L’an 2010 et le jeudi 25 novembre, une délégation de 5 (cinq) observateurs de l’Ong Cadre des émissaires pour la promotion des Elections crédibles en Afrique (Cepeca), membre de la Coordination de la mission internationale des Observateurs de la société civile africaine (Comisca), s’est rendue dans les localités de Korhogo et Sinématiali pour suivre de bout en bout les opérations électorales. A la suite de ces observations les constats suivants ont été faits :
Arrivés à Korhogo le 26 novembre 2010 aux environs de 22 heures, nous avons été marqués à l’entrée de la ville par les affiches de campagne du Candidat Lmp qui quand elles ne sont pas déchirées sont barbouillées.
Le samedi 27 novembre, la veille du scrutin, notre équipe a sillonné la ville et a pu constater une forte présence des éléments des Forces armées des forces nouvelles à tous les carrefours. Les éléments du Centre de commandement intégré (Cci) se font discrets.
A midi, au cours de notre déjeuner dans un restaurant « Chez Hortense », un jeune vêtu d’un pantalon militaire remarquant que nous sommes des observateurs à commencé à lancer à haute voix: «Ici, c’est notre territoire et quiconque tentera de s’opposer à nos consignes en aura pour son compte. A Korhogo, nous sommes tous des rebelles et notre candidat est Alassane Dramane Ouattara. Il n’y aura pas de troisième tour, c’est Ouattara ou rien ».
Après le déjeuner, dans une station-service pour prendre du carburant, nous avons rencontré les observateurs du centre Carter avec qui nous avons eu quelques échanges fraternels. C’est dans cette station-service qu’une femme s’est approchée de nous. Elle s’est présentée à nous comme Madame Traoré Fatoumata, militante du candidat Lmp. Elle nous a discrètement confié que Monsieur Fofié, le commandant de zone des Forces armées des forces nouvelles, a fait convoyer des Burkinabè pour prendre part au vote. Elle soutient que ces étrangers chaque soir sont restaurés dans le maquis du Commandant de zone. Le soir pour vérifier l’information, nous nous sommes rendus au maquis Biato qui est effectivement celui de Monsieur Foflé. Nous avons rencontré sur les lieux, un jeune Burkinabé du nom de Karim. Après quelques échanges amicaux, il nous a confié qu’il a voté au premier tour, mais il ne sait pas encore s’il votera au second tour parce que la carte d’électeur lui a été retirée après le vote. Mais si on lui donne encore la carte, il votera. Il nous apprend qu’effectivement, il y a des jeunes qui sont venus du Burkina pour prendre part au vote, mais «ils ont tous les papiers».
Le dimanche 28 novembre, déjà à 7 heures, notre équipe était dans quelques bureaux de vote. Le premier centre de vote que nous avons visité était l’Epp Soba. La population était présente et calme. Tout le matériel était en place. Les agents électoraux et les représentants des candidats étaient aussi présents. Mais les bureaux de vote n’ont pu s’ouvrir qu’à 07h30 min pour la plupart.
Autre destination, Epp Nianlo Bamba. Sur place, nous avons rencontré le vice-président de la Cei de Korhogo Commune 1, Monsieur Traoré Soulemane qui nous a informés qu’il y a cinq urnes scellées qui sont en surnombre. Il a appelé l’administrateur de la Cei locale pour en savoir davantage, celui-ci lui répond: «quand on se verra, je t’expliquerai mieux».
Vers 10 heures, un militant Lmp répondant selon la foule au nom de Monsieur Soro est pris à partie par celle-ci. Il subissait sous nos yeux de violentes bastonnades. Les jeunes du Rhdp criaient leur envie de le tuer. Les éléments du Centre de commandement intégré présents sur les lieux ne disposant d’aucune arme n’ont pu empêcher la foule de le battre à sang. Il n’a eu la vie sauve que grâce à des éléments des forces impartiales qui sont venus l’extraire. Il aurait été surpris avec un spécimen de bulletin de vote.
Après quelques tours de la ville, nous sommes revenus à l’Epp Soba, où la tension est toujours très vive. Là, un monsieur répondant au nom de Issa Koné de La majorité présidentielle faisait les frais des jeunes du Rhdp surchauffés. Ils l’accusent de corrompre les votants. Ce dernier qui n a eu la vie sauve qu’à l’intervention des forces impartiales nous a confié plus tard qu’il était dans les bureaux de vote pour remettre aux représentants du candidat Gbagbo leur perdièmes. Pendant ce temps, la foule criait: «nous allons finir avec tous ceux qui votent Gbagbo»
Vers 13 heures, direction Sinématiali.
Dans le village de Nakoubelikaha, le président du bureau de vote a refusé que les représentants de Lmp prennent par aux opérations. Il les a fait remplacer par ses propres éléments.
A Sine-Centre, nous avons remarqué la présence de trois représentants du Rhdp dans chaque bureau de vote contre une absence totale de représentants du candidat Gbagbo.
A notre arrivée au lycée Sine-Sogefiha, la population s’opposait au vote d’un groupe de Burkinabé. Un élément des Forces armées des forces nouvelles est intervenu pour intimer l’ordre à la population de les laisser voter.
Dans le village de Pegekaha, la population a voté dans le calme sous l’œil vigilant des éléments du Centre de commandement intégré.
A notre retour à Korhogo, nous avons assisté à beaucoup de scènes de violence.
A l’Epp Soba, une dame du nom de Traoré Kadidiatou, proche de La majorité présidentielle, à été violemment bastonnée à sang. La population raconte qu’elle a été surprise en train de distribuer de l’argent pour corrompre la population à voter pour Gbagbo. On apprendra plus tard qu’elle a été conduite à l’état-major des Forces nouvelles.
Toujours à l’Epp Soba, des jeunes ont incendié une voiture de type 4x4 qu’ils disent appartenir au Directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo Monsieur Laciné Gon. Arrivé au domicile de Monsieur Gon, nous avons rencontré des agents de sécurité vêtus d’habits traditionnels qui nous informent qu’il a été conduit à l’état-major des Forces nouvelles.
Dans presque tous les centres que nous avons visités, nous avons constaté que les personnes de troisième âge se faisaient toujours accompagner par quelqu’un qui vote à leur place. Un jeune accompagnateur nous fait comprendre que les vieux et les vieilles ne savent pas voter, donc ils sont chargés de les aider.
Un représentant de Lmp nous a interpellés sur un fait. Une consigne ferme a été donnée aux présidents des bureaux de vote de coller les sticker au dos de la photo du candidat Alassane Ouattara. Pendant le vote, nous avons surpris des jeunes qui instruisaient les votants à identifier le candidat Alassane par la position du sticker.
A 17h, à l’heure du dépouillement, nous avons sillonné plusieurs centres. Dans presque tous les centres, les représentants du candidat Lmp n’étaient plus présents. On nous informe qu’ils sont partis d’eux-même. Cependant, le dépouillement est principalement effectué par des militaires des Forces armées des forces nouvelles.
Cette situation est aggravée par des coupures d’électricité. Pendant ces coupures, nous avons remarqué des hommes en arme partir avec des urnes.
D’une manière générale, notre mission d’observation a fait les constats suivants :
Les militants et représentants du candidat Laurent Gbagbo ont été empêchés de voter librement et de suivre les opérations de vote;
Des urnes ont été emportées par des éléments des Forces nouvelles pour une destination inconnue,
Des militants du candidat Laurent Gbagbo ont été molestés et séquestrés,
Il y a eu des bourrages d’urne à grande échelle,
Atteinte grave aux droits de la personne humaine,
Des consignes de vote en faveur du candidat du Rhdp ont été données par certains agents des bureaux de vote,
Des agressions verbales et physiques ont été perpétrées sur des militants de La majorité présidentielle.
Au regard de tout ce qui précède, la liberté et la transparence du scrutin dans ces zones sont fortement mises en cause; par conséquent, le Cepeca constate que la crédibilité du scrutin dans la Région des Savanes et plus précisément à Korhogo est fortement entachée.
Fait à Korhogo, le 29 novembre 2010
Arrivés à Korhogo le 26 novembre 2010 aux environs de 22 heures, nous avons été marqués à l’entrée de la ville par les affiches de campagne du Candidat Lmp qui quand elles ne sont pas déchirées sont barbouillées.
Le samedi 27 novembre, la veille du scrutin, notre équipe a sillonné la ville et a pu constater une forte présence des éléments des Forces armées des forces nouvelles à tous les carrefours. Les éléments du Centre de commandement intégré (Cci) se font discrets.
A midi, au cours de notre déjeuner dans un restaurant « Chez Hortense », un jeune vêtu d’un pantalon militaire remarquant que nous sommes des observateurs à commencé à lancer à haute voix: «Ici, c’est notre territoire et quiconque tentera de s’opposer à nos consignes en aura pour son compte. A Korhogo, nous sommes tous des rebelles et notre candidat est Alassane Dramane Ouattara. Il n’y aura pas de troisième tour, c’est Ouattara ou rien ».
Après le déjeuner, dans une station-service pour prendre du carburant, nous avons rencontré les observateurs du centre Carter avec qui nous avons eu quelques échanges fraternels. C’est dans cette station-service qu’une femme s’est approchée de nous. Elle s’est présentée à nous comme Madame Traoré Fatoumata, militante du candidat Lmp. Elle nous a discrètement confié que Monsieur Fofié, le commandant de zone des Forces armées des forces nouvelles, a fait convoyer des Burkinabè pour prendre part au vote. Elle soutient que ces étrangers chaque soir sont restaurés dans le maquis du Commandant de zone. Le soir pour vérifier l’information, nous nous sommes rendus au maquis Biato qui est effectivement celui de Monsieur Foflé. Nous avons rencontré sur les lieux, un jeune Burkinabé du nom de Karim. Après quelques échanges amicaux, il nous a confié qu’il a voté au premier tour, mais il ne sait pas encore s’il votera au second tour parce que la carte d’électeur lui a été retirée après le vote. Mais si on lui donne encore la carte, il votera. Il nous apprend qu’effectivement, il y a des jeunes qui sont venus du Burkina pour prendre part au vote, mais «ils ont tous les papiers».
Le dimanche 28 novembre, déjà à 7 heures, notre équipe était dans quelques bureaux de vote. Le premier centre de vote que nous avons visité était l’Epp Soba. La population était présente et calme. Tout le matériel était en place. Les agents électoraux et les représentants des candidats étaient aussi présents. Mais les bureaux de vote n’ont pu s’ouvrir qu’à 07h30 min pour la plupart.
Autre destination, Epp Nianlo Bamba. Sur place, nous avons rencontré le vice-président de la Cei de Korhogo Commune 1, Monsieur Traoré Soulemane qui nous a informés qu’il y a cinq urnes scellées qui sont en surnombre. Il a appelé l’administrateur de la Cei locale pour en savoir davantage, celui-ci lui répond: «quand on se verra, je t’expliquerai mieux».
Vers 10 heures, un militant Lmp répondant selon la foule au nom de Monsieur Soro est pris à partie par celle-ci. Il subissait sous nos yeux de violentes bastonnades. Les jeunes du Rhdp criaient leur envie de le tuer. Les éléments du Centre de commandement intégré présents sur les lieux ne disposant d’aucune arme n’ont pu empêcher la foule de le battre à sang. Il n’a eu la vie sauve que grâce à des éléments des forces impartiales qui sont venus l’extraire. Il aurait été surpris avec un spécimen de bulletin de vote.
Après quelques tours de la ville, nous sommes revenus à l’Epp Soba, où la tension est toujours très vive. Là, un monsieur répondant au nom de Issa Koné de La majorité présidentielle faisait les frais des jeunes du Rhdp surchauffés. Ils l’accusent de corrompre les votants. Ce dernier qui n a eu la vie sauve qu’à l’intervention des forces impartiales nous a confié plus tard qu’il était dans les bureaux de vote pour remettre aux représentants du candidat Gbagbo leur perdièmes. Pendant ce temps, la foule criait: «nous allons finir avec tous ceux qui votent Gbagbo»
Vers 13 heures, direction Sinématiali.
Dans le village de Nakoubelikaha, le président du bureau de vote a refusé que les représentants de Lmp prennent par aux opérations. Il les a fait remplacer par ses propres éléments.
A Sine-Centre, nous avons remarqué la présence de trois représentants du Rhdp dans chaque bureau de vote contre une absence totale de représentants du candidat Gbagbo.
A notre arrivée au lycée Sine-Sogefiha, la population s’opposait au vote d’un groupe de Burkinabé. Un élément des Forces armées des forces nouvelles est intervenu pour intimer l’ordre à la population de les laisser voter.
Dans le village de Pegekaha, la population a voté dans le calme sous l’œil vigilant des éléments du Centre de commandement intégré.
A notre retour à Korhogo, nous avons assisté à beaucoup de scènes de violence.
A l’Epp Soba, une dame du nom de Traoré Kadidiatou, proche de La majorité présidentielle, à été violemment bastonnée à sang. La population raconte qu’elle a été surprise en train de distribuer de l’argent pour corrompre la population à voter pour Gbagbo. On apprendra plus tard qu’elle a été conduite à l’état-major des Forces nouvelles.
Toujours à l’Epp Soba, des jeunes ont incendié une voiture de type 4x4 qu’ils disent appartenir au Directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo Monsieur Laciné Gon. Arrivé au domicile de Monsieur Gon, nous avons rencontré des agents de sécurité vêtus d’habits traditionnels qui nous informent qu’il a été conduit à l’état-major des Forces nouvelles.
Dans presque tous les centres que nous avons visités, nous avons constaté que les personnes de troisième âge se faisaient toujours accompagner par quelqu’un qui vote à leur place. Un jeune accompagnateur nous fait comprendre que les vieux et les vieilles ne savent pas voter, donc ils sont chargés de les aider.
Un représentant de Lmp nous a interpellés sur un fait. Une consigne ferme a été donnée aux présidents des bureaux de vote de coller les sticker au dos de la photo du candidat Alassane Ouattara. Pendant le vote, nous avons surpris des jeunes qui instruisaient les votants à identifier le candidat Alassane par la position du sticker.
A 17h, à l’heure du dépouillement, nous avons sillonné plusieurs centres. Dans presque tous les centres, les représentants du candidat Lmp n’étaient plus présents. On nous informe qu’ils sont partis d’eux-même. Cependant, le dépouillement est principalement effectué par des militaires des Forces armées des forces nouvelles.
Cette situation est aggravée par des coupures d’électricité. Pendant ces coupures, nous avons remarqué des hommes en arme partir avec des urnes.
D’une manière générale, notre mission d’observation a fait les constats suivants :
Les militants et représentants du candidat Laurent Gbagbo ont été empêchés de voter librement et de suivre les opérations de vote;
Des urnes ont été emportées par des éléments des Forces nouvelles pour une destination inconnue,
Des militants du candidat Laurent Gbagbo ont été molestés et séquestrés,
Il y a eu des bourrages d’urne à grande échelle,
Atteinte grave aux droits de la personne humaine,
Des consignes de vote en faveur du candidat du Rhdp ont été données par certains agents des bureaux de vote,
Des agressions verbales et physiques ont été perpétrées sur des militants de La majorité présidentielle.
Au regard de tout ce qui précède, la liberté et la transparence du scrutin dans ces zones sont fortement mises en cause; par conséquent, le Cepeca constate que la crédibilité du scrutin dans la Région des Savanes et plus précisément à Korhogo est fortement entachée.
Fait à Korhogo, le 29 novembre 2010