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Politique Publié le jeudi 2 décembre 2010 | AFP

A Abidjan, des pro-Ouattara accusent l`armée d`avoir "tiré sans contrôle"

© AFP
Présidentielle 2010 : Attaque au siège du RDR à Yopougon-Wassakara
ABIDJAN - Jambes criblées de balles, blessures à la tête: sur leurs lits d`hôpital à Abidjan, des militants d`Alassane Ouattara, candidat à la présidentielle ivoirienne contre Laurent Gbagbo, accusaient jeudi l`armée d`avoir "tiré" sur eux "sans contrôle" en investissant un de leurs QG dans la nuit.

"Quand des gendarmes sont arrivés, ils ont d`abord encerclé notre siège,
puis ils ont commencé à tirer sans contrôle" sur une cinquantaine de militants
du Rassemblement des républicains (RDR, le parti de M. Ouattara), situé dans
la commune populaire de Yopougon, raconte à l`AFP Amidou Traoré.

Avec un large bandage sur la cuisse droite et un gros coton scotché sur la
tête, il affirme que huit d`entre eux, rassemblés cette nuit-là pour attendre
- en vain - la proclamation des résultats du second tour de scrutin du 28
novembre, ont succombé aux tirs des "corps habillés", comme les Ivoiriens
désignent les forces de l`ordre.

Ce bilan a été confirmé par une source policière et un responsable local du
RDR. Mais l`armée a évoqué quatre tués, expliquant avoir "riposté" à des tirs
lors d`une patrouille dans cette commune, fief du président Laurent Gbagbo,
l`autre finaliste de l`élection.

"Ils m`ont tiré dans le pied et m`ont assommé avec la crosse de leur
Kalachnikov", explique Amidou, 35 ans, admis dans cet hôpital public avec une
quinzaine de blessés.

Son voisin Abdoulaye Bamba, 38 ans, ne tient pas en place dans son lit
alors que le sang continue de couler malgré le bandage. Il dit avoir reçu "une
balle dans la cuisse".

"Trop de douleur!", se plaint-il d`une voix presque inaudible.

Sur le balcon, un autre blessé, Adama Koné, 28 ans, raconte que le groupe
de militants avait été "alerté par un éclaireur" - expressément posté sur un
immeuble qui jouxte le bâtiment - de l`arrivée de gendarmes en patrouille.

"Dès leur arrivée, ils ont commencé à tirer dans tous les sens", dit-il,
assis à même le sol, le torse nu. Il se plaint seulement de "douleurs dans les
os" à cause des coups reçus.

Selon Adama Koné, les gendarmes leur reprochaient d`avoir ouvert le feu sur
eux. "On n`était pas armés", assure le jeune homme, qui précise que le groupe
bavardait en prenant le thé.

Plus d`une centaine de jeunes surexcités s`étaient massés jeudi dans la
matinée devant l`entrée principale du QG du RDR à Yopougon, pour voir le sol
maculé de sang et les impacts de balles sur les murs.

D`après un rescapé, les forces de l`ordre ont demandé, après avoir pénétré
dans l`enceinte du bâtiment: "où sont les machettes?"

"Ils ont fouillé tous les coins et ils n`ont trouvé que deux machettes
qu`on n`utilisait plus", rapporte ce témoin, qui se présente sous le nom
d`"Ablo" pour des raisons de sécurité.

Signe de la tension régnant dans cet immense quartier, le siège local du
parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), situé à 300 mètres de
celui du RDR, a été l`objet d`une attaque très tôt jeudi. Elle a fait "deux
blessés" selon un responsable FPI, alors que l`hypothèse de représailles
circulait parmi les riverains.

Mais ailleurs la ville restait calme, pendant que les Ivoiriens attendaient
toujours le nom du vainqueur d`une élection historique, censée mettre fin à
dix années de crise militaro-politique.

Les véhicules sur les grands axes étaient rares et le quartier du Plateau
(administration et affaires) étaient très rares.
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