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Politique Publié le jeudi 2 décembre 2010 | Le Patriote

Korhogo : deuxième tour de l’élection présidentielle ,Voici la part de vérité des Forces nouvelles

Soro Kanigui Mamadou, Délégué général des Forces Nouvelles de Korhogo, a décidé de donner la version des Forces Nouvelles sur le déroulement du vote et l’ensemble des incidents qui ont eu lieu à Korhogo le 28 novembre. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée hier matin à son cabinet. Nous vous proposons de larges extraits de ladite conférence.

De la nécessité de rétablir la vérité
« Contre notre propre gré, à notre corps défendant, nous avons voulu, à travers notre mutisme et notre position de réserve, aider le gouvernement ivoirien. Mais, surtout aider le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et le Premier ministre, Guillaume Soro, Secrétaire général des Forces Nouvelles à concrétiser l’Accord historique signé à Ouagadougou en 2007. Nous pensons qu’en ce moment historique, que chacun et chacune puisse se mettre dans une posture où il participe à l’entrée de la Côte d’Ivoire dans le concert des grandes nations démocratiques. C’est pour cela que je pense que la Commission électorale indépendante, la Primature, les structures d’observation des élections, les structures impartiales devraient être sur la scène. Aucun autre discours ne devrait venir s’interférer. Mais malheureusement, en notre qualité de Délégué général de FN, nous ne pouvons plus nous taire vis-à-vis de certaines manœuvres et de déclarations politiciennes qu’on nous présente à longueur de journée comme de nuit, à la télévision nationale autour de la journée du 28 novembre, jour du deuxième tour de l’élection présidentielle. Des élections qui pour nous, se sont déroulées à Korhogo dans les meilleures conditions possibles. Nous sommes donc surpris des commentaires politiciens faits çà et là. »

Les différents incidents et la part d’action des FN
« C’est précisément autour de 09h, qu’on nous a signalé qu’une polémique a éclaté à Haoussabougou, à l’Ecole franco-arabe. Il s’agissait d’une femme qui est allée voter et on ne sait pour quelle raison, a décollé le sticker au dos du bulletin et qui une fois dehors, a fait croire qu’il y a dans la case réservée au candidat Ouattara du papier plastique qui empêchait le vote de se faire régulièrement. C’est bien évidement une information de nature à semer la colère et la polémique. Dès que nous avons été informés, le Délégué général, Fofana Kolodjo, M. Cissé, le préfet de région et une équipe du président de la CEI régionale se sont rendus sur le terrain. Après investigation, on s’est rendu compte que c’était une manipulation et qu’il n’en était rien. Quand la polémique a commencé, la dame a disparu. Toujours est-il que le vote a continué. C’était le premier cas qui nous a été signalé. Ensuite, à l’EPP Haoussabougou, une autre dame se présente cette fois-ci, avec dans sa sacoche de nombreux billets de banque. Sans se mettre dans les rangs, elle appelle des personnes pour leur proposer pour certains 1000 francs et pour d’autres 2000 francs à la condition que ces personnes votent le candidat Laurent Gbagbo. C’est un cas avéré de corruption qui a suscité le ras-le-bol des populations qui ont pris la dame en chasse. Je précise qu’au moment des faits, aucun élément du CCI, chargé de la sécurité du scrutin n’était sur les lieux. C’est plutôt une équipe de patrouille des FAFN qui a récupéré la dame qui était déjà loin du centre de vote. Elle a été conduite au camp CTK. Dès qu’elle est arrivée, le commandant Fofié m’a appelé et ensemble, nous avons décidé de nous en remettre à la décision de la dame selon qu’elle voulait se rendre au CCI ou à son centre de vote ou encore rejoindre son QG politique car elle avait un mandat LMP. Et c’est ce qu’on a fait.
Le troisième incident est arrivé à l’EPP Soba qui est le plus grand centre de vote de la région des Savanes avec quinze bureaux de vote. A l’EPP Soba, un jeune homme qui devait être délégué LMP est arrivé en retard après le début des opérations à 07h, en présence de son second. A son arrivée, il a présenté son mandat. Aussitôt après, il a fait sortir une liste parallèle d’électeurs et engagé une polémique dans le bureau de vote parce qu’il voulait que la liste en sa possession soit imposée pour les opérations de vote. Cela a suscité la colère des populations. Il a pris la fuite, pourchassé par la population et rattrapé sur l’avenue Tolbert. Je précise que dans ce centre de vote, la représentation du CCI était bien garnie car avec le décret de réquisition des FDS pris par le chef de l’Etat, ceux-ci étaient totalement majoritaires dans les rangs du CCI. Bien que les FDS constituaient l’ossature du CCI déployé à l’EPP Soba, quand on a pris le jeune homme en chasse, aucun FDS n’est allé à son secours. C’est plutôt le commissaire Vassiriki, commissaire de police du CCI à Korhogo, transfuge des FAFN qui va venir à son secours en forçant la foule, appuyé par des éléments FAFN, au prix de sa vie car son véhicule a été saccagé. Il a conduit le jeune homme à son bureau du CCI au commissariat. Le jeune homme lui a demandé de le garder parce qu’il avait peur. Pendant que le jeune homme était au CCI, à sa demande, vers 16h, j’étais avec les ministres Koné Dossongui et Lanciné Gon quand ce dernier a commencé à faire croire à toutes les personnalités qui étaient là qu’un des leurs avait disparu. Je lui ai dit que non seulement le jeune homme n’a pas disparu, mais mieux, il est dans les locaux du CCI au commissariat.
Quand l’incident a été signalé à Soba, j’étais avec le sous-préfet de Korhogo, le commandant Fofié est rapidement venu sur les lieux tout comme des frères de l’ONUCI et dans la rue, on tentait de sensibiliser les populations de rejoindre les votants car les populations étaient fâchées contre nous parce qu’elles estimaient qu’il n’est pas normal qu’on prenne la défense de quelqu’un qui veut les empêcher de voter. Avec le préfet, le commandant Fofié, on a calmé les populations. On présente les faits à la télévision comme si le 28 novembre a été pire que le 19 septembre. Il faut dire qu’on est surpris et dépassé par ce qui se dit à la télé.
Le quatrième incident a encore eu lieu à l’TPP Soba. Vous savez que des sms ont parlé de stylos à l’encre qui s’efface. Un jeune homme qui a fini de voter met son stylo à lui dans l’isoloir et avec des commentaires en sortant, brise le stylo qui était là. Dame Karidja qui était sur les lieux avec un mandat LMP, s’en prend à cet électeur qui est un anonyme pour engager une polémique car selon elle, le jeune impute la crédibilité tendancieuse du stylo au président Gbagbo. Dame Karidja va voter à son tour et en sortant, elle dépose un autre stylo dans l’isoloir et devant la foule brise celui laissé par le jeune. Une attitude que lui reproche une autre dame dans le rang. Dans une attitude belliqueuse, dame Karidja donne rendez-vous à l’autre derrière les bâtiments pour s’expliquer. Une fois la bagarre engagée entre les deux, la foule s’est ruée sur dame Karidja. Le CCI était bel et bien là. Mais, là encore, ce sont des éléments FAFN qui ont pris la dame avant qu’elle ne soit conduite chez Lanciné Gon, selon son vœu. La vie de cette dame n’était vraiment pas en danger. C’est Lanciné Gon qui l’a fait interner à l’hôpital et c’est la LMP qui à notre surprise, a demandé au préfet de procéder à son évacuation médicalisée sur Abidjan. Quand le préfet m’a demandé de l’aider à le faire, je lui ai dit que comme il s’agit d’une vie humaine je vais le faire sinon cela ressemble à une démarche politicienne. Et c’est le soit disant qu’on a vu pleurnicher comme s’il avait vécu la pire des situations, quand tout le monde est parti, c’est lui qui est resté pour assurer la coordination. Il y a un autre lieutenant de Lanciné Gon qu’on a vu à la télé, Issa qui était derrière l’EPP Soba dans son véhicule et qui appelle les gens qui vont voter pour leur partager de l’argent. Les populations l’ont attaqué, il a fui et abandonné son véhicule qui a été incendié par la foule derrière l’école.

La technologie électorale de la LMP
« Malgré les dispositions que la CEI a prises pour le deuxième tour, Lanciné Gon est venu à Korhogo avec une multitude de personnes, civiles comme militaires qui n’avaient pas au départ des ordres de mission. Pour un homme qui se dit aussi responsable qui défend la patrie, quand il a voté à Waraniéné, il a refusé de tremper son doigt dans l’encre indélébile. Les populations ont tout fait. Mais il a refusé et il est parti. A l’école Ouézzin, il voulait faire voter le personnel qui n’est pas un personnel d’astreinte, suscitant des remous dans le centre. Et c’est le commandant Koffi Daniel du CCI qui va lui signer des ordres de mission signés aussi bien pour les militaires que pour les civils dont quelqu’un comme Zondéléhé, le Fédéral FPI de Korhogo et l’équipe qui l’a accompagné. Quand ils ont fini de voter, ils ont refusé de tremper les doigts dans l’encre indélébile. Nous avons été informés et j’ai appelé Lanciné Gon pour lui dire d’arrêter. Partout où les populations refusaient qu’il entre avec tout son groupe dans les bureaux de vote il disait : je vais faire annuler le vote de Korhogo. C’était devenu son langage. »
« Tout le monde sait qu’il y a eu trois à six morts dans les zones forestières. Le gouvernement a officiellement annoncé trois morts et Affi N’Guessan en a annoncé six. On ne montre pas la gravité de ces évènements aux Ivoiriens et on confisque la RTI pour prendre le peuple ivoirien en otage pendant une heure trente au cours du journal pour montrer des blessés avec des sparadraps. Quelqu’un qui a perdu sa chevelure et un autre qui a perdu sa vie. Soyons sérieux. Cela veut dire à l’analyse que dans ce pays, les cheveux de certains valent mieux que la vie d’autres.

Au jour le jour
Deux responsables de campagne d’ADO menacés à Divo
Les exactions se poursuivent contre les responsables de la campagne du candidat du RHDP dans le sud. Hier, M. Diané Mamadou, Directeur local de campagne d’Alassane Ouattara à Heremankono, une localité située à quelques kilomètres de Divo, et deux de ses collaborateurs, Diarrassouba Mamadou et Coulibaly Mamadou, ont été convoqués par le commandant Séka de la CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité), de Divo. « Il nous a appelés et nous a demandé de nous rendre là-bas à 16h (ndlr, hier) sans donner le motif de cette convocation », a confié M. Diané, joint au téléphone. Selon des indiscrétions, ces trois hommes sont « recherchés » par le commandant Séka, suite à une dénonciation, on l’imagine déjà, calomnieuse d’Agbo Honoré, un militant de LMP.

Les Etats-Unis trouvent anormal le temps mis par la Commission Electorale pour annoncer les résultats provisoires du deuxième tour de l'élection présidentielle. Le porte-parole du département d'Etat a enfoncé le clou hier en fin de soirée en dénonçant diverses obstructions au processus électoral. “Il est inacceptable que quelque parti que ce soit, se livre à un détournement des élections", a-t-il indiqué avant de poursuivre. Les Etats-Unis exigent la publication des résultats dans les brefs délais selon la volonté du peuple. Philip Crowley poursuit que son pays se tiendra aux côtés du peuple ivoirien afin de le soutenir dans sa quête de la démocratie.

L'ancien Premier ministre Haïtien, Gérard Latortue, chef de délégation de la Mission de la Francophonie pour l'Observation des Elections s'est interrogé hier sur les motivations de la CEI. Pour lui, il y a forcément des ordres en haut qui empêchent la publication des résultats. Il insiste pour s'interroger si ceux qui empêchent la publication des résultats ne visent pas autre chose qui pourrait être par exemple de court-circuiter la Commission électorale et passer le dossier au Conseil constitutionnel. Bien avant lui, le Secrétaire général des Nations Unis, Ban Ki Moun, dans une déclaration a insisté pour appeler toutes les parties à permettre à la Commission Electorale d'achever les travaux sans entrave afin d'assurer l'intégrité des résultats de l'élection.

l Manœuvres suspectes
Laurent Gbagbo qui s'est amuré dans un silence inexplicable plongeant le pays dans l'incertitude totale est à la manœuvre. Hier, il a convoqué l'ensemble de la hiérarchie militaire. Ordre du jour : la situation sociopolitique du pays. Plusieurs sources militaires indiquent que Laurent Gbagbo manigance pour envisager une issue militaire à la crise politique qu'il a créée. Alors vigilance !
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