos cas d’agression, dont personne n’a vu pour l’instant une image. Mais, sachez que les autres en face de vous, ont eux aussi des tonnes d’exemples d’exactions et autres intimidations dans les zones forestières et même tout près de nous à Abidjan et environs que vous taisez, mais qu’ils produiront à temps opportun pour faire la balance. Mais il est, dit-on, plus facile de voir la paille dans l’œil du voisin que la poutre que vous avez dans la figure.
Pour conclure, je me suis toujours demandé si le CNCA voyait les mêmes images que moi à la télévision nationale. Je veux parler des ces images d’horreur qu’il avait été recommandé de ne pas utiliser dans la campagne. Son président Frank Anderson s’est offusqué de l’utilisation d’une image de président Félix Houphouet Boigny dans un des PDA du candidat Henri Konan Bédié, au point d’en refuser la diffusion. Le candidat aurait utilisé par là un symbole de l’Etat pour sa publicité, alors que cela était interdit. Mais qu’a-t-il dit ou pensé, faute d’avoir eu le courage de le dénoncer, de l’utilisation du mot ivoirien et du nom entier du pays, Côte d’Ivoire dans les spots du candidat LMP. On voyait partout et durant toute la campagne : Gbagbo Laurent le candidat des ivoiriens, Gbagbo, président 100% Côte d’Ivoire. Voyons, Mr Frank Anderson y a-t-il symbole plus fort, que le nom d’un pays ? Mais à votre décharge, je dirais que tout le monde voit bien le furoncle au menton du roi, mais personne n’ose en parler.
Soladale Solikongole