Accusation de fraude dans les zones CNO : Les mauvais arguments du LMP

Qui l’eut cru ! Laurent Gbagbo refuse d’accepter le verdict des urnes. Lui qui depuis 10 ans, n’a cessé de dire à qui voulait l’entendre : « Je suis un fils des élections », ou encore « je suis un enfant de la démocratie » ! Et pourtant, la première élection démocratique et ouverte du pays vient de montrer à la face du monde entier que le candidat LMP est tout sauf « un enfant des élections ». En effet, alors que les résultats du second tour de l’élection présidentielle l’ont donné perdant face à son adversaire, le Dr Alassane Dramane Ouattara (ADO), candidat du RHDP, il refuse d’accepter le verdict des urnes. Lui et son clan demandent l’annulation du vote au nord et au centre du pays, au motif que le scrutin dans cette partie du pays n’a pas été démocratique. La Majorité Présidentielle dénonce les scores réalisés par son adversaire. Un argument qui ne tient pas du tout la route pour tous les observateurs du premier tour de l’élection premier, eu égard aux scores réalisés par ADO dans ces régions. En effet, dans la région du Denguelé, alors que Alassane Ouattara se taille la part du lion avec un score de 93, 42%, Laurent Gbagbo n’obtient que 2, 56. Dans la région des savanes, ADO caracole en tête avec 85,90 % contre 6,50% pour le président sortant. Dans la vallée du Bandama, il obtient un score de 49,85% contre 9,41% pour son adversaire. Et dans la région du Worodogou, avec 87,13%, il ne laisse aucune chance au candidat LMP qui ne s’en sort qu’avec 6,94%.
Aucun de ces résultats n’a été contesté par LMP. Bien au contraire, cette formation a félicité la CEI pour le bon déroulement des élections sur l’ensemble du territoire national. D’où vient alors cette subite contestation des votes dans ces régions au second tour ? De plus, avec de tels scores réalisés par Alassane Ouattara, qu’espérait Laurent Gbagbo au second tour ? En bon « enfant des élections », il devrait savoir que son adversaire allait non seulement consolider ses scores, mais qu’il allait les améliorer, car bénéficiant du report des voix de ses alliés du RHDP. A savoir Henri Konan Bédié, Albert Mabri Toikeusse, Anaky Kobenan et Gnamien Konan. Le candidat LMP savait très bien qu’avec l’alliance des Houphouétistes, il n’avait aucune chance de réaliser des scores honorables au nord et dans la vallée du Bandama. Cet argument est donc un faux fuyant pour Gbagbo et son clan.
En plus de l’implacable réalité du terrain, il faut noter que de nombreux Ivoiriens ont été déçus de la campagne du candidat LMP et de son face à face avec le candidat RHDP. En effet, au lieu de proposer un programme de gouvernement crédible aux Ivoiriens, il a passé son temps à dénigrer son adversaire. Mais, dans le cadre du débat télévisé organisé par la RTI, non seulement Laurent Gbagbo a été incapable d’apporter la moindre preuve des accusations qu’il proférait à l’encontre d’ADO, il a été d’accord avec l’ensemble des propositions faites par ce lui-ci pour la bonne gouvernance du pays. Toute chose qui a dérouté certains de ses partisans. Ces derniers ont soit voté pour le candidat RHDP, soit se sont abstenus.
Enfin, il faut dire que l’argument du taux de participation en baisse avancé par LMP traduit toute la mauvaise foi de cette formation. Ce taux estimé par la CEI à 70% est jugé élevé et a été salué par la communauté internationale. Quand elles obtiennent un taux de 55%, certaines grandes démocraties se félicitent d’une forte participation de leur population.
A l’analyse donc, rien ne peut justifier le comportement de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, sauf qu’il est un mauvais perdant. Et c’est dommage pour quelqu’un qui s’est présenté comme le chantre de la démocratie.
Dao Maïmouna