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Politique Publié le jeudi 2 décembre 2010 | Nord-Sud

Bras de fer autour des résultats : Abidjan vers l’isolement diplomatique

Le bras de fer autour des résultats pourrait conduire la Côte d’Ivoire dans une impasse diplomatique, qui rappelle les longues années de traversée du désert, depuis 1999.

Pas de proclamation des résultats de la présidentielle de dimanche, hier, à 11 heures. Pas plus qu’il n’y en a eu la veille, à 10 puis 18 heures. A moins d’une issue heureuse avant minuit, le processus électoral est véritablement bloqué. Et, le Conseil constitutionnel de Paul Yao N’Dré devrait s’inviter dans la danse, après l’échéance légale de 72 heures. La guerre des nerfs ne fait pas que du tort à la population, terrée chez elle depuis le jour du vote. Le pays s’achemine dangereusement vers un repli diplomatique.
Il est vrai que la Côte d’Ivoire avait agréablement surpris le monde avec un premier tour apaisé, et surtout historique par son taux de participation de 83%. Puis, il y a eu cet inédit face-à-face télévisé, de l’entre-deux-tours, entre les deux finalistes, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Mais, l’idylle naissante risque de tourner court. Car, même si les résultats provisoires sont rejetés par La majorité présidentielle, ils ont été, d’une certaine manière, validés par les observateurs les plus en vue, même si c’est avec beaucoup de réserves. Ainsi, la mission d’observation de l’Union Européenne (UE) soutient que les irrégularités n’étaient « pas de nature à changer les résultats». Celle de l’Union Africaine (UA) est « globalement » satisfaite. Pour l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le scrutin s’est «généralement» bien passé. Le Centre Carter se félicite de la « transparence dans la majorité des cas observés». Quand la Cedeao note « le climat généralement apaisé » des opérations de vote. Cette série de notes plus ou moins acceptable fait suite à l’appréciation du patron de l’Onuci qui qualifie le scrutin de « généralement démocratique». Certes, l’on peut s’interroger sur la valeur du verdict des observateurs, basé sur une partie infime des quelques 20.000 bureaux de vote. L’échantillon est-il représentatif de l’ensemble des bureaux disséminés sur le territoire national ? N’empêche que leurs conclusions trahissent, d’une manière ou d’une autre, l’opinion de la communauté internationale.
C’est dans cette logique qu’il faut analyser l’appel de Washington et de Paris à une publication rapide des résultats. De même, le ballet diplomatique (Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne) hier, au siège de la Commission électorale indépendante(Cei) démontre un soutien international aux résultats actuels détenus par la Cei.
Au fur et à mesure que le pays s’éloigne donc desdits résultats, il s’approche dangereusement de l’isolement diplomatique dans lequel l’avait plongé le coup d’Etat de 1999 et les mauvaises élections présidentielles de 2000. Ce retour au purgatoire diplomatique international présente des risques. En premier, il convient de noter que la Côte d’Ivoire attend beaucoup de l’initiative d’annulation de la dette (Ppte) dont elle a atteint le point de décision. Et, la tenue d’élections transparentes et démocratiques était une des conditions pour accéder au dernier stade et donc à l’ouverture des vannes.
Le retour au purgatoire diplomatique équivaudrait donc, pour les Ivoiriens, à une nouvelle période de souffrances.

Kesy B. Jacob
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