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Politique Publié le jeudi 2 décembre 2010 | Le Mandat

Gbagbo/Tentative de putsch électoral : Trop tard, les carottes sont cuites!

Comme on le dit dans les rues d’Abidjan, c’est gâté ! Le camp LMP de Laurent Gbagbo est aux abois après le dernier round de la présidentielle. La preuve, alors même que les résultats ne sont pas encore proclamés, les partisans du président sorti s’adonnent à des actes de brigandage au vu et au su de l’opinion nationale et internationale. Cette honteuse et dangereuse agitation montre clairement que la cause est bel et bien perdue pour les frontistes déguisés en LMP.

Le monde entier a vu, avec stupéfaction et interrogations, Damana Pickass, membre du Comité central de la CEI pour le compte du FPI et activiste de LMP, arracher des documents précieux au porte-parole de la Commission électorale devant les médias nationaux et internationaux. L’image a fait le tour de la planète. Cet acte, qui n’est ni isolé ni fortuit, fait partie des différents épisodes prévus au feuilleton de brigandage électoral dont les stratégies ont été élaborés dans les labo du FPI. Dans les coulisses du Palais présidentiel, il se murmure que l’armée s’est désolidarisée du putsch contre la démocratie. Le contraire aurait été étonnant au regard des déclarations du patron de la grande muette selon lesquelles, les Forces de Défense et de Sécurité ou loyalistes ne sont pas les seules à gérer la sécurité du scrutin. En effet, il faut compter avec l’ONUCI, les Forces Nouvelles et la Licorne. Pour quelle raison donc, Philippe Mangou et Kassaraté, respectivement chef d’Etat-major et commandant supérieur de la gendarmerie, accepteraient-ils de conduire leur pays dans un engrenage dont ils ne peuvent pas prévoir l’issue ? Le vilain geste désespéré de Damana Pickass tient également du fait que le maître autoproclamé de la rue, Charles Blé Goudé, qui a tiré les bonnes leçons des affrontements relatifs aux audiences, en décembre 2007, et conscient de la sanction de l’ONU qui pèse sur lui depuis des années, ne peut plus appeler ‘’ses patriotes’’ à descendre dans les rues. Même s’il le fait, il n’est pas certain que ces jeunes qui portent encore les stigmates des violents heurts de novembre 2004 avec la Licorne, renouent avec cette périlleuse aventure dont les grands bénéficiaires ne sont que les leaders de la galaxie patriotique. Charles Blé Goudé, Dakoury Richard, Serges Kassy, Dibopieu, Thierry Légré, Anoi Castro…ont vu leurs conditions de vie s’embellir vertigineusement au lendemain des grandes mobilisations populistes orchestrées pour sauver le fauteuil de Gbagbo quand d’autres, anonymes, ont été admis, sans effort aucun, à l’ENA, à l’Ecole de police etc. Parvenu au pouvoir par la rue et les armes, Gbagbo vient de perdre dans les urnes. Humainement, c’est la meilleure des choses qui puissent lui arriver vu tous les torts qu’il a causés à la Côte d’Ivoire. La sagesse aurait voulu qu’il accepte tranquillement les résultats comme l’a fait le président Bédié dont le vol des voix a été flagrant au premier tour. Mais comme cette vertu n’existe pas dans ses habitudes, le FPI veut foncer dans le mur. Pour doper et révolter leurs militants et les préparer à l’affrontement, des montages télé tendancieux et grossiers passent en boucle sur la chaine publique nationale. Seulement les victimes de LMP sont exhibées pompeusement depuis mardi nuit. Mais, Gbagbo et ses hommes pensent-ils qu’ils peuvent vraiment s’en sortir en cas d’affrontement avec le RHDP ? La communauté internationale va-t-elle les laisser brigander, à visage découvert, les résultats du scrutin du 28 novembre ? Combien d’Ivoiriens faut-il encore massacrer ou faire massacrer pour se convaincre que la paix est très proche et qu’il faille la renforcer ? Le silence des autres ne signifie en rien faiblesse ou peur. Nul n’a le monopole de la violence. C’est une question de responsabilité et de sens élevé de la paix. Gbagbo doit déjà savoir que son combat pour l’annulation des résultats du Nord est une vaine gesticulation qui ne s’arrêtera qu’au niveau du rêve, car le pouvoir lui a déjà échappé et le processus est irréversible. Alassane a toujours gagné largement dans les Savanes, le Denguélé, le Worodougou et même dans d’autres régions du pays. Maintenant, si c’est la violence qu’il veut, qu’il sache tout simplement que ‘’ce n’est plus maïs, mais c’est coco’’ qui est en face. Même Affi N’guessan qui dit qu’il se battra jusqu’au bout sait que les carottes sont cuites. Juste les derniers soubresauts d’un pouvoir qui a perdu le Nord et qui est en proie à la tourmente.

Mass Domi
massoueudomi@yahoo.fr
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