Cher frère (c'est comme cela qu'on s'est toujours appelé mutuellement, sauf si tu ne veux plus qu'il en soit ainsi), te souviens-tu, je t'avais adressé une première lettre au mois de juillet 2008, via la presse, dans le but de prendre à témoin l'opinion et me donner toutes les chances afin que ma missive fraternelle arrive à bon port; car il fallait compter avec ''les coupeurs de route'' et ''les braqueurs de courriers'' qui auraient empêché que mes propos te parviennent par la voie ordinaire. Une fois encore, j'opte pour la même démarche. Bref, allons à l'essentiel, comme nous le recommande notre métier.
Lorsque sur les antennes de radios étrangères dont RFI, j'ai appris que le studio mobile de la RTI installé dans les locaux de la Commission Electorale Indépendante -CEI- avait été démonté par les agents en mission officielle, et que de surcroît, les forces de l'ordre ont demandé aux journalistes de quitter les lieux manu militari, sans que ces confrères ne sachent pourquoi, je me suis posé des questions sur le bien-fondé d'un tel acte; qui a intérêt qu'il en soit ainsi ? un fait de triste mémoire qui est déjà consigné dans les anales de l'histoire de la jeune démocratie ivoirienne.
Mais je n'ai pas eu besoin de chercher loin pour tenter de comprendre à travers une analyse à froid de la situation.
Ayant passé une dizaine d'années de ma vie professionnelle a la RTI (Canal 2 et TV2), j'ai compris que les ordres sont venus de la hiérarchie (pour parler comme les militaires); si à priori la hiérarchie n'est autre que ta propre personne en ta qualité de Directeur Général de la RTI, en revanche, je reste aussi convaincu que pour te dédouaner, tu n'hésiteras pas à dire un jour, que tu as reçu les ordres ''de la haut''.
Mais en attendant qu'on arrive à identifier la source exacte des ordres qui ont fait injonction aux agents de la RTI de plier bagage au siège de la CEI, le mardi dernier aux environs 10 H, (alors que la presse nationale et internationale y avaient été conviées pour la proclamation des résultats partiels du 2 è tour de la présidentielle 2010), pour l'heure, je voudrais, cher frère, te poser une série de questions que je mets pour le moment sur le compte de la rumeur; puis que sans preuve notre code de déontologie nous commande la prudence et l'usage du conditionnel, je vais m'en tenir strictement.
Alors cher frère, est-ce vrai que Gbabgo Laurent t'aurait permis de quitter ton logement de Yopougon où tu as habité des décennies, pour t'offrir une résidence digne de ton rang de Directeur Général de la RTI dans la commune de Cocody ?
Par ailleurs, est ce vrai que le même supposé bienfaiteur t'aurait offert 100 000 000 (cent millions)de francs CFA et Deux Véhicules de type 4X4 ?
Avant la rédaction de la présente lettre ouverte, je me suis confié à un ami pour avis. De notre entrevue, mon ami m'a tenu ce langage: ''Soumahoro, s' il est avéré que Brou Amessan a reçu 100 millions de francs CFA et deux véhicules de type 4X4 de Laurent Gbagbo, alors je comprends tout le zèle qu'il ne parvient pas à cacher à la tête de la RTI ; pour quelqu'un qui du simple statut d'agent,habitant une modeste demeure à Yopougon, se retrouve subitement à la tête d'une structure aussi importante que la RTI, alors qu'il s'y attendait le moins, je comprends à présent pourquoi il est devenu un obligé et un suiveur aveuglé de son bienfaiteur.'' Mais l'ami s'est empressé de préciser que tous les biens insoupçonnés et inattendus obtenus pour service rendu (ou à rendre), ne peuvent justifier les dérapages de la RTI. Mon ami estime que tu en fais un peu trop pour faire plaisir à ton ''Demi Dieu''. Tiens, il n'hésitera pas à dire un jour à ton sujet : '' Quand on t'envoie, il faut s'avoir t'envoyer''.
Pour ma part, je vais plus insister sur les arguments professionnels; cher frère entre nous, as-tu réalisé pour le compte de la RTI un sondage (puisque c'est la mode) ou, comme il est recommandé, as-tu fais réaliser un audimat pour mesurer l'audience des supports dont tu as la charge (la Première, TV2, Radio CI, Fréquence 2). Si tu as vraiment fait une étude d'audience (ce qui n'est pas évident), tu as dû te rendre compte que n'eût été la période électorale (1er et 2é tour), égalité de temps d'antenne oblige, presque personne ne regarde les émissions de la RTI (surtout celles de ''la première''). Il y a un véritable divorce entre les téléspectateurs et leur télévision. C'est une triste réalité que j'évoque sans triomphe ni gloire; je regrette que cette maison commune que j'ai servie avec ardeur à un moment de ma carrière, soit devenue non plus une lucarne mais une latrine à programmes insipides par la faute d'une minorité agitée au détriment d'une majorité silencieuse composée de confrères et de consoeurs compétents, dont le savoir-faire est mise en berne. La leçon ''Africa 24'', (abondamment félicitée par des confrères nationaux et les politiques ivoiriens), mérite méditation.
Pour la petite histoire, un confrère en service à la RTI (je tais volontiers son nom, pour des raisons évidentes) s'est retrouvé dans ''un rang'' en vue de bénéficier des services de Canal Sat Horizons (Chaîne câblée). Et selon ses propres dires, il a fait le constat suivant: au lieu que le public se préoccupe de la rapidité du service attendu, au contraire, tous les regards étaient rivés sur sa personne; et une ''voix'' de s'écrier: ''lui aussi, journaliste de la RTI se bat pour avoir un décodeur de Canal Sat Horizons? De toutes les façons, il sait qu'on ne regarde plus sa télévision !'' Sans commentaire !
Cher frère, tu conviens avec moi, que l'amitié ou la fraternité se nourrit de vérité; et l'un de tes agents va même plus loin, il prend plaisir à rappeler souvent un dicton ''Agni'' (groupe ethnique à l'Est de la Côte d'ivoire) qui dit: ''lorsque la vérité se trouve dans les parties intimes de votre mère et que vous prenez votre verge pour aller la chercher, cela ne s'aurait être qualifié d'acte incestueux''. ''Le Vieux'' (Houphouët Boigny) a si bien dit: '' la vérité est belle, lorsqu'elle est nue''.
Alors tout en m'excusant auprès des lecteurs pour avoir rappelé le dicton Agni ( si choquant à priori), je voudrais te dire, et tu le sais très bien, que la Télévision (made in Brou Amessan) a vraiment sombré ces dernières années.
Pour finir, au moment où je suis convaincu que tu es en train de faire tes bagages pour ''le gazon de l'espace RFK'' (pour emprunter l'expression à un aîné), je voudrais te dire cher frère, que tu n'as pas bien veillé sur l'héritage que qui t'a été octroyé pour une cause inavouée.
Une cause inavouée sur laquelle tu viens de lever toute la voile obscure. L'attitude de la RTI dans le feuilleton '' proclamation des résultats provisoires du 2 è tour de la présidentielle 2010'', est inacceptable. Ce service public qui bénéficie du financement de toute la population à travers la redevance demeurée opaque à ce jour, ne peut prendre fait et cause pour un candidat au détriment de l'autre à un moment aussi sensible que celui que vit actuellement la Côte d'ivoire. La diffusion unilatérale et démesurée de la conférence de presse anachronique du sieur Affi N'Guessan sur une prétendue fraude dans les zones CNO, sans que “la Première'' songe à équilibrer l'information en donnant la parole à l'autre partie, est un témoignage honteux de ce hold-up ''anti'' et extraprofessionnel. Non, non et non, cher frère !L'un des actes que ton successeur devra rapidement poser à la tête de la RTI, c'est de réconcilier les Ivoiriens avec leur télévision et à un degré moindre avec la radiodiffusion.
Cher frère, tu as certes démérité, mais un frère reste un frère. Puisse Dieu veiller sur la suite de ta carrière si compromise. Hélas ! Confraternellement.
Soumahoro Alfa Yaya,
Journaliste Producteur TV,
Consultant Formateur en Communication.
E-mail: soumalfa@gmail.com
Lorsque sur les antennes de radios étrangères dont RFI, j'ai appris que le studio mobile de la RTI installé dans les locaux de la Commission Electorale Indépendante -CEI- avait été démonté par les agents en mission officielle, et que de surcroît, les forces de l'ordre ont demandé aux journalistes de quitter les lieux manu militari, sans que ces confrères ne sachent pourquoi, je me suis posé des questions sur le bien-fondé d'un tel acte; qui a intérêt qu'il en soit ainsi ? un fait de triste mémoire qui est déjà consigné dans les anales de l'histoire de la jeune démocratie ivoirienne.
Mais je n'ai pas eu besoin de chercher loin pour tenter de comprendre à travers une analyse à froid de la situation.
Ayant passé une dizaine d'années de ma vie professionnelle a la RTI (Canal 2 et TV2), j'ai compris que les ordres sont venus de la hiérarchie (pour parler comme les militaires); si à priori la hiérarchie n'est autre que ta propre personne en ta qualité de Directeur Général de la RTI, en revanche, je reste aussi convaincu que pour te dédouaner, tu n'hésiteras pas à dire un jour, que tu as reçu les ordres ''de la haut''.
Mais en attendant qu'on arrive à identifier la source exacte des ordres qui ont fait injonction aux agents de la RTI de plier bagage au siège de la CEI, le mardi dernier aux environs 10 H, (alors que la presse nationale et internationale y avaient été conviées pour la proclamation des résultats partiels du 2 è tour de la présidentielle 2010), pour l'heure, je voudrais, cher frère, te poser une série de questions que je mets pour le moment sur le compte de la rumeur; puis que sans preuve notre code de déontologie nous commande la prudence et l'usage du conditionnel, je vais m'en tenir strictement.
Alors cher frère, est-ce vrai que Gbabgo Laurent t'aurait permis de quitter ton logement de Yopougon où tu as habité des décennies, pour t'offrir une résidence digne de ton rang de Directeur Général de la RTI dans la commune de Cocody ?
Par ailleurs, est ce vrai que le même supposé bienfaiteur t'aurait offert 100 000 000 (cent millions)de francs CFA et Deux Véhicules de type 4X4 ?
Avant la rédaction de la présente lettre ouverte, je me suis confié à un ami pour avis. De notre entrevue, mon ami m'a tenu ce langage: ''Soumahoro, s' il est avéré que Brou Amessan a reçu 100 millions de francs CFA et deux véhicules de type 4X4 de Laurent Gbagbo, alors je comprends tout le zèle qu'il ne parvient pas à cacher à la tête de la RTI ; pour quelqu'un qui du simple statut d'agent,habitant une modeste demeure à Yopougon, se retrouve subitement à la tête d'une structure aussi importante que la RTI, alors qu'il s'y attendait le moins, je comprends à présent pourquoi il est devenu un obligé et un suiveur aveuglé de son bienfaiteur.'' Mais l'ami s'est empressé de préciser que tous les biens insoupçonnés et inattendus obtenus pour service rendu (ou à rendre), ne peuvent justifier les dérapages de la RTI. Mon ami estime que tu en fais un peu trop pour faire plaisir à ton ''Demi Dieu''. Tiens, il n'hésitera pas à dire un jour à ton sujet : '' Quand on t'envoie, il faut s'avoir t'envoyer''.
Pour ma part, je vais plus insister sur les arguments professionnels; cher frère entre nous, as-tu réalisé pour le compte de la RTI un sondage (puisque c'est la mode) ou, comme il est recommandé, as-tu fais réaliser un audimat pour mesurer l'audience des supports dont tu as la charge (la Première, TV2, Radio CI, Fréquence 2). Si tu as vraiment fait une étude d'audience (ce qui n'est pas évident), tu as dû te rendre compte que n'eût été la période électorale (1er et 2é tour), égalité de temps d'antenne oblige, presque personne ne regarde les émissions de la RTI (surtout celles de ''la première''). Il y a un véritable divorce entre les téléspectateurs et leur télévision. C'est une triste réalité que j'évoque sans triomphe ni gloire; je regrette que cette maison commune que j'ai servie avec ardeur à un moment de ma carrière, soit devenue non plus une lucarne mais une latrine à programmes insipides par la faute d'une minorité agitée au détriment d'une majorité silencieuse composée de confrères et de consoeurs compétents, dont le savoir-faire est mise en berne. La leçon ''Africa 24'', (abondamment félicitée par des confrères nationaux et les politiques ivoiriens), mérite méditation.
Pour la petite histoire, un confrère en service à la RTI (je tais volontiers son nom, pour des raisons évidentes) s'est retrouvé dans ''un rang'' en vue de bénéficier des services de Canal Sat Horizons (Chaîne câblée). Et selon ses propres dires, il a fait le constat suivant: au lieu que le public se préoccupe de la rapidité du service attendu, au contraire, tous les regards étaient rivés sur sa personne; et une ''voix'' de s'écrier: ''lui aussi, journaliste de la RTI se bat pour avoir un décodeur de Canal Sat Horizons? De toutes les façons, il sait qu'on ne regarde plus sa télévision !'' Sans commentaire !
Cher frère, tu conviens avec moi, que l'amitié ou la fraternité se nourrit de vérité; et l'un de tes agents va même plus loin, il prend plaisir à rappeler souvent un dicton ''Agni'' (groupe ethnique à l'Est de la Côte d'ivoire) qui dit: ''lorsque la vérité se trouve dans les parties intimes de votre mère et que vous prenez votre verge pour aller la chercher, cela ne s'aurait être qualifié d'acte incestueux''. ''Le Vieux'' (Houphouët Boigny) a si bien dit: '' la vérité est belle, lorsqu'elle est nue''.
Alors tout en m'excusant auprès des lecteurs pour avoir rappelé le dicton Agni ( si choquant à priori), je voudrais te dire, et tu le sais très bien, que la Télévision (made in Brou Amessan) a vraiment sombré ces dernières années.
Pour finir, au moment où je suis convaincu que tu es en train de faire tes bagages pour ''le gazon de l'espace RFK'' (pour emprunter l'expression à un aîné), je voudrais te dire cher frère, que tu n'as pas bien veillé sur l'héritage que qui t'a été octroyé pour une cause inavouée.
Une cause inavouée sur laquelle tu viens de lever toute la voile obscure. L'attitude de la RTI dans le feuilleton '' proclamation des résultats provisoires du 2 è tour de la présidentielle 2010'', est inacceptable. Ce service public qui bénéficie du financement de toute la population à travers la redevance demeurée opaque à ce jour, ne peut prendre fait et cause pour un candidat au détriment de l'autre à un moment aussi sensible que celui que vit actuellement la Côte d'ivoire. La diffusion unilatérale et démesurée de la conférence de presse anachronique du sieur Affi N'Guessan sur une prétendue fraude dans les zones CNO, sans que “la Première'' songe à équilibrer l'information en donnant la parole à l'autre partie, est un témoignage honteux de ce hold-up ''anti'' et extraprofessionnel. Non, non et non, cher frère !L'un des actes que ton successeur devra rapidement poser à la tête de la RTI, c'est de réconcilier les Ivoiriens avec leur télévision et à un degré moindre avec la radiodiffusion.
Cher frère, tu as certes démérité, mais un frère reste un frère. Puisse Dieu veiller sur la suite de ta carrière si compromise. Hélas ! Confraternellement.
Soumahoro Alfa Yaya,
Journaliste Producteur TV,
Consultant Formateur en Communication.
E-mail: soumalfa@gmail.com
